ZOONOSE PARASITAIRE DES POILS DES ANIMAUX DE COMPAGNIE OCCASIONNEE PAR LES TEIGNES

ZOONOSE PARASITAIRE DES POILS DES ANIMAUX DE COMPAGNIE OCCASIONNEE PAR LES TEIGNES

Revue des connaissances actuelles sur les teignes 

 Les zoonose

 Les zoonoses sont des maladies et infections qui se transmettent naturellement des animaux vertébrés à l’homme et vice-versa (OMS ,1959 ; OIE, 2006). Ce terme est créé par Virchow au XIXème siècle à partir des deux racines grecques : zoo=animal et nosos = maladie. Selon une interprétation, le mot ne serait que la contraction, par commodité de langage, des termes plus rébarbatifs. •zoo-anthroponose : définissant la transmission d’une maladie de l’animal vers l’homme ; •anthropo-zoonose : définissant la transmission d’une maladie de l’homme à l’animal ; L’importance des zoonoses tient à leur nombre, leur gravité médicale et souvent leur coïncidence avec des fléaux économiques redoutés. La gravité médicale des zoonoses est fort différente selon l’agent en cause. Certaines sont inéluctablement mortelles, d’autres généralement bénignes. Certaines zoonoses n’entraînent que des pertes économiques modérées chez l’animal. En fonction de leur fréquence et de leur gravité chez l’Homme, les zoonoses ont été divisées en catégories. Cette classification est cependant très relative, valable au moment et à l’endroit où elle est établie (Tableau 1). Selon les circonstances de la contamination de l’Homme, elles peuvent être ramenées à quatre grandes catégories (Tableau 2).

Les sources de l’infection 

Les sources de l’infection humaine sont très nombreuses: -les animaux vivants peuvent engendrer une infection cliniquement exprimée telles les contaminations par morsure ou d’une infection inapparente ou latente. -les cadavres, les produits animaux et tous les objets qui peuvent être pollués -les animaux morts, leurs dépouilles, les produits alimentaires, les produits manufactures peuvent constituer autant de sources d’infection, ainsi que l’ensemble du milieu extérieur. 

 Les différents types de cycle évolutif de l’agent causal des zoonoses

 -Des zoonoses à transmission directe ou ORTHOZOONOSES : La transmission de l’agent causal des hôtes réservoirs aux hôtes messagers ou incident (y compris l’homme) se fait sans intermédiaire, ou par un vecteur mécanique ou un support passif où ne se modifie pas l’agent. Ce type de transmission peut se faire par contact (tuberculose), inoculation (rage), inhalation (tularémie), ingestion (brucellose) ; -Des zoonoses à transmission cyclique ou CYCLOZOONOSES : Il s’agit le plus souvent de zoonoses parasitaires qui nécessitent au moins deux espèces hôtes réservoirs (vertébrés) pour le développement complet du cycle sans intervention d’invertébrés. Echinococcoses, cysticercoses et taeniasis correspondent à ce type ; -Des zoonoses à transmission vectorielle ou METAZOONOSES ou PHEROZOONOSES : La transmission entre hôtes réservoirs et/ou hôtes incidents se fait grâce à un vecteur invertébré dans lequel l’agent zoonotique se modifie ou se multiplie. On retrouve dans cette catégorie des maladies transmises par les arthropodes (West-Nile, leishmaniose, maladie de Lyme). On peut y rattacher les maladies parasitaires développant un stade intermédiaire chez des mollusques (fasciolose, schistosomose) ; -Des zoonoses à réservoir tellurique et/ou aquatique enrichi par les animaux ou SAPROZOONOSES : Le développement ou le maintien/survie hors d’un animal vertébré de l’agent zoonotique (le plus souvent dans un milieu organique de type sol, eau, plante) qui conditionne la pérennité du réservoir, est essentiel dans le cycle d’infection des espèces hôtes. Les exemples les plus classiques sont ceux du tétanos et du charbon.

