SPITZ, CHIENS NORDIQUES ET CHIENS D’ATTELAGE : APPROCHE DE LEURS PARTICULARITES COMPORTEMENTALES.

ETUDE DE L’AGRESSIVITE CHEZ LES SPITZ ET NORDIQUES
Comme nous avons pu le voir dans les différentes études que nous venons de décrire, l’agressivité est une tendance comportementale qui semble souvent reprochée à l’espèce canine en générale. Les agressions sont le premier problème de comportement chez le chien (CHALIFOUX, 1998). Les morsures de chiens sont les plus fréquentes des morsures infligées par les animaux domestiques, elles-mêmes plus fréquentes que celles administrées par les animaux sauvages (BECK, 1981). Plusieurs enquêtes ont été réalisées afin de caractériser l’agressivité dont font parfois preuve certains chiens.

1. Fréquence des comportements agressifs dans les différentes races canines : avis des vétérinaires : étude de STAFFORD (1996)

Un questionnaire regroupant 132 races de chiens et 6 types de chiens a été envoyé à 400 vétérinaires membres de la « Companion Animal Society of the New Zealand Veterinary Association ». Il leur a été demandé de statuer sur la fréquence des comportements d’agression chez les races qu’ils connaissaient selon une classification simple : NN : jamais / NR : rarement / NS : parfois / NF : fréquemment / NA : toujours. Un ratio d’agressivité (AR) a alors été calculé : AR = (NF + NA) / (NN + NR + NS + NF + NA). Un ratio égal à 1 signifie alors que 100% des vétérinaires ayant répondu pensent que la race concernée est fréquemment ou toujours agressive. Un ratio égal à 0 signifie qu’elle n’a jamais été considérée comme fréquemment ou toujours agressive mais a pu être citée comme jamais, rarement ou parfois agressive. Les races ont alors été classées parmi 5 catégories : – extrêmement agressive : AR > 0,5 : plus de 50% des vétérinaires considèrent que la race est fréquemment ou toujours agressive – très agressive : 0,25 < AR < 0,49 – agressive : 0,10 < AR < 0,24 – peu agressive : 0,02 < AR < 0,09 – très peu agressive : AR < 0,02 Au total, 185 questionnaires furent remplis. Les résultats concernant des races pour lesquels moins de 50 vétérinaires ont répondu ont été considérés comme non significatifs. Les résultats sont présentés ci-après par ordre alphabétique, les races étant classées en 7 groupes .
Les races classées par les vétérinaires comme extrêmement agressives sont uniquement le Rottweiler (AR = 0,86) et le Berger Allemand (AR = 0,58). Parmi les races très agressives, on trouve, entre autres, l’Akita (AR = 0,38) et le Chow-chow (AR = 0,25). Viennent ensuite le Loulou de Poméranie (AR = 0,14), le Malamute d’Alaska (AR = 0,17) et le Husky Sibérien (AR = 0,11) dans les races considérées comme agressives. Le Spitz Japonais (AR = 0,21) ferait aussi partie de cette catégorie mais le résultat n’est cependant pas considéré comme significatif puisque seuls 23 vétérinaires ont donné leur avis sur cette race. Le Spitz Loup (AR = 0,02) et le Samoyède (AR = 0,06) font partie de la catégorie des chiens peu agressifs. Le Chien d’Elan Norvégien (AR = 0,00) et le Shiba Inu (AR = 0,00) semblent très peu agressifs.

Etude de cas avérés d’agressions canines : étude de BORCHELT (1983), USA

Entre mai 1978 et mai 1981, 524 cas furent présentés en consultation dans la région de New-York pour troubles comportementaux. Trois cent soixante douze concernaient des chiens et 245 montraient différents niveaux d’agressivité. Au total, 373 problèmes comportementaux furent identifiés et divisés en 3 catégories. Dans la première, les cas d’agression étaient décrits précisément, pour la deuxième, la fréquence, le sexe et le statut de reproduction ont été enregistrés pour chaque problème, enfin, dans la troisième, a été étudiée l’influence de la race sur les différents types d’agressivité. Le détail des agressions selon la race est détaillé ci-dessous (tableau 13). Les spitz et nordiques ne font pas partie des races les plus présentes dans les différentes agressions. On trouve 1 Chien d’élan norvégien ayant présenté une agression par peur ; 4 Malamute d’Alaska rassemblant 3 agressions de dominance, 2 de protection, 1 par peur et 2 suite à une punition ; 1 Samoyède avec une agression de dominance ; 3 Husky Sibérien avec 1 agression de dominance, 1 de possession, 1 de protection et 1 suite à une punition ; enfin, 1 Spitz-loup avec une agression de dominance.
L’auteur reste lui-même prudent sur l’interprétation de ces données lorsqu’il s’agit d’en tirer des conclusions pour chaque race. La relation entre la race et le type d’agression est difficile à faire puisqu’on ne connaît pas l’importance de chaque race au sein de la population de base. De plus, beaucoup de races ne sont représentées que par un ou peu d’individus.