DISPONIBILITE EN ARVICOLA TERRESTRIS ET MICROTUS SP. LE LONG DU GRADIENT D’URBANISATION ET UTILISATION DE LA RESSOURCE DISPONIBLE PAR LE RENARD ROUX

DISPONIBILITE EN ARVICOLA TERRESTRIS ET MICROTUS SP. LE LONG DU GRADIENT D’URBANISATION ET UTILISATION DE LA RESSOURCE DISPONIBLE PAR LE RENARD ROUX

Le rendement du cycle parasitaire d’E. multilocularis dépend de l’intensité de la relation proie-prédateur. Or, les modifications du régime alimentaire du renard apparaissent associées aux variations de densité des proies disponibles sur le terrain. Ainsi, une moindre prédation du renard roux sur les campagnols reste un élément de réponse dans l’interprétation du gradient décroissant d’infection rural-urbain (Deplazes et al. 2004). Jusque très récemment, aucune étude ne faisait état simultanément de la disponibilité en hôtes intermédiaires et de leur fréquence de consommation par le renard roux le long d’un gradient d’urbanisation. Hegglin et al. (2007) ont récemment mis en évidence, à Zürich, que la disponibilité en A. terrestris pour le renard roux était plus faible dans les praires et pâtures urbaines que dans celles de la périphérie de la ville. Ces variations de densité ont été observées simultanément avec une diminution de la consommation de cette espèce par le renard roux et à une diminution de la prévalence vulpine. Le genre Microtus, bien que rarement présent dans les prairies et pâtures de cette zone d’étude, représentait une part du régime alimentaire aussi importante que celle d’A. terrestris. Ces observations confirment donc la nécessité d’étoffer, d’une part, les informations qui concernent la réponse alimentaire du renard roux aux variations de densité des hôtes intermédiaires – proies le long du gradient d’urbanisation et, d’autre part, la nécessité de caractériser les variables environnementales favorisant la présence des hôtes intermédiaires en milieu urbanisé.

L’objectif de ce chapitre est donc de déterminer, à étendue sectorielle et grain d’une parcelle, l’influence du niveau d’urbanisation (rural, péri-urbain, urbain), du milieu et de la saison sur la diponobilité en Microtus sp. et en Arvicola terrestris, hôtes intermédiaires du parasite et de définir l’utilisation de cette ressource le long du gradient d’urbanisation. Soixante huit parcelles ont été sélectionnées pour évaluer la disponibilité en Microtus sp. et A. terrestris, en fonction du milieu et du niveau d’urbanisation à partir de photographies aériennes, de la carte IGN au 1/25000 et de prospections sur le terrain (Figure 12). Ainsi les prairies et pâtures ont été sélectionnées selon la disponibilité sur le terrain et de façon à obtenir une répartition spatiale homogène des transects sur le territoire. Les pâtures sont prédominantes dans le paysage agricole de la zone d’étude, 27 ont été sélectionnées (10 péri-urbaines et 17 rurales). Quinze prairies ont été suivies (9 péri- urbaines et 6 rurales). Les milieux spécifiques de la zone urbaine sont représentés par 10 parcs et 7 friches (dont 3 écartées en cours d’étude principalement à cause de leur réaménagement en zone bâtie). L’ensemble des parcelles a été géoréférencé à l’aide d’un GPS.

Estimation des densités relatives de Microtus sp. et d’Arvicola terrestris

Les densités relatives de Microtus sp. et d’A. terrestris ont été estimées par une méthode indiciaire. Cette méthode de mesure, largement utilisée dans l’estimation des densités à échelle sectorielle, a été calibrée à partir des densités estimées par piégeage (Delattre et al. (1990a) et Quéré et al. (2000) pour Microtus arvalis; Giraudoux et al. (1995) pour A. terrestris). Dans chaque parcelle la diagonale la plus longue est divisée en intervalles de 10m de long et de 2,5 m de large de part et d’autre de la diagonale. Dans chaque intervalle les indices de présence-absence de campagnols terrestres et de campagnols des champs sont relevés. L’indice d’occupation de la parcelle par chaque espèce est obtenu par le rapport du nombre d’intervalles occupés au nombre total d’intervalles. L’utilisation de cette méthode ne permet pas la distinction entre M. arvalis et M. agrestis dans les milieux où les deux espèces cohabitent. La probabilité de présence des deux espèces étant forte dans les milieux « friches » et « jardins », les espèces M. arvalis et M. agrestis n’ont pas été dissociées. Cependant, des captures de micromammifères réalisées dans les friches urbaines étudiées ont montré une présence négligeable de M. agrestis par rapport à M. arvalis. En effet, l’identification des espèces à partir des tables dentaires des 45 Microtus sp. capturés a permis d’identifier 2 Microtus agrestis et 43 Microtus arvalis.

 

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