ESSAI DE DIAGNOSTIQUE DE LA MAÎTRISE TECHNIQUE DES ATHLETES

ESSAI DE DIAGNOSTIQUE DE LA MAÎTRISE TECHNIQUE DES ATHLETES

Considérations sur la pratique du saut en longueur

Les différentes considérations que nous allons voir dans cette partie vont nous permettre d’analyser la pratique du saut en longueur dans le monde et à Madagascar. La conclusion de cette analyse va aboutir à la formulation de notre problème de recherche d’une manière précise à travers les différents faits et constats que nous allons essayer d’inventorier. Dans un premier temps nous allons faire un rappel de l’histoire du saut en longueur pour nous rendre compte du dynamisme de son évolution dans le monde ainsi qu’à Madagascar. Dans un deuxième temps nous allons mettre en évidence la médiocrité de la performance malgache puis voir quelles sont les principales causes de cette faiblesse. Cet état de lieu va nous permettre de poser clairement notre problématique de recherche. 

Historique du Saut en Longueur

Dans cette partie historique, nous allons surtout axer notre rappel sur les évolutions des principaux points de la technique, du règlement et aussi sur l’évolution de la performance conséquente, dans le monde et à Madagascar. Le saut en longueur figure parmi les disciplines d’athlétisme pratiquées par l’homme depuis l’antiquité grecque. A travers le temps, chacun avait essayé de pratiquer le saut en longueur et de faire des compétitions avec leur potentiel physique brut ; et depuis cette discipline sportive n’a cessé d’évoluer tant sur le plan technique que sur le plan performance. L’évolution de la performance est une conséquence de l’évolution de la technique et de la méthode d’entraînement qui est eux-mêmes tributaires de l’évolution des règlements. Aussi, il nous est intéressant de voir d’abord cette évolution du règlement. 5 L’objectif de saut en longueur n’a pas changé depuis l’époque de sa première pratique. Dans le temps, les gens qui étaient avide de compétition, se mesuraient pour franchir des obstacles naturels ou non de tout genre, par exemple des ruisseaux de différente largeur, des trous de longueur diverse… Plus tard, on avait instauré la compétition de saut en longueur : c’est celui qui franchi la plus grande distance possible en réalisant un seul saut. Le livre intitulé « La Fabuleuse histoire de l’Athlétisme » écrit par R. PARIENTE, est le seul document qui nous permet de relater les différentes épopées sur l’évolution des épreuves d’athlétisme en général et du saut en longueur en particulier. Ainsi, nous avons pu voir que la pratique de cette discipline sportive en tant que compétition officielle, géré par des règlements existait à Olympie, Grèce, vers les années 708 avant Jésus Christ. Au départ, le sautoir consistait en une surface plane, gazonnée ou non comme aire de réception et le sauteur doit prendre appel à partir d’un point précis., la compétition se déroulait sur n’importe quel terrain non accidenté et sans fosse de réception. Seule la ligne d’appel est tracée au sol. La piste d’élan n’était pas encore étalonnée ni réglementée. Dans l’évolution du saut, la fosse de réception a été mise en place pour éviter les accidents à la réception lorsque les compétiteurs commençaient à sauter loin. Au lieu d’une simple ligne d’appel, on a permis la pose d’une planche d’appel pour ne pas défavoriser celui qui saute en dernier. En effet, à force de répéter des multitudes d’impulsion au même endroit, le sol n’est plus stable (surtout en cas de mauvais temps ou avec une qualité de terrain mole) et devient friable. Chacun essayait d’inventer différentes méthodes pour sauter le plus loin possible. On a autorisé que les sauteurs se munissent de petits haltères qu’ils tiennent dans leurs mains pendant la course d’élan. Ils lancent la main opposée à la jambe d’appel pendant l’impulsion puis ils lâchent les haltères juste après. Cette astuce a permis d’améliorer considérablement les performances de l’époque. On a rapporté que ces performances sont très élevées par rapport à la période considérée et qu’elles peuvent rivalisées celles réalisées actuellement. C’est une technique considérée comme empirique à l’époque mais avec les connaissances tirées des découvertes scientifiques, on avait pu démontrer que cette pratique n’est autre que l’exploitation du phénomène de ‘’transfert d’élan’’ en biomécanique. L’élan étant considéré comme une quantité de mouvement qui va mobiliser le corps avec une accélération plus élevée. L’élan ou quantité de mouvement est égale au produit de la vitesse et de la masse du corps en question. Le balancement énergique des 6 haltères au moment de l’impulsion transmet au corps une quantité de mouvement non négligeable qui va projeter le sauteur plus loin que sans utilisation d’engin. Puisque la pratique du sport en général avait été interdite dans le monde (Période de l’Empire Romain) la trace d’une compétition de saut en longueur a refait surface avec les compétitions annuelles d’athlétisme entre les étudiants de l’université de Cambridge et ceux d’Oxford en Angleterre. A cette époque, l’utilisation d’haltères fut interdite et la performance a régressé d’une manière considérable évaluée à plus de deux mètres. D’une performance qui envoisinait les neuf mètres d’avant, les sauteurs a recommencé aux environ de cinq mètres à l’image de l’Anglais Adam Wilson qui établit le record du monde de la spécialité en 5.41 m en 1827. Au début du 18ème siècle, la ligne d’appel fut renforcée par la mise en place de la planche d’appel. Ce changement dans la construction de l’installation du sautoir a permis de favoriser la stabilité des impulsions en rendant la surface d’appel indéformable. Un nouveau sursaut de la performance a été constaté suite à cette nouvelle disposition. Cette amélioration peut s’expliquer en biomécanique par la 3ème loi de Newton qui s’énonce comme suit : « un action engendre toujours une réaction de même intensité, de même direction mais de sens contraire ». Ceci n’est valable que si la surface de contact est indéformable pour que la force exercée puisse être restituée et renvoyée vers le corps qui a produit l’action. La somme de toutes les forces d’action développées par le sauteur lui est restituée intégralement (réaction de la planche d’appel) pour le projeter vers le haut et vers l’avant suivant la 2ème loi de Newton : « l’accélération d’un corps est proportionnelle à la force qui le produit et suit la même direction que cette force. Au fil des temps, les sauteurs ont cherché et essayé différentes sortes de techniques pour améliorer sans cesse leur performance, ce qui a engendré l’apparition de différents styles de saut tels que : – le ‘’hitch kick’’ ou pédalage – le simple ciseau – le saut en extension – le double ciseau Seuls le premier style n’est plus pratiquer actuellement. Un autre style estimé dangereux à été pratiqué dans les années 60 par certains sauteurs américains : le saut périlleux ; ce qui a entraîné 7 son interdiction en 1966. Nous avons dit que très peu de points techniques ont subit de modification à partir des premiers règlements qui ont géré une compétition d’athlétisme. Les changements ou modifications portés sur des points du règlement s’effectuent durant chaque Congrès de l’IAAF précédent les championnats du Monde. Ainsi, après le Congrès de 1995 à Göteborg, l’ordre de passage des sauteurs après le 3ème essai est déterminé par leur classement provisoire à ce moment. Le dernier à la 8ème place doit continuer le concours en premier et celui qui a réussi la meilleure performance passera en dernier. Cette disposition a été adoptée pour favoriser les meilleurs sauteurs pendant le concours. L’esprit de ce point du règlement a été renforcé en 2003 par la mise en place d’un deuxième aménagement de l’ordre de passage après le 5ème essai, avant de commencer le 6ème et dernier essai. Toutes ces différentes modifications et réglementations du concours de saut en longueur ont engendrées une adaptation et amélioration des techniques utilisées voire une meilleure réorganisation des méthodes d’entraînement.

