Extension de l’approche théorique de l’investissement public en faveur de la croissance

Extension de l’approche théorique de l’investissement public en faveur de la croissance

KEYNES a précisé que l’investissement est un des facteurs de croissance. Mais comme notre étude se base seulement de l’investissement public, dans ce chapitre, on va voir l’intervention du secteur public sur la croissance. Pour ce faire, en premier lieu, on va expliquer les fondements théoriques des interventions publiques dans l’histoire de la pensée économique. En second lieu, on expliquera le rôle des infrastructures publiques sur la production nationale. 

Fondement de l’action publique

Le secteur public est composé d’instances ou d’organismes pouvant prendre des décisions de nature politique c’est-à-dire un mode de décision collectif, catégorisé en administrations publiques et aux organismes de sécurité sociale chargés de la prévoyance sociale, des services d’assurance maladie, etc. soumis au pouvoir public. L’intervention de ce secteur dans le fonctionnement de l’activité économique devient de plus en plus importante suivant les évolutions de la pensée économique. 1.1 La conception orthodoxe Cette conception s’est affirmée avec le développement de la pensée classique aux XVIIIème siècles. A cette époque, le système d’organisation économique et social était l’économie de marché selon laquelle l’offre et la demande déterminent le prix et la quantité vendue d’un bien. Les économistes classiques accordent une confiance absolue à l’efficience des marchés, dans l’hypothèse que ces derniers s’équilibrent toujours. Au niveau macroéconomique, cela veut dire que si l’économie est en déséquilibre, les salaires et les prix s’ajusteront afin de ramener l’économie à son équilibre. En d’autres termes, le marché est 15 considéré comme une main invisible qui garantit le bien être de tous. Ainsi, si l’économie fonctionne si bien, quel est le rôle assigné au secteur public ? Selon les néoclassiques, la politique économique est inefficace car elle conduit à un effet d’éviction. Si on prend le cas de la politique budgétaire financée soit par la fiscalité, soit par l’émission des titres. Les impôts diminuent le revenu disponible des ménages et donc leur consommation. La demande reste alors inchangée. Par ailleurs, selon la théorie quantitative de la monnaie, la création monétaire entraîne l’inflation et donc pas de croissance. Sur ce, a priori, il n’y a pas de place pour l’Etat dans l’économie. Toutefois, ces libéraux attribuent un rôle minimaliste du secteur public et ça concerne :  le devoir de tout souverain, c’est-à-dire les fonctions régaliennes dont la protection de la société de la violence des autres (force militaire) et la protection de chaque membre contre l’oppression, l’injustice des autres (justice, police, défense nationale), d’où l’appellation d’Etat Gendarme.  les travaux publics comme la construction des ponts, des routes, etc. 1.2 La conception keynésienne En 1936, J.M. KEYNES a constaté que les récessions pouvaient apparaître du fait d’une insuffisance de la demande des biens et services. Pour lutter contre les déséquilibres, il préconisait des politiques macroéconomiques, en particulier les politiques monétaires et budgétaires. Contrairement aux classiques, il était partisan des interventions à court terme dans l’économie, car ces interventions pouvaient améliorer la situation économique. Politique budgétaire Pour décrire ce rôle, nos supposerons que les seules dépenses publiques constituent les salaires des fonctionnaires et ses seules recettes sont les impôts T. L’Etat agit en augmentant les dépenses publiques G composantes de la demande globale Y. Si ΔI et ΔT sont nulles, alors le multiplicateur budgétaire s’écrit Δ Δ 16 Si , c’est-à-dire et ΔI = 0, on a Δ Δ – Ainsi, une augmentation des dépenses publiques ΔG induit un accroissement du revenu national ΔY, avec l’effet multiplicateur Politique monétaire La politique monétaire consiste à réguler, par l’intermédiaire des banques commerciales la quantité de monnaie en circulation dans une économie. Elle a un impact à la fois sur le PIB et sur le niveau de taux d’intérêt. Figure 4 Politique monétaire keynésienne A l’équilibre E0, les niveaux du PIB et du taux d’intérêt sont Y0 et i0. Si le revenu reflète une situation de sous emploi, une création monétaire déplace LM0 en LM1 et le nouvel équilibre se situe en E1. Le PIB est passé enY1 et le taux d’intérêt a baissé d’i1. Cette baisse du taux d’intérêt provoquée par l’offre supplémentaire de monnaie induit une hausse de l’investissement qui, par l’intermédiaire du multiplicateur, fait augmenter le PIB et la demande globale.

La conception de l’école du « public choice »

L’intervention de l’Etat prend racine autour du caractère d’indivisibilité de certains biens. Les biens sont indivisibles quand ils sont utiles à tous et leur nature est collective. L’existence d’externalités est une deuxième cause d’intervention publique car créer par 4 L’Ecole du « Public choice » est apparue dans les années 60 avec les recherches de G. TULLOCK, J. BUCHANAN et A. DOWNS 17 exemple une route entraîne automatiquement des effets externes, négatifs pour les uns mais positifs pour les autres. Selon MUSGRAVE, chacun a une préférence concernant le niveau des dépenses publiques, la part à consacrer à l’école, l’aide réalisée aux plus démunis…le pouvoir central doit construire une véritable fonction d’utilité collective agrégeant les préférences de tous. La théorie des choix publics met en exergue les carences de l’Etat et son inefficacité à corriger les défaillances du marché. En effet, les hommes politiques et les partis politiques peuvent avoir un comportement altruiste. Ils ne cherchent pas à maximiser l’intérêt de la communauté mais à leurs avantages financiers et à leur maintien au pouvoir. Ainsi, on constate théoriquement que le rôle accordé au secteur public augmente au fil du temps. Pour approfondir cette approche théorique, on va voir les débats des différents théoriciens sur ce rôle des investissements dans l’économie. 2. Débats théoriques sur l’efficacité des dépenses publiques Il a été longtemps admis par les économistes que les dépenses publiques étaient une variable exogène sur laquelle l’Etat pouvait agir pour influencer d’une manière positive les activités économiques d’un pays. Cette vision a été affirmée par KEYNES. L’Etat est censé contrôler la dépense gouvernementale et en faire varier le niveau en fonction notamment de ses objectifs macroéconomiques. Par ailleurs, MEADE en 1952, soulignait le caractère productif du capital public, contribuant à accroître la productivité des facteurs privés. Le débat théorique concernant cet impact a été renouvelé par la théorie de la croissance endogène. La théorie de la croissance endogène est un ensemble de modèles qui rendent compte des causes de la croissance. Ces causes proviennent de l’accumulation des quatre facteurs : la technologie, le capital physique, le capital humain et le capital public. Les théoriciens ne nient pas l’intervention de l’Etat dans le financement et/ou la gestion des ces quatre facteurs. 

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