Distinction entre N (E+DETG) NG prédicatifs et N (E+DETG) NG non-prédicatifs

Distinction entre N (E+DETG) NG prédicatifs et N (E+DETG) NG non-prédicatifs

Dans le cadre de notre étude, nous nous sommes fixée l’objectif d’effectuer la distinction entre noms prédicatifs et noms non-prédicatifs au sein des noms composés de structure N (E+DET:G) N:G. Cette tâche est d’une importance primordiale pour notre travail dans la mesure où les informations linguistiques qu’il convient de donner ne sont pas de même nature selon qu’il s’agit de prédicats ou d’arguments. En d’autres termes, les noms prédicatifs (simples ou composés) ne doivent pas figurer uniquement dans le dictionnaire électronique morphologique ; ils doivent également être décrits en fonction des verbes supports avec qui ils se combinent et être représentés dans les tables du lexique-grammaire correspondantes. En revanche, en ce qui concerne les noms non-prédicatifs (simples ou composés), leur présence dans les dictionnaires électroniques morphologiques est suffisante. Les propriétés des noms prédicatifs de structure N (E+DET:G) N:G sont identiques à celles des noms prédicatifs simples. Nous considérons donc que les N (E+DET:G) N:G prédicatifs du grec moderne doivent être inclus dans les tables du lexique-grammaire au même titre que les noms prédicatifs simples, comme ceci a été fait pour le français quoique dans de faibles proportions (cf. L. Danlos 1980, J. Giry-Schneider 1987, G. Gross 1990). La question de distinguer les noms prédicatifs des noms non-prédicatifs est cruciale. Comme les noms prédicatifs et les noms non-prédicatifs n’ont pas le même comportement syntaxique, un certain nombre de propriétés syntaxiques propres aux noms prédicatifs permettent d’effectuer une distinction de manière formelle et de délimiter les noms prédicatifs. Nous rappelons les critères syntaxiques de distinction entre noms prédicatifs et noms non- prédicatifs dans la section IV, 9.3.1-9.3.4.

La notion de nom prédicatif et de verbe support

Toute phrase simple est articulée autour d’un noyau prédicatif qui sélectionne un ou plusieurs arguments : le nombre et le type des arguments sont déterminés par le prédicat. On définit donc les arguments comme les variables du prédicat sémantique. Ainsi, la phrase construite autour du prédicat V = : βλέπω/regarder : où le V = : βλέπω/regarder est le prédicat, Μαρία/Maria et ταινία/film sont les arguments de ce prédicat. Les arguments d’un prédicat sémantique, comme par exemple un verbe, occupent des positions syntaxiques (sujet, premier complément, deuxième complément etc.) en tant qu’actants de ce verbe. Par exemple, pour le prédicat précité : βλέπω/regarder (x, y), l’argument x correspond au sujet du verbe (Μαρία/Maria) et l’argument y à son complément (ταινία/film) (cf. A.-V. Pantazara 2003 :11). Dans l’optique transformationnelle harrissienne, le prédicat ne s’identifie pas à une seule catégorie morphologique. Il est susceptible de réalisations multiples. Les mots prédicatifs peuvent appartenir à différentes classes, comme par exemple des verbes, des noms ou des adjectifs.

L’étude des noms prédicatifs est associée à celles des « verbes supports ». La notion du « verbe support » a été introduite en 1964 par Z. S. Harris pour désigner des verbes qui ne sont pas porteurs de sens et qui ne sélectionnent pas les actants nominaux de la phrase. Ils peuvent être supports de nominalisations. Par exemple : Dans les exemples précités, la forme verbale κάνω/faire n’a aucun rôle prédicatif. Ce rôle est tenu par les noms prédicatifs µελέτη/étude et γκάφα/gaffe auxquels ces verbes sont associés. Les verbes supports sont des auxiliaires qui portent les marques de temps-aspect et de personne-nombre (cf. A.-V. Pantazara 2003:12). « i) Le verbe support est toujours sélectionné par le nom prédicatif ou l’adjectif avec lequel il apparaît. La sélection du support constitue une des propriétés distributionnelles du nom prédicatif ou de l’adjectif prédicatif. Le support des adjectifs prédicatifs est par excellence le verbe support είµαι/être, alors que les noms prédicatifs sélectionnent divers verbes supports selon leur nature sémantique. Dans ce sous-chapitre, nous reprenons les critères de distinction déjà présentés par plusieurs auteurs (cf. notamment J. Giry-Schneider 1987 et A. Monceaux 1993 pour le français, A. Fotopoulou 1993a, A.-V. Pantazara 2003 et V. Sfetsiou 2002 ; 2007 pour le grec moderne). C’est par ces critères qu’est explicitée l’intuition que des substantifs comme ανταλλαγή πληθυσµών/échange de populations ou πόλεµος νεύρων/guerre des nerfs, (associables au verbe support κάνω/faire), et γκολ της νίκης/but de la victoire, (associable au verbe support βάζω/marquer), désignent des procès, alors que καφές φίλτρου/café filtre .

 

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