Evolution de la performance mondiale

Nous avons déjà vu précédemment que la technique de saut n’a pas subit de nombreux changement dans son évolution. C’est surtout au niveau de l’amélioration des méthodes d’entraînement qui a engendré les progrès de la performance. Outre la méthode d’utilisation des haltères d’antan, les différents styles de saut tournaient autour de la recherche de l’équilibre pendant l’envol afin de se présenter d’une manière optimale à la réception. La progression de la performance au niveau mondiale a été plus rapide au début puis au fur et à mesure que le cap des huit mètres est atteint, elle devenait de plus en plus lente. C’est dire que l’homme commençait à atteindre sa performance maximale. Nous avons vu qu’après l’interdiction de l’utilisation des petites haltères manuelles, la performance a chuté ; on a alors recommencer à sauter autours des six mètres à l’image de l’américain O. Tosswill qui sautait à 6,50 mètres en 1868. Le cap des sept mètres fut atteint cinq ans après avec l’américain John Lane (7,05 mètres) puis à un peu plus de dix ans après, les sauteurs ont gagné un mètre de plus avec l’Irlandais T. Malone qui réalisa 7,43 mètres en 1885. Il a fallu attendre l’année 1900, lors des 2ème Jeux Olympiques de l’ère moderne qui se déroula à Paris pour 8 voir l’américain M. Prinstein réaliser 7,50 mètres. La performance de huit mètres et plus furent atteint durant les années d’avant la 2ème guerre mondiale. La progression se faisait par bond de cinq centimètres et en 1933, l’américain Jess Owens réalisa 8,13 mètres puis il a fallu attendre les années 60 pour voir l’américain Ralph Boston améliorer cette performance à 8,21 mètres. Avec le progrès de la science qui a porté ses fruits à la méthode d’entraînement, ce même athlète a amélioré son saut à 8,35 en 1965. C’est en 1968, durant les Jeux Olympique de Mexico que fût réalisé le fabuleux saut de Bob Beamon à 8,90 mètres, performance qui resta dans les annales des records pendant vingt trois ans. En effet, l’américain Mike Powell réussit à améliorer le record de cinq centimètres en réalisant 8,95 en 1991 lors des championnats du Monde d’Athlétisme de Tokyo. Entre temps, la performance des sauteurs en longueurs élites tournaient dans la fourchette de 8,35 mètres à 8,75 mètres. Il faut noter la présence du cubain Yvan Pedrosos, l’américain E Connoly et d’autres plus performants les uns comme les autres. 

Table des matières

Introduction
Chapitre I : Présentation de la Recherche
1.1 Historique du Saut en Longueur
1.2 Evolution de la Performance
1.3 Les Problèmes relatifs a la pratique du Saut en Longueur a Madagascar
1.4 Problématique
Chapitre II : Cadre Théorique
2.1 Rappel technique du Saut en Longueur
2.2 Apprentissage du saut en Longueur
2.3 Thèses en présence
2.4 Hypothèse
Chapitre III : Méthodologie
3.1 Protocole expérimental
3.2 Traitement mathématique
3.3 Discussion et Suggestion
Conclusio

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