Efficacité d’une stratégie d’amélioration de
l’alimentation des jeunes enfants
Facteurs déterminants de la malnutrition du nourrisson et du jeune enfant
Cadre conceptuel des causes de la malnutrition
Le cadre conceptuel des causes de la malnutrition a été élaboré en 1990 en tant qu’élément de la stratégie UNICEF pour la nutrition. Le schéma illustré montre bien la complexité des facteurs concernés. Il met en évidence que les causes de la malnutrition sont multisectorielles (alimentation, santé, pratiques de soins). Au-delà des facteurs immédiats au niveau des individus, il existe des causes sous-jacentes au niveau du foyer et de la famille et des causes fondamentales au niveau de la société. Ce cadre conceptuel, initialement développé pour les maladies de carences, peut aussi s’appliquer aux maladies non transmissibles liées à l’alimentation.
Une alimentation qualitativement et quantitativement insuffisante et les maladies constituent les deux principales causes immédiates de la malnutrition. La synergie entre elles induit des taux élevés de morbidité et de mortalité dans les pays en développement. Leur interaction tend à créer un cercle vicieux : l’enfant malnutri résiste difficilement aux maladies, il tombe malade, et de ce fait il est plus vulnérable à la malnutrition. La malnutrition amoindrit la capacité du corps à résister aux infections en minant le fonctionnement des principaux mécanismes de la réaction immunitaire (ACC/SCN, 2000). Les infections provoquent la perte Connaissances insuffisantes et pratiques inadéquates limitent l’utilisation des ressources réelles Malnutrition et mortalité Apports alimentaires insuffisants Maladies Insécurité alimentaire du ménage Attention portée aux problémes des méres et enfants Services de santé et environnement inadéquats Quantité, qualité et contr[le des ressources réelles (Humaines, économiques et institutionnelles) Ressources potentielles Les systémes politiques, culturels, religieux et sociaux, incluant le statut des femmes, limitent $ des degrés divers l’utilisation des ressources potentielles d’appétit, la malabsorption des nutriments et des troubles du métabolisme et du comportement. Elles accroissent les besoins nutritionnels de l’enfant et influent ses modes d’alimentation. Au niveau du ménage, la décision sur les aliments qui viennent sur la table (demande) et les personnes qui les mangent (distribution intra-ménage) déterminent la composition du repas de chaque individu. Les habitudes (par exemple tabou alimentaire) et les connaissances (préparation, transformation, pratiques d’alimentation des enfants) influent sur la composition mais aussi sur l’utilisation biologique des aliments.
Causes sous-jacentes
Les facteurs immédiats de la malnutrition sont, de leur c[té, influencées par trois causes sousjacentes qui se manifestent au niveau du ménage. Ce sont: l’insécurité alimentaire, l’inadéquation des services de santé et d’assainissement ainsi que la mauvaise qualité des soins apportés aux enfants et aux méres.
Insécurité alimentaire des ménages Elle se définit comme l’inaccessibilité permanente à des denrées alimentaires quantitativement et qualitativement suffisantes, apportant de l’énergie, des protéines et des micronutriments, pour garantir une ration adéquate et une vie saine à tous les membres de la famille. L’insécurité alimentaire des ménages dépend de l’accés, aussi bien financier, physique que social, aux vivres, et pas uniquement de leur disponibilité. Il peut y avoir abondance de produits alimentaires sur le marché, mais les familles pauvres qui ne peuvent pas s’en procurer, ne jouissent pas de la sécurité alimentaire. La disponibilité ou non de nourriture est déterminée, outre par l’autoproduction des ménages, par l’approvisionnement alimentaire du marché qui se compose lui-m$me de stocks nationaux, d’importations, de l’aide et de la production intérieure. Dans les zones rurales, l’accés aux vivres peut dépendre d’autres facteurs plus profonds tels que l’accés à la terre et à d’autres ressources agricoles requises pour garantir une production familiale suffisante.
Services de santé, eau potable et assainissement
Des services de santé de bonne qualité sont essentiels au maintien du bien $tre. Pourtant, dans 35 des pays du Sud, entre 30 et 50? de la population n’ont aucun moyen d’avoir le minimum de soins fondamentaux (UNICEF, 2009). Par ailleurs, l’inaccessibilité à l’eau potable et aux systémes d’assainissement efficaces, le non respect de l’hygiéne alimentaire et de la propreté du milieu, ont des conséquences considérables sur la propagation des maladies infectieuses. Cette situation est à l’origine de la plupart des cas de diarrhée et des infestations par les parasites intestinaux chez les jeunes enfants. Des améliorations, concernant l’eau et le systéme d’assainissement, associées à des changements dans le comportement en matiére d’hygiéne, peuvent avoir des effets significatifs sur une population et sa santé en réduisant toute une série de causes de maladies telles que la diarrhée et les parasites intestinaux. Ces améliorations de la santé peuvent entra]ner une réduction de la morbidité et de la mortalité et l’amélioration de l’état nutritionnel (Billig et al. 1999).
