Etat des lieux sur les situations socio-économiques, socioculturelles et sur la scolarisation dans la commune rurale

Rapport de stage état des lieux sur les situations socio-économiques, socioculturelles et sur la scolarisation dans la commune rurale, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.

LES ATTENTES DES PAYSANS VIS-A-VIS DE L’ECOLE

La vie des paysans est déterminée en grande partie par les liens que ceux-ci tissent avec leur environnement immédiat. Les paysans sont très pragmatiques ; ils réagissent à toutes les éventualités en fonction des situations dans lesquelles ils sont imprégnés. Leurs réactions correspondent donc à certaines attentes. En fait, la Commune rurale de Betafo connaît actuellement un développement assez significatif de l’école, surtout le niveau primaire. Certains Fokontany qui se trouvent très loin du chef lieu de la Commune possèdent des écoles primaires privées (Fokontany Andriamboromanga, Andriamasoandro…). C’est un fait très significatif parce que , par exemple, dans la partie nord de Madagascar, notamment dans la région d’Antsiranana, il est rare que l’on puisse rencontrer des écoles privées dans les milieux ruraux, sauf dans certains chefs lieux des Communes rurales. Ce qui est certain est que ces paysans témoignent des attentes particulières vis-à-vis de l’institution scolaire. Ils perçoivent l’école comme une institution établie par la société en vue de répondre aux besoins des membres de cette société. Ils manifestent à ce titre des attentes principalement économique et sociale vis-à-vis de l’école. Avec l’école, ils tissent des relations compliquées et très particulières.

Attente économique

Comme dans tous les milieux ruraux malgaches, la Commune de Betafo pratique l’agriculture associée à l’élevage comme activité principale. Quant aux activités secondaires, le commerce et les emplois rémunérés (main-d’œuvre agricole) constituent des activités économiques qui génèrent des revenus monétaires pour les ménages. Ces trois dernières décennies, ces deux catégories d’activités économiques ont subi de graves dégradations (instabilité des productions agricoles, stagnation des salaires de mains-d’œuvre, etc.). Cette situation pousse, en fait, les paysans à espérer et à affirmer davantage leurs attentes vis-à-vis des institutions de la société qu’ils jugent susceptibles d’apporter des solutions à leurs problèmes. Dans ce cadre, leurs rapports avec l’institution scolaire constituent un choix stratégique à partir duquel ils comptent résoudre leurs difficultés économiques. Ici, ils assignent donc une fonction économique à l’institution scolaire.
Il s’agit en réalité d’un processus interactif qui se fonde sur des rapports pratiques qui existent entre les paysans eux-mêmes et surtout entre les paysans et leur environnement (économique, social…). Etant toujours imprégnés par leurs difficultés économiques quotidiennes, les paysans prêtent leur attention à ce qui se passe dans les villes. Pendant qu’ils s’enfoncent rapidement dans la misère et la pauvreté, les citadins connaissent une certaine prospérité économique, du moins pour certaines classes sociales. Et ce constat fait naître chez les paysans une lecture particulière de la réussite économique dans les villes. Les citadins réussissent mieux que les ruraux parce qu’ils ont eu l’occasion d’acquérir des connaissances suffisantes pour pouvoir accéder à des emplois importants et bien rémunérés. C’est-à-dire, la réussite économique des citadins est attribuée à leur niveau d’instruction. C’est en fait la raison pour laquelle les paysans scolarisent leurs enfants afin que ces derniers puissent dans l’avenir accéder aux carrières professionnelles avantageusement mieux rémunérées.
Les parents comptent énormément sur la réussite éventuelle de leurs enfants pour les soustraire à leur situation. Si leurs enfants réussissent leur scolarité, ils pourront accéder à une situation économique plus stable. Dans ce cas, ils pourront aider leurs parents. L’école est donc considérée comme un facteur déterminant dans la réussite économique des enfants. Mais ce qui est fort frappant, c’est qu’en réalité cette attente économique à travers l’institution scolaire ne se déroule pas de la même façon dans les villes et dans les campagnes. Certes, elle est fortement affirmée par ces paysans, mais elle est conditionnée par un processus très particulier.

Cours gratuitTélécharger le cours complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *