Dosage des polyphénols, flavonoïdes et activités antioxydantes des organes du papayer

Extraction des polyphénols

L’opération d’extraction des polyphénols totaux dans les feuilles pour leur dosage a été optimisée sur les feuilles âgées (VF) et contrôlée par le dosage des polyphénols totaux selon la méthode de Folin-Denis. Détermination de la température d’extraction optimale : L’extraction des polyphénols se fait avec de l’eau distillée. Pour cela, 0,5 g des feuilles âgées sont placées dans 50 mL d’eau distillée et chauffées à différentes températures ; 40, 50, 60, 70, 80 et 90°C pendant 20 minutes. À l’issue du chauffage, l’extrait est filtré puis centrifugé à 3000 RPM pendant 15 minutes afin d’enlever les particules restantes. Le surnageant est filtré de nouveau. Les solutions obtenues sont stockées au frais, à 4°C, jusqu’à utilisation. Détermination du temps optimal : Après avoir déterminé la température idéale d’extraction, le temps idéal est déterminé en fixant la température d’extraction à 80°C. Les temps de chauffage sont 5, 10, 20 et 25 minutes. À l’issue du chauffage l’extrait est filtré puis centrifugé à 3000 RPM pendant 15 minutes afin d’enlever les particules restantes et filtré une deuxième fois. Les solutions obtenues sont stockées au frais jusqu’à utilisation.
Détermination du ratio (matériel végétal/solvant) : Une fois que le temps et la température ont été fixés (80°C et 20 minutes), on détermine le ratio dans 25 mL d’eau distillée. Les prises d’essais sont de 0,25 ; 0,5 ; 0,75 ; 1 ; 1,5 et 2g de feuilles. L’ensemble est chauffé puis filtré et centrifugé à la température optimale et à temps optimal avant d’être filtré à nouveau et stocké dans les mêmes conditions que précédemment.

Détermination de l’activité antiradicalaire

Afin de déterminer l’activité antiradicalaire, chacun des extraits est soumis à une solution méthanolique de DPPH· à 0,1 mM. Les antioxydants produits par le règne végétal sont capables de céder un de leurs protons afin de rendre les radicaux libres, tel que le DPPH, inertes . Pour ce faire, les solutions sont diluées en fonction de la teneur de la solution mère et 200 µL de chaque extrait sont prélevés auxquels on ajoute 3,8 mL de DPPH. Le mélange est incubé durant 30 minutes à l’obscurité et l’absorbance lue à 517 nm. En parallèle, une gamme d’acide ascorbique à partir d’une solution mère à 20 mg/mL est aussi traitée afin de vérifier la stabilité du DPPH·. Une fois que l’on a tracé la courbe de l’inhibition, on peut alors déterminer les différentes CI50. La CI50 est la concentration minimale nécessaire pour inhiber 50% de l’activité radicalaire dans le cas concerné, c’est l’activité radicalaire du DPPH que l’on cherche à inhiber.

Optimisation de l’extraction

Les résultats obtenus permettent de conclure que l’extraction des polyphénols est dépendante de la température et de la durée du chauffage. En-deçà de l’optimum 80°C, le rendement est correct. Toutefois, au-delà de celle-ci, on observe une diminution très importante expliquée par la décomposition thermique des polyphénols. En effet les polyphénols sont thermolabiles. Cette destruction est exacerbée par une longue exposition à la chaleur.
L’extraction est aussi dépendante de la quantité de feuilles utilisée dans un volume donné. L’extraction se faisant en milieu aqueux, elle répond aux phénomènes physiques de diffusion. Celle-ci étant d’autant plus importante que le volume du solvant l’est et loin de la saturation. Selon la littérature scientifique (Gertenbach, 2001) quand le rapport solvant/matériel végétal est élevé, le gradient de concentration entre les polyphénols situés à l’intérieur des particules foliaires et les polyphénols situés à la surface des feuilles conduit à une accélération de la cinétique d’extraction.

Teneur en polyphénols, flavonoïdes et capacité antioxydante

D’après les différents résultats obtenus, on a constaté qu’en ce qui concerne la quantité de polyphénols, elle reste proportionnelle à celle des flavonoïdes dans les différents organes du papayer.
En plus la quantité de polyphénols et l’activité radicalaire ne sont pas forcément liées. En effet, un organe du papayer, riche en polyphénols, ne traduit pas forcément une activité antiradicalaire proportionnelle. En effet, bien que les VF aient une teneur en polyphénols plus importante, leur capacité antioxydante est moins intéressante (CI50 VF : 0,022 mg/mL CI50 JF : 0,015 mg/mL) que celle des JF. Cette absence de relation entre la richesse en composés phénoliques et la capacité antioxydante peut être due à l’âge des feuilles ou à la nature même des composés phénoliques renfermés dans les cellules. Ceci confirme l’utilisation des JF en médecine traditionnelle. L’activité antiradicalaire, des graines délipidées semble être identique avec CI50 0,016 mg/mL à celle des JF alors que leur quantité en polyphénols est plus faible (0,015 mg/mL). La richesse en polyphénols et flavonoïdes de GE (0,048 g EAG/100 g ; 0,008 mg ER/100g) comparée à celle rapportée par d’autres auteurs (Salla et al., 2016) (62,27 – 3,47 mg EAG/100g ; 11,26 – 2,68 mg CE/100g) est beaucoup plus importante. Cette richesse peut être due à deux choses : (1) au solvant d’extraction, (2) la manière dont l’extraction est menée.
Salla et al., (2016) utilisé le méthanol et l’hexane pour faire l’extraction des polyphénols tandis que nous avons l’eau comme solvant. L’eau est un solvant beaucoup plus polaire que le méthanol et l’hexane ce qui explique la différence entre les teneurs des extraits. En effet, les polyphénols étant des composés polaires vont être facilement extractibles par l’eau qui est un solvant beaucoup plus polaire que le méthanol ou l’hexane.
Les composés phénoliques sont présents dans le règne végétal ; ils ont une bonne capacité antioxydante car ils peuvent céder facilement un atome d’hydrogène ou un électron ; ce qui permettrait de réduire le stress oxydatif en formant des radicaux stables.

