DYNAMIQUE DES UNITES DE PAYSAGE ENTRE LE MARIGOT DE TOBOR ET LA BOUCHE DE SOUNGROUNGROU DES ANNEES 1980 A 2010

DYNAMIQUE DES UNITES DE PAYSAGE ENTRE LE MARIGOT DE TOBOR ET LA BOUCHE DE SOUNGROUNGROU DES ANNEES 1980 A 2010

 Présentation du milieu physique Introduction 

Au sud du Sénégal, la Basse Casamance qui couvre notre aire d’étude se particularise par un climat de type sud soudanien côtier, un relief relativement plat, des sols assez fertiles, une végétation luxuriante, une pluviométrie abondante par rapport au reste du pays et un réseau hydrographique assez dense.

 Le contexte géologique 

La Basse Casamance correspond à la partie méridionale du bassin sédimentaire sénégalomauritanien. Elle est entièrement située sur la formation géologique du Continental Terminal qui est composée de grés argileux bariolés inter stratifiés et de couches d’argiles. Le plateau du Continental Terminal est sectionné par plusieurs chenaux de marrées appelés bolongs et sur leurs rebords se localisent les vasières à mangrove et les tannes (Malou, 1992). Selon Sall. M (2000), l’histoire géologique de la Basse Casamance est marquée par plusieurs phases de transgressions et de régressions ayant permis les unes les autres, le creusement des vallées enfoncées en « doigt de gant » dans le plateau du Continental Terminal. Son Quaternaire est marqué par des oscillations du niveau marin. Le relief est principalement plat et les terres basses de moins de 1m d’altitude rendent facilement favorable l’intrusion marine.

Les formations du Secondaire et Tertiaire 

Le Secondaire est marqué par une importante série de transgressions marines qui ont engendré le dépôt de plusieurs types de sédiments. Durant le Trias, se mettent en place des formations lagunaires de type salifère. Au cours du Maestrichtien se sont mises en place des dépôts argilo-sableux à intercalations carbonatées qui ont occupé l’ensemble du bassin casamançais. Le Tertiaire a connu d’importants bouleversements tectoniques car c’est au cours du Miocène « qu’intervient une importante phase tectonique cassante. Les réseaux de fractures de direction principale N 50° et N 130° ainsi que N80° et N 180° vont fortement conditionner la mise en place du réseau hydrographique et des sédiments argilo-sableux se sont déposés sur l’ensemble de la Basse Casamance » (Montoroi. J. P, 1996). Le Continental Terminal est une formation détritique composée de grés argileux bariolés inter stratifiées et de couches d’argiles. Il s’est mis en place après la régression qui a suivi le Miocène (Malou, 1992). 

 Les formations du Quaternaire

 Plusieurs études ont mises en évidence le rôle du Quaternaire récent dans l’évolution géologique de la Casamance (Malou 1992, Montoroi. J. P., 1996, Sall. M. et al. 2000, Sow E. H., 2001). Ayant permis la mise en place des formes actuelles, le Quaternaire récent est surtout marqué par des changements climatiques et des oscillations du niveau de la mer. La transgression Nouakchottienne dont le maximum se situe vers 5500 ans B.P. a déposé des sédiments marins qui ont formé les terrasses actuelles. Après le Nouakchottien, un courant N-S de dérive littorale ferma le golf de la Casamance vers 3900-3500 ans B.P. par une série de cordons littoraux. Vers 3000 ans B.P, une grande lagune se forme avec des sédiments vaseux qui ont permis la mise en place de la mangrove. Vers 1500 ans B.P, la Casamance prend une allure comparable à l’actuelle. Les tannes sont mises en place à la faveur d’un climat sec qui conduit à la dernière transformation importante du paysage. Les vasières à mangrove vont continuer à coloniser la lagune et connaissent une période importante d’extension jusqu’à une phase récente de péjoration climatique caractérisée par un climat aride qui favorise l’extension des tannes et le recul de la mangrove (Malou, 1992). 

Contexte géomorphologique

 Le bassin versant de la Casamance qui couvre le milieu d’étude est un ensemble de relief plat composé de trois grandes unités géomorphologiques dont le bas-fond, le versant et le plateau.

 Les bas-fonds 

Les bas-fonds sont inondables et se composent deux parties : une partie avale soumise aux fluctuations de la marée et un amont « non maritime de sédiments sablo-limoneux occupé par les rizières » (Malou et al. 1991). Dans la partie avale, se retrouvent les vasières qui sont colonisées par les palétuviers et les tannes. Ces derniers sont de vastes espaces plats, sulfatés acides, parfois dénudés à l’arrière des mangroves. Les tannes comportent deux secteurs : un tanne herbu inondé lors des marées de vives eaux et un tanne nu toujours exondé. Les vallées entaillent le plateau du Continental Terminal par des milliers d’axes naturels de drainage qui constituent le vaste bassin versant du fleuve Casamance et de ses principaux affluents à savoir Diouloulou, Bignona et Soungroungrou sur la rive droite ; Kamobeul et plusieurs bolongs sur la rive gauche (PADERCA 2008). 

 Les terres de transition

 Elles correspondent aux versants qui servent de raccordement entre les bas-fonds et les plateaux. La partie haute des versants est constituée d’après Montoroi J. P (1996) « des sables rouges, colluvionnés en surface, surmontant le niveau latéritique à cuirasse lorsqu’ils affleurent ». Les terrasses au niveau des versants sont mises en place par diverses transgressions marines survenues durant l’histoire géologique de la Casamance. Ces transgressions dont la plus importante est la Nouakchottienne ont entrainé le comblement général de l’estuaire et des basses vallées et la construction de divers systèmes de terrasses sableuses, fréquentes dans l’estuaire et ourlant parfois le plateau du Continental Terminal (Sall et al, 2000). Les unités de terrasses sont : – les terrasses inférieures constituées à l’aval des tannes herbacés à halophytes, elles se caractérisent à leur amont par la présence d’une végétation herbacée à base de graminées, – les terrasses moyennes qui sont exploitées pour la riziculture pluviale, – les terrasses supérieures qui se situent entre 6 et 10 m sont occupées par la palmeraie. 

 Les plateaux 

Les plateaux appartiennent au Continental Terminal à relief généralement plat. Leurs altitudes sont inférieurs à 40 m et diminuent progressivement du Sud-ouest jusqu’à l’ouest pour atteindre le niveau de la mer. Ces bas plateaux « sont sous forme de buttes circulaires ou sinueuses (…). Les terrains sont couverts de dépôts continentaux avec des sables rouges plus ou moins indurés » (PADERCA 2008)

 Le climat 

Le climat de la Basse Casamance, de type sud soudanien côtier, est marqué par l’alternance d’une saison pluvieuse et d’une saison sèche. La proximité avec l’océan, les caractères topographiques et biogéographiques sont autant de facteurs qui rendent particulier son climat. 

Les facteurs généraux du climat

 La Basse Casamance se situe dans la partie méridionale du Sénégal. Son climat est de type sud soudanien côtier caractérisé par l’alternance d’une saison sèche qui va de novembre à mai et d’une saison pluvieuse allant de juin à octobre. La région de Ziguinchor fait partie de la Basse Casamance et est marquée par la circulation et par l’alternance de plusieurs masses d’air. La circulation atmosphérique générale se résume ainsi : au niveau des basses pressions tropicales circulent les alizés qui sont des vents d’est. La convergence des alizés dans la zone tropicale crée la ZIC (Zone Intertropicale de Convergence) qui se déplace d’un hémisphère à l’autre. Sous l’effet de la force de Coriolis, l’alizé traverse l’équateur géographique, change de direction (SW), se dirige vers l’équateur météorologique et devient mousson. La convergence de la mousson et de l’alizé crée le FIT (Front Inter Tropical) qui correspond à une position inclinée de l’équateur météorologique. La circulation atmosphérique est conditionnée par l’existence de trois (3) centres d’actions : – l’anticyclone des Açores situé dans l’Atlantique nord génère le flux d’alizé maritime, – l’anticyclone Saharo-libyen qui donne naissance à l’alizé continental appelé Harmattan pendant l’hiver boréal, – l’anticyclone de Saint Hélène situé dans l’Atlantique sud génère durant l’été boréal le flux de mousson. Il est important de noter que l’importance des apports pluviométriques (1000 à 1500) en Basse Casamance qui couvre notre milieu d’étude est liée aux perturbations pluvio-orageuses mobiles, à la manifestation de la ZIC qui se trouve au niveau de cet espace géographique et une mousson très épaisse potentiellement plus apte à favoriser une pluviométrie abondante. Les températures y sont modérées grâce à l’influence océanique, à l’importance de pluviométrie mais aussi grâce à l’importance du couvert végétal.

 Les éléments du climat

 Les éléments analysés sont des paramètres climatiques recueillis à la station synoptique de Ziguinchor et fournis par l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (ANACIM). Nous étudions les paramètres de la série 1981-2010. La station a les caractéristiques suivantes : – Coordonnées géographique : 12°55 N- 16°27 W ; – Altitude : 19,30 m. 

Les vents

 La circulation des masses d’air conditionne la vitesse et la direction des vents. Durant la saison sèche, ce sont les vents d’est qui dominent. L’arrivée de l’Equateur Météorologique (EM) fait prendre aux vents une direction ouest.: 

Table des matières

Avant-propos
Introduction
Synthèse bibliographique
Problématique
Méthodologie
PREMIERE PARTIE: PRESENTATION GENERALE DU MILIEU
Chapitre 1 : Présentation du milieu physique
Chapitre 2 : le cadre humain et les aspects socio-économiques
DEUXIEME PARTIE: DYNAMIQUE DES UNITES DE PAYSAGE
Chapitre 3 : Les facteurs de la dynamique des unités de paysages
Chapitre 4 : La dynamique des unités de paysages
TROISIEME PARTIE: LES IMPACTS DE LA DYNAMIQUE ET LES
STRATEGIES DE LUTTE
Chapitre 5 : Les impacts de la dynamique des unités de paysages
Chapitre 6 : Les stratégies de lutte contre la dynamique des unités de paysages
Conclusion générale
Bibliographie
ANNEXES
TABLE DES MATIERES

 

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