Formes et usages du fragment d’information

Cours formes et usages du fragment d’information, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.

Le chaos de l’écrit-fragment

Pour commencer, penchons-nous un court instant sur la terminologie « fractale » pour expliquer nos choix. D’après le Littré, un fragment est : « un morceau d’une chose qui a été brisée en éclats » ou encore « un morceau détaché qui a l’air d’un fragment d’ouvrage, et qui cependant n’a jamais été destiné à entrer dans un ouvrage ». Quant à l’étymologie, le mot fragment la puise du côté de la fragilité : il en partage en effet la racine « frag- » ou « frac- » de fragere, soit « rompre, briser ». Morceau ou extrait, détaché ou brisé… le fragment est, on le comprend, la partie d’un tout. Mais une partie qui fait sens, qui peut mener une existence propre, autonome, et qui est même encouragée à naviguer au fil des flux RSS et autres agrégateurs de contenus qu’offre aujourd’hui Internet. Mais ces textes, extraits et recontextualisés au sein des agrégateurs de contenus sont-ils fragmentés, ou fragmentaires ? Le premier terme induit l’idée de résultat : un tiers a agi, et l’écrit a subi une transformation. Son statut, sa forme, son image, son emplacement ont changé. L’adjectif fragmentaire désigne quant à lui la nature de l’objet fragment. A l’idée de nature, nous préfèrerons celle du résultat. En effet, nous parcourrons au fil de notre corpus un ensemble de textes déplacés par la main de l’internaute, recueillis sur des sites d’actualité puis retranscrits au sein d’un réseau « social ». Il s’agira donc bien d’étudier les opérations effectuées par l’homme, via la machine, et leurs conséquences sur un texte devenu fragment.

Esthétique de la petitesse

Qu’est-ce que le beau ? Les philosophies de l’art discutent la question, aujourd’hui encore. Est-il même possible d’arrêter des canons de la beauté ? Peuvent-ils être fixés à jamais ? Ou sont-ils destinés à évoluer au rythme des pratiques artistiques ? Plutôt que de trancher sur ces questions pour lesquelles les sciences de l’information et communication ne sont pas les mieux armées, avançons en terrain connu : l’analyse des pratiques, des formes, des formats et des représentations à laquelle notre discipline se prête si bien. Ainsi pouvons-nous repérer que dans le champ informatique comme dans les pratiques d’écriture, une certaine recherche des « petites formes » est à l’œuvre. Ne sommes-nous pas passés des micro-ordinateurs aux nanotechnologies ? Quant aux modèles journalistiques, les formats de « fil d’infos », de flash news ou encore de dépêches lapidaires envoyées par texto aux abonnés sont légion. Si les haiku, poèmes japonais, tirent de la brièveté la même fierté, nous verrons que la mise en mots du monde et des pensées par les grands auteurs s’est essayée au fragment avec succès.

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