EVALUATION DES MESURES DE BIOSECURITE
PRATIQUEES DANS LES ELEVAGES AVICOLES

Circuit de commercialisation

Le circuit de commercialisation des produits avicoles est classifié en deux entités à savoir le circuit traditionnel et le circuit moderne. Leur rôle est l’acheminement des produits et des dérivés de produits vers le consommateur.  Pour la commercialisation des poulets de chair Le circuit traditionnel traite 90% du volume des poulets consommés. La commercialisation de ces denrées est réalisée par des revendeurs qui s’approvisionnent dans les fermes avicoles et acheminent les produits vers des sites de vente à proximité des marchés. Dans ce circuit, les volailles sont collectées vivantes en zones de production souvent éloignées des zones de vente et consommation qui sont centrées sur les grandes agglomérations, notamment Abidjan. Les collecteurs utilisent des véhicules et des cages qui ne sont pas toujours désinfectés et vont d’une ferme à une autre sans tenir compte des mesures de biosécurité. Ils alimentent un réseau de revendeurs dans les marchés des grandes agglomérations. Ces revendeurs stockent des volailles d’origines diverses, d’âges variés, dans des cages regroupées en bordure de marchés et le consommateur se rend sur ces sites de vente pour acheter les poulets. L’abattage peut se faire sur place ou à la maison. En outre, certains éleveurs pratiquent l’abattage à la ferme et livrent les produits avicoles à des particuliers, des restaurants et des supermarchés. Ce type de circuit occasionne le mélange de plusieurs espèces de volailles issues de différentes exploitations ainsi que de nombreuses manipulations de volailles et l’absence d’application de mesures de biosécurité. Dans le circuit moderne, tel que celui de la SIPRA inclut des éleveurs qui fournissent un système de collecte, d’abattage et de distribution de « poulets prêts à cuire ». Ces poulets sont vendus à l’abattoir et distribués dans des points de vente qui assurent la chaîne de froid. Certains supermarchés et restaurants sont également fournis par ce circuit.Pour la commercialisation des œufs Le circuit traditionnel traite 60% du volume des œufs de consommation. La collecte des œufs s’effectue de la même manière que dans le circuit traditionnel des volailles. Le stade final de la livraison est orienté soit vers les grossistes, soit directement vers les ménages. Dans le circuit moderne de distribution, tel que celui de coqivoire (groupe SIPRA), FOANI services, les œufs sont conditionnés avant leur acheminement vers les revendeurs, les restaurants et les supermarchés (FAO, 2008a). La figure 1 présente l’organigramme de la production et distribution en aviculture moderne ivoirienne Figure 1 : Organigramme de la production et distribution en aviculture moderne ivoirienne (FAO, 2008a) 

Principaux acteurs de la filière avicole 

Eleveurs

Les éleveurs sont les acteurs clés de la filière avicole et peuvent être classés dans les catégories traditionnelle et moderne selon le type d’aviculture qu’ils pratiquent.

Fournisseurs de poussins

En Côte d’Ivoire, la majorité des poussins d’un jour mis en place provient de cinq structures dont quatre situés dans la région d’Abidjan et un dans la région d’Agnibilékrou. Ces structures sont : IVOIR-POUSSIN, FACI, ALCI, PROVETO et FOANI Services. Malgré l’existence de ces unités de production certains éleveurs importent des poussins des autres pays voisins à l’instar du Ghana et même de l’Europe (France, Belgique, Hollande).

Fournisseurs d’intrants zootechniques et d’aliment pour volaille

Les intrants zootechniques sont fournis par de grandes sociétés agro-alimentaires telles que SIPRA, SIFAAP, ALCI, le groupe SODIP. Ces sociétés fournissent les sous-produits suivants : le son de blé, le tourteau de soja, le tourteau de coton, le tourteau de palmiste, le tourteau de coprah etc. Les plus utilisés par les éleveurs sont le son de blé, le tourteau de coton et de soja. Aussi, il existe des sociétés de distribution d’import / export et de fabrication d’additifs telles que KOUDJIS, MARIDAV-CI, KENZ. La fabrication des alvéoles est réalisée dans la région des lagunes par la société EMBACI et en dehors de cette région par la société FOANI services se trouvant dans la région est du pays. La production et la commercialisation de la farine de poisson sont réalisées par la société REAL. Cette farine de poisson est fabriquée à partir de sous-produits de pêche issus pour la plupart des conserveries (FAO, 2008a). 

Fournisseurs des produits vétérinaires

La Côte d’Ivoire ne dispose pas encore d’usine de fabrication de médicaments vétérinaires. Le marché des produits vétérinaires est détenu par les importateurs grossistes à savoir : sn proveci, proveto, codivet, pharmavet, grande pharmacie vétérinaire, centrale de prophylaxie vétérinaire, pharmacie saint Hermann, pharmacie du lycée technique, foani services. Ces grossistes se chargent de la vente en gros aux vétérinaires (semi-grossistes) installés en clientèle privée et ces derniers revendent en détail aux éleveurs.

Différentes structures organisationnelles de la filière avicole

Structure de formation

La formation des agents du secteur de l’élevage est assurée à différents niveaux par des structures locales et étrangères. Les docteurs vétérinaires sont formés à l’étranger dans des écoles vétérinaires alors que les ingénieurs zootechniciens sont formés localement à l’INP- HB de Yamoussoukro (M’bari, 2000). Les agents d’exécution sont formés à l’école d’élevage, au centre d’élevage et au laboratoire de pathologie animale de Bingerville (Essoh, 2006).

Structure d’encadrement des élevages 

Structure d’encadrement publique

Le domaine de l’élevage a bénéficié d’une structure d’encadrement qui était représentée par la SODEPRA. Son intervention dans la filière avicole concernait les élevages indépendants non intégrés dans une structure d’encadrement privé. Elle fournissait à ces aviculteurs le nécessaire pour une bonne conduite de l’élevage. Aussi, par l’intervention des encadreurs qu’elle formait, la SODEPRA suivait l’application des techniques améliorées des programmes de prophylaxie sanitaire. Toutefois, depuis sa dissolution, elle a été remplacée dans sa mission 16 par l’ANADER. Malheureusement cette dernière n’a pas su continuer la mission en ce qui concerne l’aviculture et a abandonné la charge aux structures d’encadrement privé (M’bari, 2000). 

Structure privées d’encadrement

Le suivi technique des exploitations avicoles par les structures privées relève aussi bien des firmes industrielles produisant les poussins et aliments que des grossistes importateurs de produits vétérinaires et des vétérinaires cliniciens installés en clientèle privée. L’intervention de ces différents acteurs dans la filière se présente sous deux principales formes qui sont l’encadrement libre et l’encadrement contractuel (Essoh, 2006) :  Encadrement libre L’encadrement libre se fait par des provendiers et par des distributeurs de produits vétérinaires. En effet, chaque structure de production d’aliments possède une équipe d’encadrement technique qui est chargée de suivre ses clients. L’encadrement libre découle du souci de management et de fidélisation de la clientèle et il diffère d’un provendier à un autre. Aussi, dans le but de la promotion de leurs produits, les vétérinaires grossistes ou représentants de firmes pharmaceutiques jouent un rôle de conseiller auprès de certains élevages qu’ils encadrent bénévolement.  Encadrement contractuel L’encadrement contractuel a été initié par les vétérinaires cliniciens installés en clientèle privée. Ainsi, il est établi entre l’encadreur et l’éleveur un contrat de suivi technique de l’élevage en contrepartie d’une rémunération qui varie entre 120 000 F et 180 000 F CFA. 

Structures organisationnelles de la filière

Au niveau de l’état La politique de développement de l’aviculture incombe au ministère en charge des productions animales. Le décret n° 2007- 471 du 15 mai 2007 portant organisation du MIRAH a créé un ensemble de directions, de services et de structures sous tutelles qui conduisent les activités de l’état dans les domaines de l’élevage, de la santé animale, de la biosécurité, de la recherche, de la formation, de la planification et du suivi évaluation (Bitty, 2013). I.6.3.2. Organisations professionnelles et interprofessionnelles L’IPRAVI a été créé en 1995 et demeure jusqu’à ce jour le pilier du secteur avicole. Elle compte actuellement 3 collèges :  le collège des producteurs (2200 membres) : il regroupe les éleveurs de volailles modernes principalement les éleveurs de poulets de chair et les producteurs d’œufs de consommation. Les membres du collège des producteurs sont actuellement issus de deux associations de base à savoir l’ANAVICI et l’UACI.  le collège des agro-industriels de la filière avicole (30 membres) : il comprend les accouveurs, les importateurs de poussins d’un jour, les fabricants d’aliments de volaille, les abattoirs, les centres de conditionnement d’œufs et les charcuteries. Les membres du collège des agro-industriels sont actuellement issus d’une seule association de base appelée INTERAVI.  le collège des revendeurs de produits avicoles (1500 membres) : il comprend les revendeurs de volailles modernes et d’œufs de consommation. Les membres du collège des revendeurs de produits avicoles sont actuellement issus d’une seule association de base appelée ANAREV CI (FIRCA, 2017).