Pratiques de soins apportés aux méres et aux enfants
Les pratiques de soins les plus critiques concernent les domaines de l’alimentation, la protection de la santé, le soutien et la stimulation cognitive des enfants ainsi que les soins apportés aux méres. Du point de vue nutritionnel, les soins englobent toutes les mesures et les comportements qui permettent une bonne croissance et un bon développement de l’enfant à partir des ressources alimentaires et sanitaires disponibles. 7 Dans le domaine de l’alimentation, il est important de protéger, de promouvoir et d’encourager les pratiques recommandées. Il est reconnu que la période allant de la naissance à l’+ge de deux ans est une «période d’importance critique» pour favoriser la bonne croissance, la santé et le développement psychosocial et cognitif de l’enfant. Il est donc crucial d’optimiser l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant pendant cette période. Ce qui signifie que les méres doivent $tre encouragées à allaiter leur nourrisson dans l’heure qui suit la naissance, de maintenir un allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois de la vie et de continuer cette pratique pendant deux ans ou plus, tout en apportant à l’enfant à partir de l’+ge de six mois une alimentation complémentaire suffisante et adaptée à son +ge et à ses besoins (WHO, 1998). L’allaitement maternel est aussi important pour assurer à l’enfant un bon statut nutritionnel que pour protéger la santé de la mére. La protection de la santé induit des connaissances et des informations relatives aux pratiques recommandées pour veiller à ce que les enfants re&oivent des soins de santé essentiels au moment adéquat. Un traitement précoce peut emp$cher une maladie de se déclarer ou de s’aggraver. C’est la raison pour laquelle, les vaccinations doivent $tre faites selon un calendrier précis. Les communautés doivent disposer d’une information sanitaire correcte et les personnes en charge des enfants doivent $tre encouragées à rechercher en temps opportun des soins de santé appropriés. Pour mieux se développer, les enfants ont besoin d’un soutien émotionnel et d’une stimulation cognitive de la part de leurs méres ou d’autres personnes en leur charge. Le lien entre la stimulation affectueuse et la malnutrition des enfants est aussi important. Plusieurs études ont révélé que les enfants malnutris qui recevaient une stimulation verbale et cognitive avaient des taux de croissance supérieurs à ceux qui n’en bénéficiaient pas (Carol, 1998). L’allaitement maternel donne la meilleure occasion de fournir trés t[t un soutien et une stimulation au nourrisson. Il permet à la mére et au bébé de nouer une relation émotionnelle étroite et bénéfique aux deux. En ce qui les concerne, les soins et le soutien pour les méres au sein des familles et des communautés présentent des conséquences funestes sur les pratiques de soins vitales pour le bien-$tre nutritionnel des enfants (Carol, 1998). Les mesures, que les femmes doivent bénéficier lors de leur grossesse et pendant l’allaitement, consistent en particulier à leur fournir des quantités supplémentaires d’aliments de bonne qualité, à leur épargner des travaux pénibles, à leur accorder du temps pour se reposer, et à leur assurer des soins de santé prénatals et postnatals adéquats et attentifs, par des agents qualifiés.
Causes fondamentales
Elles sont liées aux environnements socioéconomiques et culturels de l’enfant et/ou du ménage auquel il appartient et aux facteurs politiques et juridiques de la société. Elles impliquent tous les facteurs qui peuvent limiter l’utilisation des ressources potentielles. Les principales causes fondamentales rencontrées sont : – La fertilité du sol et les problémes fonciers et de parcellisations qui handicapent l’accroissement de la production alimentaire, – Le probléme d’insécurité rurale qui entrave la production alimentaire et le bon fonctionnement des services sociaux, – Le poids de la tradition et de la valeur culturelle, concernant notamment les tabous sur les aliments et la place des enfants dans la société qui constituent des facteurs de blocage, – L’insuffisance de services d’encadrement technique au niveau local et le manque de moyen de vulgarisation, – Les changements climatiques qui, d’une part, multiplient à l’échelle globale les crises humaines par l’augmentation des événements climatiques extr$mes, des mouvements de population et des risques de conflit et, d’autre part, agissent à une échelle plus individuelle sur les causes fondamentales de la malnutrition telles que l’insécurité alimentaire, l’accés à l’eau et les problémes de sant
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