Chaque année, les pays riches consacrent 1% de leur richesse nationale pour contribuer au développement des pays pauvres. En 2016, l’aide au développement a atteint un montant de 142,6 milliards de dollar, soit une augmentation de 8,9% par rapport au 2015, compte tenu des taux de change et l’inflation.

Le discours sur l’état de l’Union fait par le Président des États-Unis, Harry Truman le 20 Janvier 1949 fut l’origine du terme « aide au développement ». Ce terme est également appelé aide publique au développement (APD) ou aide étrangère, qui se définit comme étant une action volontaire par un acteur extérieur pour impulser le développement d’un pays tiers bénéficiaires. Elle peut prendre les formes de financement de projet par dons, de prêts d’argent à taux préférentiels et d’une annulation de dette. Elle est aussi représentée en trois grandes catégories selon le type de donataires tels que l’aide bilatérale qui s’opère entre deux pays (c’est-à dire de gouvernement à gouvernement), l’aide multilatérale qui est accordée par un groupe d’État ou une organisation internationale, et l’aide privé ou des organisations non gouvernementale (ONG).

L’Organisation des Nations Unies (ONU) a précisé le sens et les objectifs de l’aide au développement qui a pour but d’atteindre les Objectifs du Millénaire de développement (OMD) et plus tard les Objectifs de Développement Durable (ODD). Ces objectifs sont axés sur la réduction de l’extrême pauvreté ainsi que l’amélioration de bien-être sociale notamment sur le plan sanitaire et éducatif.

La plupart des pays d’Afrique ont été autrefois des colonies françaises. Même après la déclaration de l’indépendance de ces pays à partir des années 1958, la France a continué d’entretenir des relations économiques et diplomatiques avec eux. Grâce à des coopérations, elle décide de concentrer dans les Pays Pauvres Prioritaires (PPP), 16 pays d’Afrique subsaharienne , au moins la moitié de subvention de l’État et deux tiers de celle mise en œuvre par l’Agence Française de Développement (AFD).

Madagascar comme les autres pays d’Afrique, inclut les aides étrangères comme source principale de financement dans sa politique de développement. La pensée que le pays ne peut rien faire sans les bailleurs de fonds étrangers est dominante. C’est devenu un motif d’excuse pour le pouvoir en place et induit une habitude de demander de l’aide. C’est comme si le pays ne peut avoir un développement sans ces aides. Peut-on dire que c’est vraiment le cas ? Comment justifie-t-on la situation économique actuelle de Madagascar ? Ces aides sont-elles indispensables pour les pays à faible investissement, en manque de financement interne et à faible productivité y compris Madagascar ? La principale question qui se pose est alors la suivante : « La dépendance au aide étrangère entraine-t-elle des impacts significatifs et positifs sur la croissance économique de Madagascar?».

Afin de mieux répondre au questionnement posé, il est nécessaire d’émettre des hypothèses ci-après : L’aide au développement entraîne une performance sur le bien-être de la population Malagasy (H1). Madagascar reçoit à la fois l’aide multilatérale et l’aide bilatérale (H2). L’aide étrangère génère une croissance soutenue sur l’économie de notre pays (H3).

FONDEMENT THEORIQUE DE L’AIDE ETRANGERE

Généralités de l’APD

L’APD est une abréviation Française de « l’Aide Publique au Développement ». Il est l’un des phénomènes incontournables aux pays en Développement comme Madagascar. Pour bien savoir ce qu’un APD, l’établissement de définition est nécessaire. Il est également utile de connaitre les formes et les types de l’aide ainsi que son importance et ses objectifs.

Définition de l’APD

Même, comme la source du financement interne d’un pays en voie de développement, l’APD est encore une autre source quel que soit la forme et la nature. L’aide est donc l’ensemble des ressources, publiques ou privées, transférées avec ou sans contrepartie à l’échelle internationale, dans le but de favoriser le progrès économiques et sociales des pays bénéficiaires. Le concept « Aide au développement » peut être appréhendé comme tous les apports de ressources qui sont fournis par les pays développés ou les institutions internationales aux pays en voie de développement. Ces aides émanent d’organismes publics, y compris les États et les collectivités locales, ou d’organismes agissant pour le compte d’organisme publics. L’institut pour le Développement durable, définit l’APD comme étant le budget à la coopération au développement par les vingt-deux (22) pays du Comité d’ Aide au Développement (CAD) suivant trois canaux de distribution : la coopération bilatérale directe, la coopération bilatérale indirecte et la coopération multilatérales. Le CAD a essayé de donner la définition de l’APD, pour la première fois en 1969 et une définition plus rigoureuse et internationale en 1972. Ce comité de l’OCDE décrit l’APD comme des ressources attribuées  sous forme des dons , des prêts à condition financières libérales, ou d’allègements de dettes, prévues au budget public d’un pays développé et transféré vers les pays en développement (PED), qui se trouve sur la liste éligible et officielle à l’APD, pour promouvoir le développement économique et social de ces dernières et surtout pour la promotion de l’industrie.

L’ Importance et les objectifs de l’APD

Importances de l’aide

En générale, tous les pays se trouvant dans une économie en forte besoin de financement mettent l’accent de l’importance de celui-ci. Les pays membres du CAD fournissent des aides à fin d’avoir les pays pauvres des apports massifs en capitaux pour financer leurs investissements et de brûler des étapes préalables au décollage. L’idée clé est qu’il faut réaliser, de façon simultanée, un grand nombre d’industries qui se tiennent mutuellement par leurs clientèles, de telle sorte que la demande existe et soit suffisante .

Objectifs de l’aide

L’aide au développement a connu plusieurs objectifs mais on les reclasse en trois catégories fondamentales à savoir l’objectif de solidarité et l’objectif géopolitique et l’objectif opérationnel.

L’objectif de solidarité

Cet objectif est né lors du rencontre des pays riches membres des Nations Unies sur l’engagement de réduire la pauvreté dans le monde en allouant des montants d’aides au groupe des pays pauvres. Après des critiques ardentes formulées en l’encontre de l’aide, les résolutions prises lors de la réunion à NEW York en 2000 qui baptisait cette année comme année de développement se montrent plus déterminées car elles alignaient les objectifs de l’aide comme moyen d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement. Ces objectifs sont les suivantes :

i- Réduire l’extrême pauvreté et la faim de moitié.
ii- Assurer l’éducation primaire pour tous.
iii- Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
iv- Réduire la mortalité infantile.
v- Améliorer la santé maternelle.
vi- Combattre le sida, le paludisme et les autres épidémies.
vii- Assurer un environnement durable.
viii- Partenariat pour le développement.

L’objectif géopolitique 

Le but ultime s’est développé à partir de l’événement du 11 septembre 2001, puisque à partir de cet événement, la sécurité devient une préoccupation majeure des pays développés. L’aide est pour eux considérée comme un des outils pour rétablir leur état sécuritaire et pour désamorcer les menaces pesant sur la paix et la stabilité. Ceci conduit à penser que l’aide est donc un des outils mis en œuvre par les pays riches, d’une coté, au service de leur politique extérieure en vue d’influencer et de contrôler sans doute les domaines militaire, diplomatique, économique, commerciale et culturel, et d’autre coté, pour conforter les pays amis face aux menaces de déstabilisation venu du camp opposé.

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