Facteurs favorisant l’expression et l’arrivée d’α-syn anormale dans les ODC

Facteurs favorisant l’expression et l’arrivée d’α-syn anormale dans les ODC

Définition

L’AMS est une affection neurodégénérative considérée sporadique, d’installation progressive mais fatale avec un tableau clinique polymorphe pouvant réunir : syndromes parkinsonien, cérébelleux, pyramidal et une dysautonomie, associés ou non à des troubles du sommeil et des troubles cognitifs. Les deux formes cliniques principales partagent la même lésion neuropathologique caractéristique : des inclusions oligodendrogliales cytoplasmiques contenant de l’alpha-synucléine altérée. Ces 2 formes sont l’AMS-P et l’AMS-C

Epidémiologie

L’AMS a été décrite en 1969 par Graham et Oppenheimer [10, 30]. Elle reste rare, de par les difficultés de confirmation diagnostique surtout dans nos contrées en Afrique avec le peu de moyens et l’inaccessibilité à l’autopsie, aboutissant à une relative absence de données épidémiologiques sur le continent. Dans le monde, selon les auteurs, la prévalence de l’AMS est de 1,9-4,9 cas/100 000 augmentant avec l’âge [4]. – Une incidence de 0,6/100 000/an, s’élevant à 3/100 000/an chez les personnes âgées de plus de 50 ans. [4,30] – L’âge moyen de début varie de 45 à 60 ans avec des extrêmes de 30 à 80 ans avec une légère prédominance masculine (sexe ratio 1,3-1,9). – La survie moyenne va de 6 à 10 ans. [4,15] – L’AMS-P est la forme la plus fréquente en Europe et aux USA représentant 65% des cas [39]. Alors que l’AMS-C reste prépondérante au Japon : 83% des cas [41]. Facteurs favorisant l’expression et l’arrivée d’α-syn anormale dans les ODC Cas familiaux d’atrophie multi systématisée à Thiès (Sénégal) : Mise au point Page 5 1.3 Physiopathologie : Vers la fin des années 1990, Papp et al. ont pu identifier des inclusions dans le cytoplasme des oligodendrocytes (ODC) communs à toutes les formes d’AMS appelées « inclusions gliocytoplasmiques »(IGC). Elles sont typiquement associées à une gliose et une perte neuronale au niveau des ganglions de la base, du cervelet, du pons, du noyau de l’olive inférieure et de la moelle épinière. L’alpha-synucléine (α-syn), protéine neuronale primitivement soluble et abondante dans le cerveau, est observée comme étant le composant principal de ces IGC sous forme de dépôts anormaux. Elle est toujours présente chez tous les patients souffrant d’AMS et est de facto considérée comme le seul critère pathologique et diagnostique fiable d’une AMS définitive. Ceci va dorénavant classer l’AMS parmi le groupe des alpha-synucléinopathies [4, 34]. Normalement, les ODC n’expriment pas l’α-syn et le mécanisme entrainant l’émergence d’une forme altérée n’est pas encore élucidé. De récentes études ont pu souligner la pertinence d’une α-syn extracellulaire dans les synucléinopathies avec une transmission intercellulaire de proche en proche des neurones vers les ODC. L’arrivée d’α-syn pathologique dans les ODC pourrait induire des changements conformationnels de l’α-syn primitive et aboutirait à l’hypothèse que la propagation de l’α-syn dans le système nerveux cérébral (SNC) ressemble à celle des maladies à prions (Figure 1) [21]. Cas familiaux d’atrophie multi systématisée à Thiès (Sénégal) : Mise au point  Facteurs favorisant l’agrégation d’α-syn dans les ODC Une série de processus vont promouvoir son accumulation en polymères insolubles et secondairement en IGC. Des études récentes ont suggéré que des dysfonctionnements mitochondriaux, une exposition à des toxines environnementales ou certains polymorphismes génétiques peuvent contribuer à un stress oxydatif qui déclencherait et aggraverait ces processus [21]. 

Facteurs responsables de mort neuronale

– Les ODC expriment des facteurs neurotrophiques nécessaires pour la survie neuronale. L’accumulation d’α-syn anormale pourrait être une entrave à l’expression de ces facteurs qui par conséquent entrainerait une mort neuronale précoce. – L’activation de la microglie en provoquant la libération de glutamate ainsi que des cytokines pro-inflammatoires va induire une excitotoxicité (Figure 2). Tous ces facteurs vont finalement concourir à une mort neuronale dans l’AMS [21, 34].

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