GENERALITES SUR LA PECHE ARTISANALE SENEGALAISE

GENERALITES SUR LA PECHE ARTISANALE SENEGALAISE

EVOLUTION DE LA PECHE ARTISANALE SENEGALAISE

Le Sénégal est situé dans l’extrémité Ouest de l’Afrique. Sa Zone Economique Exclusive (ZEE) s’étend sur plus de 550 kilomètres de côte et couvre une superficie de près de 206 000 kilomètres carrées. Le plateau continental sénégambien est occupé pendant la saison froide par les eaux canariennes froides du Nord. Elles se retirent lors de la saison chaude pour laisser la place aux eaux guinéennes chaudes du Sud. Entre les deux saisons il existe une période dite de transition marquée par un réchauffement des eaux. La pêche au Sénégal est une activité qui joue un rôle majeur dans la réduction du déficit de la balance de paiements, dans l’absorption du chômage et dans la satisfaction des besoins alimentaires des populations.

L’analyse des résultats généraux de la pêche maritime publiée par la Direction des Pêches Maritimes au cours de ces dix dernières années montre que la situation des pêcheries nationales de capture est globalement plus inquiétante que par le passé. En effet, les captures globales plafonnent et les exportations baissent tandis que la demande en termes de consommation nationale et d’emplois est en progression. Par ailleurs, les marchés extérieurs sont de plus en plus demandeurs et rémunérateurs alors que l’offre mondiale de poisson de captures est orientée vers la baisse.

L’analyse des données de production et d’effort du sous-secteur de la pêche artisanale de ce secteur montre une progression de l’activité sur la période 1995 – 2000. Les captures représentent 81.9% des mises à terre globales en 2002 contre 77.5% en 1997. Cette progression est essentiellement le fait des captures des pélagiques notamment de la sardinelle. C’est pourquoi pour définir les conditions d’accès à la ressource pour la pêche artisanale, d’utilisation raisonnée des ressources halieutiques, nous avons donc entrepris d’étudier et d’analyser dans sa globalité le secteur de la pêche artisanale sénégalaise, en passant en revu l’état d’exploitation de la ressource, et en proposant des typologies d’instrument d’aménagement.

Développement des capacités de production

Parallèlement au développement de la pêche, et en réponse à la très forte demande en poisson de marchés urbains en pleine expansion, se sont développés de nouveaux circuits de transformation et de commercialisation des produits de la pêche. Les campements de pêcheurs migrants ont ainsi attiré toute une population de transformateurs, détaillants, grossistes, qui alimentent en poissons frais, séchés, fumés, salés, les marchés de l’intérieur du Sénégal et de la sous région (Guinée, Burkina, Togo, Ghana et le Mali), et en poisson frais ou congelés et en crustacés les marchés européens. L’évolution technologique est propre à l’ensemble de la pêche artisanale sénégalaise. De nouvelles techniques de production ont été introduites et très rapidement diffusées, en particulier les sennes tournantes coulissantes. Le phénomène le plus général est sans doute la motorisation des pirogues maritimes, donnant accès à de nouveaux fonds de pêche ; le phénomène le plus nouveau est l’adjonction d’une caisse isotherme ou glacière sur les pirogues et l’utilisation du GPS et du Compas. Ces innovations permettent maintenant de sortir en mer plus longtemps et plus loin, modifiant ainsi considérablement l’effort et la puissance de pêche.

A titre d’exemple en ce qui concerne l’augmentation de la puissance de pêche, en trente ans le nombre d’unités de pêche à la senne tournante est passé de 170 (en 1976) à 515 (en 2005) au Sénégal (source CRODT). Quant aux modalités d’augmentation de la puissance unitaire, elles ont concerné le taux et la puissance de motorisation (de 8 à 25 puis à 40 et même à 75 ch. pour certaines pirogues glacières), le dimensionnement des pirogues (de plus de 10 mètres à près de 21 mètres), la productivité des engins de pêche (principalement les sennes tournantes, mais aussi les filets maillants) avec l’augmentation de la longueur et de la chute. Tant l’accroissement du nombre d’unités que l’augmentation de la puissance unitaire sont la résultante d’une accumulation du capital endogène et d’investissements importants qui cherchent à compenser une stabilisation voire une baisse des rendements par unité de pêche.

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *