Contribution à la connaissance du régime alimentaire et de la biométrie

Famille des Dasyatidae ou Pastenagues

Les Dasyatidae ont une peau nue ou rugueuse avec ou sans tubercules épineux, boucles et denticules granuleux ou cordiformes. Leur disque est ovale, circulaire ou losangique de largeur n’excédant pas 1,3 fois sa longueur et de taille variant entre 30 cm et 2 m d’envergure. Vues de côté, elles sont très plates et la tête ne fait pas saillie.
Les yeux sont situés sur les côtés au sommet de la tête, les évents sont positionnés juste derrière eux de même que les valvules nasales qui sont fusionnées pour n’en former qu’une unique rectangulaire à bord postérieur frangé. Les spiracles sont bien développés et situés en arrière des yeux sur la face dorsale. Pourvus d’une rangée transversale de tentacules buccaux charnus, les Dasyatidae ont des mâchoires plus ou moins ondulées et garnies de nombreuses petites dents disposées en pavement. La queue est bien individualisée et est plus longue que le disque. Elle est souvent en forme de fouet, et armée à sa base d’un ou plusieurs aiguillons dentelés et venimeux (sauf dans le genre Urogymnus). La carène dorsale sur la queue en arrière de l’aiguillon est présente ou absente. Les Dasyatidae n’ont généralement pas de nageoire dorsale.
Toutefois lorsqu’elle est présente, elle se situe près de la base de la queue. De même un repli cutané ventral plus ou moins développé, est présent sous la queue chez certaines espèces. La nageoire caudale y est contiguë et toute petite, soit elle est absente. Les individus mâles matures sont dépourvus d’épines malaires et d’épines alaires (Séret, 1990).
Par ailleurs, Dasyatis marmorata (Steindachner, 1892) a un disque losangique avec un museau obtus. Son corps est prolongé par une queue effilée en forme de fouet présentant un aiguillon à sa base. Une courte carène dorsale mais plus longue que la ventrale est placée sous l’aiguillon. Un repli cutané est présent sous la queue et est égale à 2 fois l’aiguillon. Elle a une peau totalement nue .
Sa face dorsale est brunâtre formée de marbrures bleues et jaune-dorées. Cette pastenague a un disque de forme semblable à celui de D. margarita mais d’une coloration tout à fait différente : de jolies marbrures d’un bleu vif ressortent nettement du fond brun verdâtre. De même son disque est totalement lisse et ne dépasse jamais 40 cm de large (Diatta, 2000; Seret & Opic, 2011). Il y’a un dimorphisme sexuel apparent. Les individus mâles portent des organes copulateurs (ptérygopodes ou myxoptérygiums) dont l’aspect varie suivant l’âge du poisson (Capapé et al., 1995; Valadou et al., 2006; Gaspar, 2008).

Famille des Zanobatidae

Chez les poissons de cette famille les pectorales et la tête forment un disque arrondi, la queue prolonge progressivement le tronc. La nageoire caudale est bien différenciée et il y a deux dorsales. L’origine de la première dorsale se situe, à égale distance entre l’extrémité distale des pelviennes et l’origine de la seconde dorsale. Le lobe formé par le bord antérieur de la narine ne recouvre pas la partie interne de l’ouverture nasale; celui constitué par le bord postérieur est bien développé. Le cartilage rostral s’étend pratiquement jusqu’à l’extrémité du museau (Maurin & Bonnet, 1970). Cette famille se distingue des deux autres familles de Raies-Guitares par leur forme ainsi que par leur revêtement cutané (Deynat, 2005). Par ailleurs, Zanobatus schoenleinii (Müller & Henle, 1841) a un disque de forme presque circulaire muni d’un museau court et obtus. Sa queue est bien démarquée du reste de son corps. Elle a une peau épaisse, pourvue de granules dorsaux encore appelés tubercules épineux disposés en une rangée médiodorsale sur la queue et en arcs de cercles sur le disque et la tête. Ces granules peuvent être plus clairs ou au contraire plus foncés, ils forment une sorte de réseau ponctué. Son côté dorsal est gris-brun à brun-verdâtre avec des bandes transversales brun-foncées . Sa face ventrale est soit blanche avec les bords des pectoraux bruns, soit ocre avec les bords plus foncés. Elle peut atteindre jusqu’à 60 cm de long (Séret, 2006 et 2011).

Dasyatis marmorata

Peu d’études sont menées sur la biologie de la reproduction de cette espèce. Toutefois celle effectuée par Capapé (1990 et 1995) a montré que Dasyatis marmorata est une espèce vivipare aplacentaire avec un seul utérus gauche fonctionnel. Sa fécondité ovarienne serait de 2 à 5 ovocytes et sa fécondité utérine 2 à 3 embryons par portée. D’après (Mellinger, 1989), les femelles de Dasyatidae produisent un “lait utérin” très nutritif, permettant une gravidité courte. Ainsi, selon Capapé (1990) la gestation de la pastenague marbrée pourrait durer 4 mois. Cependant, Valadou et al. (2006) montrent que cette espèce met bas au bout de 5 mois.
En effet, ces données ont été obtenues à partir des spécimens observés respectivement aux larges des côtes tunisiennes et mauritaniennes (Banc d’Arguin).
Au Sénégal, la durée de gestation de la pastenague marbrée n’a pas été mentionnée sur les écrits de Capapé et al. (1995). Toutefois, cette étude a pu déterminer sa taille de première maturité sexuelle qui serait 32 cm lD chez les mâles et 42 cm lD chez les femelles. Ces données sont différentes de celles observées par le même auteur en 1990 dans les eaux tunisiennes (28 cm chez les mâles et 32 cm chez les femelles) et Valadou et al., (2006) en Mauritanie où le premier mâle et la première femelle adultes ont respectivement 32,9 cm lD et 40,2 cm lD.

Zanobatus schoenleinii

Dans fishbase et selon l’IUCN (2012) la raie tigrée est une espèce vivipare aplacentaire. Du point de vue de la reproduction, elle présente une particularité jamais observée chez les autres élasmobranches (Mellinger, 1989). En effet, seul l’ovaire gauche et l’utérus droit sont fonctionnels et renferment respectivement 3 à 6 ovocytes et 3 à 7 fœtus recouverts par une même capsule. Les œufs sont mous et fragiles et s’altèrent dès qu’ils se séparent de leurs enveloppes.
Par ailleurs, la raie tigrée aurait une gestation très rapide qui pourrait durer quelques semaines voire 2 à 3 mois pour les spécimens rencontrés au large de la presqu’île du Cap-vert (Ouakam). Mais de nouvelles recherches sont exigées pour préciser cette ébauche (Capapé, et al., 1995). En outre, selon fishbase, il existe un rapport nutritif entre la femelle et les fœtus au bout d’une certaine durée de la gestation. Ces sécrétions utérines sont conduites jusqu’aux embryons à travers des structures spécialisées.
Elle atteint sa première maturité sexuelle à une taille inférieure à 46 cm lD chez les mâles et à 51,5cm lD chez les femelles. Il existe un dimorphisme sexuel de taille chez la raie tigrée. En effet, les mâles sont plus petits que les femelles (Capapé et al., 1995).

Caractéristiques écologiques

Les chondrichtyens (requins, raies et chimères) couvrent une vaste aire de distribution géographique. Ils sont rencontrés dans toutes les mers du monde excepté celles au voisinage de l’Antarctique (Seret, 2014). Par ailleurs, ils colonisent divers milieux aquatiques notamment les lacs, les fleuves, les lagunes, les estuaires, les zones côtières, la pleine mer et les eaux profondes des océans. Globalement, environ 5% des poissons cartilagineux vivent dans les océans, 50% se trouvent dans les eaux des plates-formes continentales à quelque 200 m de profondeur, 35% vivent en eaux profondes (de 200 m à 2000 m) et 5% en eaux douces tandis que 5% ont été signalés dans plusieurs de ces habitats (Camhi et al., 1998). En outre, les raies sont généralement des organismes benthiques, vivant au fond sur divers types de substrats. Ainsi, selon leur mode de vie, ces espèces peuvent vivre sur ou enfouies dans ces substrats. Les Dasyatidae sont rencontrés dans les eaux marines, estuariennes et dulçaquicoles des zones tempérées et tropicales (McEachran et Capapé, 1984). Ils évoluent depuis les côtes jusqu’au moins de 300 m de profondeur, ce sont des poissons démersaux (Bellemans et al., 1988). Par contre les Zanobatidae sont exclusivement marins (Lévêque et al., 1990).

Table des matières

Introduction
Chapitre I : Synthèse bibliographique 
A- Caractéristiques écologiques 
1- Généralités
2. Habitats
3. Distribution géographique
B. Morphologie, systématique et biologie 
1 Généralités
2. Morphologie des deux espèces
3. Systématique
4. Biologie
Chapitre II : Matériel et méthodes
II.1 Zone d’étude 
II. 2: Matériel 
II. 3 Méthodologie 
II. 3. 1 Echantillonnage et détermination des espèces
II. 3. 2 Etude du régime alimentaire
II. 3. 3 Biométrie
II. 3. 4 Etude statistique
Chapitre III : Résultats-Discussion 
1. Etude du régime alimentaire 
2. Relations biométriques 
2. 1. Relation taille-poids
2. 2 Pourcentages longueur totale et paramètres corporels
2. 3 Discussion
3. Discussion générale-perspectives 
Références 

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