Les teignes chez les carnivores domestiques 

Les teignes ou dermatophytes sont des mycoses cutanées superficielles, contagieuses, dues au développement et à la multiplication des champignons kératinophiles et kératinolytiques (ANNEXE 1). Les dermatophytes ont donc la particularité d’envahir et de proliférer dans les tissus kératinisés tels que la couche cornée de l’épiderme, les poils, les ongles et les griffes. Ils sont classés en 3 genres : Epidermophyton, Microsporum et Trichophyton et classés en 3 groupes : anthropophile, zoophile et géophile . Les teignes zoophiles sont une cause relativement commune de zoonose. Microsporum canis et Trichophyton mentagrophytes var. mentagrophytes provenant principalement du chat mais aussi du chien, sont les agents responsables de la majorité des teignes d’origine animale. Par ailleurs, Microsporum gypseum est l’espèce zoogéophile, qui vit dans le sol mais qui peut à l’occasion devenir parasite du chat et de l’homme

Répartition géographique

 Les conditions géographiques et climatiques influencent la répartition des dermatophytes. Chaque région a sa propre flore mycosique, qui dépend des conditions climatiques, de la végétation et des sols. Cependant, des éléments épidémiologiques variables (mode d’élevage, espèces animales, saisonnalité, espèces de dermatophytes en cause) peuvent expliquer des manifestations plus ou moins fréquentes dans certaines circonstances. Les espèces zoophiles : Microsporum canis, Trychophyton verrucosum, Trychophyton equinum, et Trychophyton mentagrophytes var. mentagrophytes sont cosmopolites ; sévissant aussi bien en régions chaudes qu’en régions tempérées [10]. 

Etiologie 

La dermatophytie est une affection particulièrement commune chez les jeunes chats, M. canis est le fongus responsable de la très grande majorité des cas de chez cette espèce. Ainsi, les chats errants constituent le principal réservoir de M. canis et une source d’infection humaine. Outre l’infection par M. canis, l’infection des chats et des chiens peut aussi résulter d’autres dermatophytes, spécialement de T. mentagrohpytes var. mentagrophytes; de M. gypseum, et beaucoup plus rarement d’autres dermatophytes peuvent contaminer le chien tel que T. verrucosum [11, 12] (Tableau 3). 

Pathogenèse des dermatophytes 

Les différentes étapes de la pathogenèse des dermatophytes sont : -l’adhérence d’une arthrospore au cornéocyte : dure 2 à 6 heures, et accompagnée par le gonflement de l’arthrospore ; -germination de l’arthrospore : favorisée par l’humidité, la chaleur, la macération et les excoriations cutanées ; -pénétration des hyphes dans le stratum corneum, dans la gaine épithéliale externe kératinisée du follicule pileux jusqu’à l’infandibulum, puis dans la gaine épithéliale interne, et enfin dans le poil. Ces phénomènes fragilisent le poil qui se fracture souvent quelques millimètres au-dessus de la surface cutanée, et contribue à l’élimination des spores dans l’environnement. Le dermatophyte peut infecter d’autres follicules pileux adjacents, ce qui explique l’extension centrifuge des lésions et l’aspect clinique quelque fois particulier qui y est lié. Le mode de multiplication dans le cheveu est particulier selon les espèces, ce qui permet de distinguer des types endothrix : les filaments mycéliens et les spores envahissent l’intérieur du cheveu; et endo-ectothrix : les spores se développent autour du cheveu et envahissent à l’intérieur du cheveu .

