ETAT DE REBOISEMENT DANS LES MANGROVES

ETAT DE REBOISEMENT DANS LES MANGROVES

 L’artificialisation du régime du bas delta et ses effets sur les mangroves

 L’artificialisation du régime hydrologique du Bas delta mauritanien par l’édification du barrage anti-sel de Diama en 1986, avait pour objectif d’empêcher l’eau salée de la mer de s’épandre dans les bas-fonds lors des marées montantes (Aude et al. 2007). Cependant l’inondation des plaines était dictée par la remonté d’eaux douces et les eaux marines soumises au phénomène de la marée qui ne remontait plus jusqu’à certains marigots et lagunes. Par conséquent nous apercevons que ces plaines ne sont plus inondables depuis l’aménagement du Bas-delta, que par des ouvrages hydrauliques, puisque les eaux marines ne peuvent plus atteindre le lit du fleuve Sénégal, pour se déverser dans la plaine. Cette situation a permis l’augmentation de la salinité. En effet l’artificialisation du régime hydrologique avec comme corollaire, la sécheresse des années 1960, 1970 a considérablement réduit la superficie de mangroves de la Mauritanie, au niveau du Bas-delta. La superficie des mangroves a été estimée à 300 ha il y a une trentaine d’années ; elle ne représente plus que 20 ha environ aujourd’hui (Diawara, 1995 in Malgrange, et al. 2006) Hormis les rives du fleuve, la mangrove mono-spécifique à Avicennia germinans ne s’étend plus que le long des marigots du N’tiallakh de manière discontinue. 

Les fonctions écologiques

Les mangroves jouent un rôle de protection pour les côtes contre l’envahissement qui peut résulter des fortes marées, elles représentent également une barrière physique (Bandaranayake 1998; Melena et al. 2000; NOAA, 2002; Sathirathay et Barbier, 2001) in Magali (2009). Cet écosystème fournit également du bois, et sert de protection des zones côtières comme El Ghahra, et Dar Es-Salaam contre les fortes marées, puis des vents. Il constitue également un puits de carbonne et d’outil de lutte contre les méfaits des changements climatiques. Par conséquent les mangroves sont susceptibles d’absorber le dioxyde de carbone (CO2) présent dans l’atmosphère grâce au mécanisme de photosynthèse. Toutefois en fixant des grandes quantités de CO2 par unité de surface (Kathiresan et Bingham, 2001) in Magali (2009). Les mangroves emmagasinent également du carbone dans les sédiments (Fujimoto, 2000; Jennerjahn et Ittekkot, 2002) in Magali (2009). La mangrove du Bas-delta joue un rôle de niches écologiques pour plusieurs espèces, de frayère aux poissons, les mollusques et les crabes. Elle sert également de site d’accueil, et de dortoirs aux oiseaux d’eau, tels que les pélicans, les aigrettes, les flamants nains, et roses. Ces espèces nichaient abondamment dans les mangroves du Bas-delta mauritanien (Malgrange et al. 2006), avant les modifications hydrauliques que la zone a connues en 1986. De plus, la mangrove est à la base d’un intense réseau trophique du fait des quantités énormes de litières composées des matières organiques qu’elle offre à travers les feuilles, fleurs et rameaux morts des palétuviers.

Les valeurs socio-économiques

Pour comprendre l’évolution des activités socio-économiques liées à l’exploitation de mangrove du Bas-delta, il serait essentiel de connaître les modifications écosystémiques provoquées par les aménagements hydrauliques de la zone. En effet nous observons que la mangrove avait pendant les années avant l’avènement du barrage de Diama en 1986 une valeur socioéconomique majeure pour les populations riveraines du fait de leur abondance. Selon Khadijetou, et al (2007) : « Dans les années 1950, la mangrove se retrouvait à l’état de forêt presque impénétrable et impraticable, abritant une faune sauvage impressionnante. 20 Pour autant, très peu de personnes s’aventuraient dans un milieu si peu hospitalier, de peur de ne pas en ressortir vivant. On y trouvait des lions, des chacals et une grande diversité d’espèces d’oiseaux et de poissons ». Les éleveurs de l’époque en construisaient des enclos pour leurs bétails, et la protection de champs agricoles contre les animaux, tels que les dromadaires (Camelus dromedarius) les vaches, et d’autres animaux sauvages, comme les phacochères qui sont omniprésents partout dans la zone. Selon les pêcheurs que nous avons interrogés, la mangrove leur offrait un grand service. Gonzalez (2005) citait que le bois de mangrove était utilisé pour la fabrication des filets pour les pirogues, le séchage des poissons, en plus, selon un pêcheur de Dar Es- Salam certaines branches sont coupées en état vivant pour en faire la charpente. Un pêcheur Taghredient affirme que: « le bois de mangrove peut résister à l’eau pendant des dizaines d’années sans qu’il soit endommagé». 

Table des matières

Acronymes
Sommaire
Remerciements
Résumé
Introduction Générale
I. Problématique de recherche
PREMIERE PARTIE : Présentation du cadre d’étude
CHAPITRE 1 : Cadre physique
Chapitre 2. Les valeurs et fonctions socio-économiques de mangroves
DEUXIEME PARTIE : Méthodologie
Chapitre 1. Description de Sites d’Etude
Chapitre 2 Matériels et méthodes
TROISIEME PARTIE : Résultats et discussion
CHAPITRE 1. Présentation des résultats
CHAPITRE 2 : Discussion
Conclusion
Bibliographie
Table des matières
Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des Photos

 

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