Généralités sur le sorgho [Sorghum bicolor (L.) Moench]

Généralités sur le sorgho [Sorghum bicolor (L.) Moench]

Le sorgho [Sorghum bicolor (L.) Moench], dont l’origine serait en Afrique, précisément entre l’Ethiopie et le Soudan, est actuellement répandue sur les cinq continents (Martin, 1970). Différentes hypothèses ont été émises quant à l’époque de sa domestication, qui date de -5000 à -3000 J-C (Mann et al., 1983). C’est surtout la période de -8000 J-C qui fait l’unanimité (Wendorf et al., 1992). C’est partant de la région Nord-Est entre l’Ethiopie et le Soudan que le sorgho s’est diffusé dans toute l’Afrique, le long des voies maritimes et commerciales, du Proche-Orient à l’Inde (CIRAD et al., 2002). Il s’est ensuite introduit à partir de l’Inde par les migrations humaines, en Chine par la route de la soie et en Asie du Sud-est par les voies maritimes côtières (Clerget, 2004). Il s’introduit en Europe depuis l’Inde et l’Afrique à travers l’Arabie et la Perse, ensuite atteint l’Amérique du Nord à la fin du XIXè siècle (Chantereau et al., 1991).

Systématique et classification

Le sorgho [Sorghum bicolor (L.) Moench] appartient à l’embranchement des Angiospermes, à la classe des Monocotylédones, à l’ordre des Glumales. C’est une plante herbacée de la famille des Poacées, tribu des Andropogoneae, genre Sorghum, espèce bicolor. Il présente une grande diversité de formes illustrée par différentes classifications botaniques (Chantereau et Nicou, 1991). Selon Trouche, (2011), la classification du genre Sorghum a fait l’objet de plusieurs évolutions depuis celle proposée par Snowden en 1936. Actuellement, dans la section Eu-Sorghum du genre Sorghum on reconnait quatre espèces (S. halepense, S. bicolor, S. propinquum et S. almum) dont le nombre de chromosomes de base est 10, les espèces bicolor et propinquum étant diploïdes et les deux autres (halepense et almum) tétraploïdes (Figure 2). L’espèce Sorghum bicolor comprend elle-même trois sous-espèces, dont la sous- espèce bicolor, qui regroupe tous les sorghos de type cultivé (Figure 1). Au sein des sorghos cultivés, la classification botanique simplifiée proposée par Harlan et De Wet (1972), basée sur les caractères morphologiques des panicules, des épillets et des grains, distingue cinq races principales : bicolor, guinea, durra, kafir et caudatum (Figure 2). En outre cette classification différencie dix types raciaux intermédiaires, représentant les combinaisons deux à deux des races principales.

Description botanique

Plusieurs auteurs ont décrit la morphologie du sorgho (House, 1987 ; Chantereau et Nicou, 1991 ; Raimond, 1999 ; Mathieu, 2005 ; Nicolas, 2007 ; Chantereau et al., 2013). Le sorgho (S. bicolor) se caractérise par un système racinaire, capable de descendre rapidement à une grande profondeur du sol pour y extraire l’eau et les éléments minéraux. Cette particularité explique en grande partie les qualités de rusticité et de résistance à la sécheresse observée chez les sorghos (Chantereau et al., 2013). Au moment de la germination, l’enracinement primaire se développe avec une fine racine pivotante issue de l’embryon (racine séminale). La mise en place des racines adventives (enracinement secondaire) au niveau du collet se fait dès le stade 3 feuilles (Figure 3). Celles-ci peuvent s’enfoncer jusqu’à deux mètres. Elles prennent naissance sur les entre-nœuds comprimés en plateau de tallage à la base de la tige (Mathieu, 2005). La plante comprend une tige principale accompagnée de talles issues du développement de bourgeons adventifs sur le collet du maître brin. L’épaisseur des tiges est généralement très variable avec un diamètre qui peut aller de 5 mm à 3 cm (Chantereau et Nicou, 1991). La tige de sorgho appelée aussi chaume est constituée de séries de nœuds alternant avec des entre- nœuds (House, 1987). Elle peut atteindre 5 à 8 m de hauteur, en fonction des variétés et des conditions de cultures. Son diamètre varie de 1 à 4 cm à la base et diminue progressivement en s’élevant. Chaque nœud porte une feuille dont la gaine fendue recouvre souvent le nœud supérieur avant de laisser s’étaler son limbe (Raimond, 1999 ; Mathieu, 2005). Le nombre de talles par plante varie en fonction des variétés et des conditions de culture. Le tallage du sorgho repiqué est peu fréquent, mais peut avoir lieu dans de bonnes conditions d’alimentation hydrique (Mathieu, 2005). Les feuilles sont alternes et souvent disposées au niveau des nœuds de la tige à raison d’une par entre-nœud. Chaque feuille est constituée d’une gaine enveloppant, puis d’un limbe avec, à leur accolement une ligule (Chantereau et al., 2013). Généralement sur les plants du sorgho, le nombre de feuilles varie de 14 à 17, et peut atteindre 3 feuilles suivant les variétés. La longueur des feuilles peut atteindre 30 à 135 cm et de largeur comprise entre 1,5 à 13 cm. (Nicolas, 2007). L’inflorescence chez le sorgho est une panicule rameuse. Elle est portée par l’entre-nœud supérieur, de dimension variable suivant les variétés (House, 1987). Son apparition est précédée par un gonflement de la gaine de la dernière feuille (feuille drapeau). Elle est soit lâche de 20 à 25 cm de long, soit compacte ou dense de 12 à plus de 60cm (Chantereau et al., 2013).

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