DISTRIBUTION DES FECES LE LONG DU GRADIENT D’URBANISATION ET INFLUENCE DE QUELQUES VARIABLES ENVIRONNEMENTALES SUR LE STATUT INFECTIEUX DES FECES

DISTRIBUTION DES FECES LE LONG DU GRADIENT D’URBANISATION ET INFLUENCE DE QUELQUES VARIABLES ENVIRONNEMENTALES SUR LE STATUT INFECTIEUX DES FECES

L’infection des hôtes intermédiaires et des hôtes définitifs par E. multilocularis est spatialement très hétérogène. Les prévalences chez les hôtes intermédiaires, à niveau de perception régionale, généralement faibles, se situent autour de 0,1%. Cependant, à niveau de perception locale, des micro foyers d’infection ont été observés avec des prévalences de 10% en milieu rural (Delattre et al. 1988, Delattre et al. 1990b, Giraudoux et al. 2002) et pouvant atteindre 39% en milieu urbain pour les Arvicolidae (Gottstein et al. 1996, Hofer et al. 2000). L’infection des hôtes définitifs est également très agrégée. La transmission du parasite par le renard roux est probablement réalisée par un ou quelques individus avec une très forte charge parasitaire représentant parfois jusqu’à 80% de la biomasse parasitaire d’une population vulpine (cf Partie I; (Hofer et al. 2000)). En milieu urbain, la distribution inégale des densités d’hôtes intermédiaires (cf Partie II), les densités importantes d’hôtes définitifs ayant des territoires plus petits qu’en zone rurale (Deplazes et al. 2004), pourraient être à l’origine d’une grande hétérogénéité dans la répartition spatiale de l’infection. A échelle locale, les micro-foyers d’infection sont favorisés par de fortes densités de fèces, des œufs protégés de la dessiccation et de fortes densités d’hôtes intermédiaires (Giraudoux et al. 2002). Le but de ce chapitre est donc de d’examiner la relation entre la distribution des fèces et celle des rongeurs le long du gradient d’urbanisation, afin de mettre en évidence la capacité de circulation du parasite entre le milieu extérieur et les hôtes intermédiaires Microtus sp. et A. terrestris. Les prévalences fécales estimées à partir de tests ELISA ont montré une distincte augmentation de l’infection du milieu urbain au milieu péri-urbain (Stieger et al. 2002). Cependant, les caractéristiques environnementales des zones urbanisées où des fèces contaminées ont été trouvées ne sont pas documentées. Le second but de ce chapitre est donc de clarifier l’influence de variables environnementales, telles que le type de milieu, la saison et le niveau d’urbanisation, sur le niveau d’infection des « populations fécales ».

Ce chapitre cherchera également à mettre en évidence s’il existe un lien entre les populations de Microtus sp. et d’Arvicola terrestris et le niveau d’infection des fèces afin d’estimer si le risque d’exposition au parasite de ces deux populations est analogue. Nous répondrons ainsi aux questions suivantes : Les densités de fèces varient-elles le long du gradient d’urbanisation ? Quelle est l’influence du milieu, de la saison et des densités d’hôtes intermédiaires sur les densités de fèces ? Les densités optiques mesurées lors de la détection de coproantigènes par ELISA à partir des fèces sont-elles liées au niveau d’urbanisation ? Quelle est l’influence du milieu, de la saison et des densités de Microtus sp. et d’A. terrestris sur les densités optiques mesurées?

Parcelles d’étude

Les sites d’étude sont les 68 parcelles dans lesquelles le mode d’exploitation de la ressource disponible a été estimé (cf. Partie II). Elles ont été sélectionnées en fonction du niveau d’urbanisation (urbain, péri-urbain, rural) et du type de milieu (prairie, pâture, friche, allées de jardins, parcs). Tous les milieux ne sont pas représentés pour chaque niveau d’urbanisation. Ils sont distribués de la manière suivante : L’estimation des densités relatives de Microtus sp. et d’A. terrestris ainsi que la collecte des fèces de renards roux ont été réalisées lors du parcours des transects parcellaires par la méthode indiciaire (cf. Partie II). Les parcelles des friches, parcs et jardins ont été rééchantillonées chaque saison en 2005 et 2006, soit huit fois et celles des prairies et pâtures à chaque saison en 2006, soit quatre fois. Les densités de Microtus sp. et d’A. terrestris sont exprimées par le rapport du nombre d’intervalles de 10 m présentant des indices de présence du rongeur sur le nombre d’intervalles parcourus dans la parcelle. Les parcelles et les fèces collectées ont été géoréférencées à l’aide d’un GPS.

 

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