Evolution du solde budgétaire global, du solde primaire et de la croissance économique

Evolution du solde budgétaire global, du solde primaire et de la croissance économique

Le prolongement de ces tendances à moyen terme pourrait intensifier les pressions sur les dépenses publiques, notamment, sous l’effet de facteurs internes liés aux exigences d’accompagnement des réformes structurelles et des politiques sectorielles. Eu égard à ces vulnérabilités accrues, une évaluation du risque d’insoutenabilité de la politique budgétaire s’impose. C’est dans cette perspective que ce travail propose une évaluation de la soutenabilité de la politique budgétaire au Maroc à moyen terme. Plus précisément, en décrivant le comportement des autorités budgétaires à travers deux fonctions de réaction budgétaire, ce travail examine laquelle est susceptible de conduire efficacement l’objectif de la soutenabilité budgétaire sur l’horizon de prévision. La suite de cet article se présente comme suit. La première section présente une revue de littérature sur les différentes approches d’évaluation de la soutenabilité budgétaire. La seconde section est consacrée à la description de la méthodologie utilisée pour l’évaluation de la soutenabilité du solde primaire. Avant de conclure, les résultats seront présentés et discutés au niveau de la dernière section. Une politique budgétaire est considérée comme soutenable si elle assure à terme la solvabilité de l’Etat, c’est-à-dire, sa capacité à assurer le remboursement de la dette, même en cas de son accroissement excessif (Jondeau (1992)). La soutenabilité de la dette publique ou des déficits publics peut se définir aussi comme étant la politique budgétaire qui satisfait la contrainte budgétaire intertemporelle du gouvernement.L’évaluation de la soutenabilité peut se s’établir à partir d’une approche comptable fondée sur l’identité de la dette publique : . Où,représentent respectivement le niveau soutenable de la dette, le taux de croissance économique, le taux d’intérêt apparent de la dette et le déficit primaire.L’inconvénient majeur de cette approche est son caractère statique. En recourant aux tests de racine unitaire, la seconde méthode initiée par Hamilton et Flavin (1986), considère la stationnarité du ratio du solde budgétaire global comme une condition de soutenabilité budgétaire.Ensuite, Trehan et Walsh (1988, 1991) avançaient l’idée que la stationnarité du solde budgétaire n’est qu’un cas particulier de la cointégration. Selon ces auteurs, une condition suffisante à la soutenabilité est la stationnarité en niveau du surplus budgétaire total. Dans une analyse similaire, Hakkio et Rush (1991) suggèrent que la soutenabilité budgétaire est satisfaite s’il existe une relation de cointégration entre les recettes et les dépenses publiques totales.

La troisième génération des méthodes d’évaluation de la soutenabilité utilise des modèles macroéconomiques de forme réduite. Collignon (1999) propose un système de deux équations différentielles, comprenant une équation d’accumulation de la dette publique, représentant la contrainte budgétaire intertemporelle du gouvernement, et une fonction de réaction budgétaire ad hoc, justifiée par le cadre institutionnel du Pacte de stabilité et de croissance des pays de la zone euro. Dans ce modèle, les finances publiques sont soutenables, si le ratio dette/PIB converge vers une position d’équilibre qui est déterminée par le taux de croissance nominal, les valeurs cibles (en termes de dette et de déficit budgétaire) et les coefficients de réaction. Bien qu’elles permettent d’informer sur la soutenabilité budgétaire, ces approches rétrospectives ne donnent pas une indication précise sur le degré d’ajustement que les décideurs doivent opérer. S’inspirant de la méthodologie de Collignon (1999), certains auteurs (Celasun et al. (2006), Budina et van Wijnbergen (2007)) ont proposé une évaluation prospective probabiliste de la soutenabilité budgétaire et de la dette en introduisant l’incertitude. Ces approches permettent d’indiquer l’effort budgétaire nécessaire suite aux simulations stochastiques pour rétablir l’équilibre budgétaire.

Adoptée par le FMI, l’approche de Celasun et al. (2006) propose une évaluation probabiliste de la soutenabilité de la dette à travers une méthodologie permettant la prise en compte des risques entourant la dynamique de la dette par le biais de simulations stochastiques couvrant un large éventail de chocs potentiels. L’algorithme à la base de cette approche génère un échantillon important de tests d’évolutions potentielles du ratio d’endettement, pour ensuite dériver une distribution du niveau de la dette pour chaque année de l’horizon de prévision. Les propriétés stochastiques des variables clés qui déterminent le déficit budgétaire sont utilisées pour simuler la dynamique de la dette et dégager sa distribution de probabilité. Le caractère soutenable de la dette est évalué à travers un Fan-Chart. Cette approche est utilisée pour montrer l’effort budgétaire supplémentaire nécessaire pour stabiliser la dette publique pour chaque période de projection.

 

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