Table des matières

INTRODUCTION
I. Revue des connaissances actuelles sur les teignes
A. Les zoonoses
1. Définitions
2. Les sources de l’infection
B. Les teignes chez les carnivores domestiques
1. Définitions
2. Répartition géographique
3. Etiologie
4. Pathogenèse des dermatophytes
5. Description de l’agent
a. Microsporum canis
b. Trichophyton mentagrophytes var. mentagrophytes
6. Catégories d’animaux atteints
a. Porteurs mécaniques
b. Infectés asymptomatiques
c. Infectés symptomatiques
7. Sources de contamination
a. Les animaux
b. Le milieu
8. Facteurs associés au portage
a. Résistance du champignon dans le milieu extérieur .
b. Facteurs climatiques
9. Facteurs de réceptivité et de sensibilité
a. Facteurs intrinsèques
b. Facteurs extrinsèques
10. Modalités d’infection
11. Signes cliniques
a. Chez le chat
b. Chez le chien
12. Diagnostic
13. Diagnostic différentiel.
a. Parasitaire
i.Démodécie
ii.Gale
b. Allergie
i. Urticaire
ii. Dermatite atopique
iii.Dermatite par allergie aux piqûres de puces.
iv.Dermatite miliaire du chat
. Traitement
a. Tonte du pelage
b. Traitements topiques (locaux).
c. Traitements systémiques (généraux)
d. Désinfection de l’environnement
. Prophylaxie
a. Prophylaxie sanitaire
b. Prophylaxie médicale
C. Les teignes chez l’homme
1. Définition
2. Étiologie
3. Catégories de personnes atteintes
4. Répartition géographique
5. Mode de transmission
6. Études cliniques
a. Les teignes microsporiques.
b. Les teignes trichophytiques.
c. Les teignes suppurées ou kérion de Celse.
7. Diagnostic .
a. Le repiquage des colonies
b. La recherche de la production d’organes perforateurs
8. Diagnostic différentiel
9. Traitement
a. Traitement chimique
b. Phytothérapie
c. La prophylaxie
II. Matériels et méthodes
A. Description de la zone d’étude
B. Choix de la zone d’étude
C. Durée de l’étude
D. Population concernée
E. Les matériels utilisés
F. Paramètres de l’étude
1. Les paramètres socio-épidémiologiques
2. Les paramètres cliniques et mycologiques
G. Procédure d’enquête
H. Mode de collecte de données
1. Enquête préliminaire .
2. Enquête proprement dite .
a. Commémoratifs et anamnèse
b. Fiche d’enquête . .
c. Recueil des prélèvements
I. Matériels et méthodes de laboratoire
1. Laboratoire d’analyse
2. Examen mycologique
a. Examen direct au microscope optique des prélèvements
b. Culture des prélèvements
c. Examen macroscopique des colonies
d. Examen direct au microscope optique des colonies
3. Conclusion
4. Analyses statistiques
III. Résultats
A. Prévalences du portage de teignes au sein de la population étudiée
1. Chez les enfants en milieu scolaire
2. Chez les animaux de compagnie
B. Prévalences de l’infection clinique et du portage asymptomatique au sein de la
population d’individus teigneux
1. Chez les enfants en milieu scolaire
2. Chez les animaux de compagnie
C. Prévalences du portage asymptomatique et du portage symptomatique
au sein de la population étudiée
1. Chez les enfants en milieu scolaire
2. Chez les animaux de compagnie
D. Prévalence des teignes zoophiles
E. Résultats dans le milieu familial
1. Résultats selon le profil socio-épidémiologique .
a. Répartition en fonction du sexe et de l’âge des enfants en milieu familial
b. Répartition selon l’existence de notion de contage et la présence des animaux de compagnie
2. Résultats selon la culture mycologique.
F. Résultats dans le milieu scolaire .
1. Répartition selon le profil socio-épidémiologique
a. Répartition en fonction de l’âge et la positivité aux teignes.
i.Chez les enfants en milieu scolaire
ii.Chez les animaux de compagnie
2. Répartition en fonction du sexe
a. Chez les enfants en milieu scolaire
b. Chez les animaux de compagnie
3. Répartition en fonction de l’espèce animale
4. Répartition en fonction de la longueur des poils
5. Répartition en fonction du déparasitage reçu par l’animal
a. Répartition en fonction du déparasitage reçu par l’animal et la positivité
aux teignes.
b. Répartition en fonction du médicament utilisé lors du déparasitage
externe et la positivité de l’examen mycologique
6. Répartition en fonction de la présence des animaux de compagnie
7. Répartition en fonction du contact à l’extérieur
a. Chez les enfants en milieu scolaire
b. Chez les animaux de compagnie
8. Répartition en fonction du lieu de couchage de l’animal
9. Répartition en fonction du mode de contact des enfants avec l’animal
a. Mode de contact des enfants avec l’animal
b. Mode de contact des enfants avec l’animal et leur positivité aux teignes
G. Résultats selon les aspects cliniques et la culture mycologique
1. Les caractères cliniques des lésions du cuir chevelu chez l’enfant
2. Les caractères cliniques des lésions du poil chez l’animal de compagnie
3. Les résultats selon la culture mycologique
a. Chez les enfants en milieu scolaire
b. Chez les animaux de compagnie
IV. DISCUSSION
V. SUGGESTIONS ET CONDUITE A TENIR
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE

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