Caractérisation de l’huile

En guise de rappel, On a ainsi des indices d’acide de 1,22 ; de saponification de 166,75 ; d’ester de 165,53 et d’iode de 60,52 qui sont les valeurs caractéristiques de l’huile de C. papaya. En cosmétique, l’huile de papaye est utilisée pour les peaux grasses et acnéiques et pour les cheveux. L’huile de papaye présente un IA faible gage d’une bonne conservation et d’une bonne stabilité des esters d’acides gras qui la composent. Comparez cette valeur à celles rapportées dans la littérature (Sodré de Melo et Pergentino de Sousa, 2016), elle est légèrement plus élevée (0,98 – 1,03 mg KOH/g). Dans certains travaux (Aladekoyi et al., 2016), les valeurs de IA sont beaucoup plus élevées que ce que l’on peut communément observer (9,27 – 13,30 mg KOH/g).
La valeur de II est dans la même gamme que celle indiquée par Syed et al., (2012) (65,50) et est plus élevée que celles données par Aladekoyi et al., (2016) (47,62 – 62,44 g/100g). Toutefois, elle se trouve dans les valeurs communément admises pour les huiles brutes. De telles variations peuvent être dues aux techniques de nettoyage, de séchage et de conservation des graines (Sodré de Melo et Pergentino de Sousa, 2016).
L’indice de saponification (IS) de 166,75 mg KOH/g est beaucoup plus faible que ceux obtenus par De Melo and De Sousa, (2016) soit 189,98 – 190,2 mg KOH/g mais plus élevé que ceux rapportés par Syed et al., (2012) et Aladekoyi et al.,(2016) soit respectivement 155,50 mg KOH/g et 111,80 – 121,90 mg KOH/g. Avec un indice aussi élevé proche de celui de l’huile du colza (167-174), on pourrait utiliser cette huile dans la fabrication de savon.
En se référant au tableau 3, on remarque une certaine corrélation entre l’indice d’iode et la teneur en acides gras polyinsaturés. En effet, on peut constater que lorsque II augmente, la quantité d’acides gras polyinsaturés augmente aussi tandis que la quantité de mono-insaturés diminue. Par exemple, l’huile de papaye a 4,24% d’acides gras polyinsaturés pour un II compris entre 60 et 72 alors que, l’huile de tournesol a 65,7% d’acides gras polyinsaturés pour un II compris entre 125 et 144.

Table des matières

INTRODUCTION 
I. MATERIEL ET METHODES 
I.1 MATERIEL
I.2 EXTRACTION DES POLYPHENOLS
I.2.1 DÉTERMINATION DE LA TEMPÉRATURE D’EXTRACTION OPTIMALE
I.2.2 DÉTERMINATION DU TEMPS OPTIMAL
I.2.3 DÉTERMINATION DU RATIO (MATÉRIEL VÉGÉTAL/SOLVANT)
I.3 DOSAGE DES POLYPHENOLS TOTAUX
I.4 DOSAGE DES FLAVONOÏDES TOTAUX
I.5 DETERMINATION DE L’ACTIVITE ANTIRADICALAIRE
I.6 EXTRACTION DE L’HUILE ET DETERMINATION DES INDICES
I.6.1 EXTRACTION DE L’HUILE
I.6.2 DÉTERMINATION DE L’INDICE D’ACIDE (MÉTHODE NF T 60-204)
I.6.3 DÉTERMINATION DE L’INDICE D’IODE (MÉTHODE NF T60-203)
I.6.4 DÉTERMINATION DE L’INDICE DE SAPONIFICATION (MÉTHODE NF EN ISO 3657)
I.7 DÉTERMINATION DU POUVOIR CALORIFIQUE DE L’HUILE DE PAPAYE
II. RESULTATS 
III. DISCUSSION
III.1 OPTIMISATION DE L’EXTRACTION
III.2 TENEUR EN POLYPHÉNOLS, FLAVONOÏDES ET CAPACITÉ ANTIOXYDANTE
III.3 CARACTÉRISATION DE L’HUILE
III.4 DÉTERMINATION DU PC DE L’HUILE
CONCLUSION 

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *