Diverses étapes de calcul du revenu agricole

Cours effets socioéconomiques des interventions du projet, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.

DIVERSES ETAPES DE CALCUL DU REVENU AGRICOLE

Les employés perçoivent leurs salaires, les fonctionnaires leurs traitements, les avocats leurs honoraires. Les paysans quant à eux, ils doivent écouler leurs marchandises sur le marché pour se procurer l’argent nécessaire au fonctionnement de l’exploitation et pour faire face aux dépenses de ménage. Ils devront conserver ou épargner une partie de la recette pour subvenir au frais d’entretien en vue de la récolte suivante : achat de semence ou des engrais, paiement de la main d’oeuvre, location du terrain…
Nous tenons à signaler que la tenue d’une comptabilité n’est pas obligatoire pour les exploitations agricoles familiales à Madagascar et que la pratique d’enregistrement des dépenses et des recettes d’exploitation n’est pas encore une habitude acquise pour les agriculteurs. Le fait que la frontière entre le ménage et l’exploitation agricole n’est pas très bien délimitée à cause de la superposition fréquente entre les deux entités ne fait que compliquer la démarche de reconstitution des données d’exploitation. Ce qui nous a emmené à opérer par enquête pour reconstituer les comptes d’exploitation de chaque individu enquêté, et d’établir à partir de ces données d’enquêtes les calculs successifs pour aboutir à un bilan.
Par définition, on obtient le revenu en soustrayant les dépenses des recettes de vente des récoltes. Et nous constatons que le revenu et activité économique sont toujours étroitement liés. Comment procède- t-on pour calculer le revenu de paysan ?
Pour mieux expliquer le calcul de revenu, on prend le détail de calcul49 comme ci dessous ;

Calcul de la Production Monétaire Brute : PMB

La production monétaire brute ou PMB pour une exploitation est obtenue en faisant la somme de la quantité d’une production animale ou végétale donnée issue de l’exploitation par son prix respectif.
Q : quantité d’une production animale ou végétale ;
P : Prix d’une production animale ou végétale ;
i =1 à n : nombre d’exploitation.
Pour constituer la base de données relative à cette rubrique, nous avons dû reconstituer les différents systèmes existants mis en oeuvre au sein de chaque exploitation, enregistrer les productions obtenues ( voir Annexe V). Le prix de production varie selon la période de vente et en fonction des ententes entre le vendeur et l’acheteur. Ainsi pour faciliter notre étude et permettre une comparaison des performances entre exploitation, nous avons pris comme prix de référence le prix
moyen par produit appliqué au moment de notre enquête (voir Annexe IV).

Calcul de la Marge Brute : MB

Quant on soustrait les Consommations Intermédiaires ou CI (voir Annexe VI) de la PMB, on obtient la MB. Les CI sont constitués de charges d’exploitation tels les achats d’intrants (semences, engrais et produits phytosanitaires), ainsi que les paiements des mains d’oeuvres utilisées pour la production définie…
MB = PMB-CI
Tableau XX : Les Consommations Intermédiaires : CI Consommations Intermédiaires Composantes Intrants :
Semence Riz, arachide, maïs,…
Engrais NPK, Urée, Fumier Organique, Engrais compost,…
Pour l’élevage, les consommations intermédiaires constituent les coûts d’acquisition du bétail, les coûts vétérinaires et l’alimentation. Notons que pour les cas des naisseurs, leurs coûts d’acquisition sont incorporés dans les charges d’entretient et de production des géniteurs.

Calcul de la Marge Nette : MN

Quant à la MN, on l’obtient en faisant la somme des amortissements et des frais financiers et qu’on la retire à la Marge Brute. Les amortissements (a) sont constitués de l’usure du capital productif pendant la période considérée, tandis que les frais financiers sont surtout constitués par les intérêts sur emprunt (i). Le calcul d’intérêt sur emprunt est livré en Annexe VII.
MN = MB-a-i

Calcul du revenu agricole : RA

Le revenu agricole représente la différence entre la Marge Nette et le total des charges de structures. Les charges de structure constituent les charges liées à la structure d’une exploitation agricole (fermage, métayage, location des matériels,…)
RA = MN – total des charges de
structures
Nous avons intégrer les charges liées au gardiennage du bétail dans ces charges de structure, car elles ne dépendent pas de la production proprement dite.

Calcul du revenu total de paysans : RTP

Le revenu total de paysans comprend l’ensemble de revenu agricole et le revenu off farm.
Le revenu off farm est constitué de revenu non agricole des producteurs tels la boucherie, le coupage de bois, le commerce, le salaire du mari, …
RT = RA + Revenu off farm

Calcul du solde de trésorerie : ST

Pour une exploitation donnée, le solde de trésorerie résulte de l’écart entre le montant de revenu total de l’exploitant et les dépenses de sa famille. Les dépenses de la famille constituent l’ensemble des charges hors exploitations. Effectivement, les divers postes et le montant affecté à chaque poste varient d’une famille à l’autre en fonction de ses besoins, de ses capacités de financement, de ses idées de standing, et normalement s’enregistrent journalière. Chose qui n’est pas entrée dans les habitudes des ménages surtout ceux ruraux. Ainsi pour faciliter notre approche de l’exploitation, nous ne nous baserons ici que sur les dépenses « vitales », supposées minimum indispensables pour le fonctionnement du ménage. Ce sont les dépenses liées à l’alimentation, l’habillement, à la scolarisation des enfants en charges et les dépenses liées pour l’entretien de la santé (estimation)…
Solde de Trésorerie = Revenu total de paysan – Dépenses de la famille
En appliquant les formules successives ci-dessus, on obtient le revenu calculé par paysan et son solde de trésorerie pendant la période considérée. Les résultats de ces calculs sont donnés dans les tableaux qui suivent.

SYNTHESE ET ANALYSE DES RESULTATS

Marge Brute

Tableau XXI : Présentation du PMB, de la CI et de la marge brute en milliers d’ariary pour les trois campagnes I (2004-2005), II (2005-2006) et III (2006-2007)
Source : recherche personnelle, année 2008
De ce tableau, on pourra dire que :
· les PMB varient différemment en fonction des exploitations : ces variations sont dues à plusieurs facteurs : les composantes de l’exploitation (superficies mise en valeur, type de cultures, cheptel), les conditions de production, la conduite de cette dernière, la production obtenue.
· Présentées en terme de variations relatives, c’est-à-dire en différence entre la situation finale et la situation initiale, le tout divisé par la situation initiale et les résultats sont présentés dans le tableau suivant :
Tableau XXII : Variations relatives du PMB par exploitation, en total et en moyenne
Source : recherche personnelle, année 2008
Ce tableau nous renseigne que sur les huit exploitations enregistrées, quatre présentent une réduction de leurs PMB entre 2004-2005 et 2005-2006. Et que entre 2005-2006 et 2006-2007, avec les dix exploitations, il n’y a plus que deux exploitations qui présentent une variation relative du PMB négative, dont une qui a déjà présentée une diminution relative durant la première période et nouvelle entrante. Mais si l’on compare la situation issue de la campagne 2006-2007 à celle de 2004-2005, prise comme référence de départ, l’on peut dire que seule une exploitation n’a pas enregistré une augmentation relative de la PMB, mais toujours avec des ampleurs différentes en
fonction des exploitations.
· en total et en moyenne, le PMB a augmenté depuis 2004-2005 à 2006-2007
· les CI ont sensiblement augmenté en total et en moyenne de 2004-2005 à 2005- 2006. C’est en partie dû à l’introduction de l’achat d’intrants suite à l’introduction des pratiques agroécologiques. Ces CI, en total et en moyenne ont été relativement réduites de 2005-2006 à 2006-2007. Prises individuellement, les CI varient différemment d’une exploitation à une autre, en fonction des choix de production et de la conduite de ces dernières.
· la MB, quant à elle, a subi une diminution en général de 2004-2005 à 2005-2006. Puisqu’elle est obtenue en déduisant les CI du PMB, l’explication interne est obtenue en présentant la part prise par ces CI sur les PMB respectives. D’où l’intérêt de présenter la couverture de ces CI par la marge brute elle-même pour chaque exploitation.
Tableau XXIII : Rapport CI / PMB sur les 3 campagnes I (2004-2005), II (2005-2006) et III (2006-2007)
Source : recherche personnelle, année 2008
· Les ratios présentés ci-dessus nous renseignent que la part prise par les CI sont assez consistantes pour la campagne 2005-2006, parfois même dépassant les PMB (ratios supérieurs à 1). En terme économique, ces exploitations dont les charges de production dépassant les PMB sont vouées à une perte. Ce qui explique les MB issues de ces exploitations qui sont négatives. Mais en 2006-2007, ces ratios ont été réduits sensiblement. Est-ce qu’un signe de gain en raisonnement des engagements de dépenses ? Ou est-ce le surdimensionnement des CI en 2005-2006 est lié au fait que cette campagne coïncide avec l’introduction des nouvelles pratiques agro écologiques, combinée avec une mauvaise condition pluviométrique ?
En termes de variations relatives de la MB, les résultats de calculs sont présentés dans le tableau suivant :
Tableau XXIV : Variations relatives de la MB

Cours gratuitTélécharger le cours complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *