GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ET DES EAUX USEES

PRESENTATION DE LA COMMUNE DE SEBKHA 

 Données générales 

La Mauritanie est un pays de l’Afrique de l’Ouest. Elle est un trait d’union entre le Maghreb et l’Afrique noire. Elle couvre une superficie de 1032455 Km2 – et s’étend sur 700 Kilomètres de littoral, entre les 15e et 17e parallèles au Nord et les 5e et 17e méridiens. Bordée au Nord par le Sahara occidental et l’Algérie, à l’Est et au Sud-Est par le Mali, au Sud par le Sénégal, la Mauritanie s’ouvre à l’Ouest sur l’Océan Atlantique (Figure 1). En 2016 sa population est estimée à 3.81 millions d’habitants dont 1.88 million d’hommes et 1.93 million de femmes, avec un taux d’urbanisation de 59% (ONS, 2017). La capitale de la République Islamique de Mauritanie, la ville de Nouakchott (Figure 2) a un taux de croissance urbaine de 5%. 

 Cadre géographique

 La Commune de Sebkha est issue du découpage du « Cinquième arrondissement » de Nouakchott qui s’étendait de l’Hôpital National jusqu’au Wharf et au port (Figure 3). Cette scission a donné naissance, dans les années 70 à deux nouvelles communes à savoir celles de Sebkha et d’El Minaa. La Commune de Sebkha est limitée à l’Ouest par l’Océan atlantique, à l’Est et au Nord par la Commune de Tevragh Zeina et au Sud par la Commune d’El Minaa, Sa limite méridionale est représentée par le Wharf et le Port de Nouakchott. 

 Cadre administratif 

La ville de Nouakchott est subdivisée en trois willayas (Départements) subdivisées en Mougataas qui se représentent ainsi : – Willaya de Nouakchott Ouest comprenant Ksar, Sebkha et Tevragh-Zaina (Capitale de la Wilaya) ; – Nouakchott Nord comprenant Teyaret, Toujounine et Dar-Naim (Capitale de la Wilaya) ; – Nouakchott Sud comprenant El Mina, Ryad et Arafat (Capitale de la Wilaya). La Commune de Sebkha, qui constitue notre zone d’étude, est l’une de trois Mougataas de la Wilaya de Nouakchott Ouest. Sa superficie est de 7.81 km2 . 

 Milieu biophysique

Géologie

 La Commune de Sebkha est caractérisée par un sol principalement constitué des formations salines (gypse, anhydrite, sel, etc.) d’argile, de calcaire, de grès, de dolomite et de sable. Les composantes de surface de ce sol sont, soit des strates de faluns coquilliers fossilisés, soit de sable fin (PDS, 2012). Les sols respectifs sont aussi halomorphes à cause du phénomène de la salinisation déterminant leurs caractéristiques pédologiques. La ville de Nouakchott se caractérise par un relief généralement de deux types en corrélation avec la nature (texture) des sols :  plateau dunaire avec des sables fins ;  dépressions (Sebkhas) avec des terrains argileux (PDC, 2012). 6 Figure 3 : Représentation de la Commune de Sebkha (CUN, 2012) 

Hydrogéologie

 Les ressources hydrogéologiques de Nouakchott sont organisées suivant trois compartiments selon KANE (2010) qui sont : – les nappes phréatiques stables des zones sablonneuses dont la profondeur varie entre 15 et 26 mètres. – les nappes des zones semi-sablonneuses (nappes d’Idini) se situant entre 5 et 12 mètres de profondeur ; elles sont peu stables ; – les nappes phréatiques des zones salées (Sebkhas) affleurant en surface. Une nappe d’eau essentiellement saumâtre existe sur l’ensemble de la Commune de Sebkha. Elle est située à une faible profondeur et affleure dans les endroits les plus bas. Les eaux ont une salinité de 8g/L qui augmente rapidement dès que la nappe est soumise à pompage, à cause de l’intrusion marine. Il s’agit d’une nappe phréatique sub-affleurente, avec des profondeurs de l’ordre de 2 à 4 mètres, ce qui favorise des inondations lors de fortes précipitations. (PDC, 2012). 

Géomorphologie 

La Commune de Sebkha qui s’étend sur une très vaste dépression saline, est située à plusieurs endroits en dessous du niveau de la mer. En période de forte précipitation, elle est inondée du fait de la présence d’une nappe phréatique saumâtre et sub-affleurante, et d’un sol faiblement perméable. Le cordon dunaire qui longe la zone constitue une barrière naturelle de protection de la ville et notamment, des quartiers Ouest de Nouakchott, contre les intrusions de la mer. Néanmoins, il est menacé depuis plusieurs années par les prélèvements de sable comme matériaux de construction. Les extractions de sable des années passées ont d’avantage exposé aujourd’hui la Commune de Sebkha à des risques d’inondations ; la nature imperméable du sol limite l’infiltration des eaux de pluie ; ce qui entraine une accumulation des eaux stagnantes dans les espaces publics, notamment en saison de pluie. La localisation de la Commune de Sebkha sur une dépression salée pose un certain nombre de problèmes environnementaux dans un contexte d’insuffisance de politique urbaine et foncière adéquate. 8 Il est à noter que la fragilité du cordon dunaire est accentuée par une forte dégradation de la végétation déjà très compromise par la salinité du sol. Aussi, la zone de la commune de Sebkha réunit toutes les conditions favorables aux phénomènes de l’érosion à cause d’un contexte biophysique précaire aux plans écologique, géomorphologique et hydrologique 

Climat 

Le climat mauritanien est soumis à l’influence de trois masses d’air : l’anticyclone des Açores responsable de l’Alizé maritime, l’anticyclone saharien (Alizé continentale) responsable de le Harmattan ; l’anticyclone Sainte Hélène, responsable de la mousson (KANE, 2010). La position géographique de Nouakchott sur la bordure océanique du Sahara lui confère les caractéristiques d’un désert côtier marqué par la présence d’un courant marin froid (courant de canari) (MINT SNEIH, 2006). Les conditions climatiques qui règnent sur la ville de Nouakchott sont défavorables aux pluies. Les pluies résultent essentiellement des moussons. Elles interviennent durant les mois de Juillet, Aout et Septembre. Cependant, on observe des incursions d’air polaire pendant la saison froide qui engendrent des pluies dites « Heug ». Les moyennes pluviométriques calculées sur la période 1951-2010 varient entre 10 mm et 200 mm (ONM, 2014). Le déficit pluviométrique est très important et on remarque une mauvaise répartition des pluies. Les précipitations connaissent d’importantes variations inter annuelles. L’action des masses d’air polaire et la situation sur le littoral atlantique entrainent une réduction des températures par rapport à la partie continentale. On observe aussi des écarts de températures moins prononcés du fait de la proximité de l’Océan. Les températures oscillent entre 28°C et 44°C pour les maxima et entre 10°C et 20°C pour les minima (ONM, 2014). Selon PDC (2012) le climat de la Commune de Sebkha (quasiment celui de Nouakchott), présente trois saisons climatiques :  une saison fraîche (d’Octobre à Janvier) qui bénéficie de températures basses (moyenne des minima : 19°C), d’une évaporation importante et d’une humidité faible ; 9  une saison chaude (de Février à Juin) marquée par des températures élevées, surtout dans la journée mais adoucies le soir par l’alizé maritime (moyenne des maxima : 32°C) ;  une saison tiède et humide, de Juillet à Septembre et qui correspond à la période pluvieuse. Les vents sont puissants et réguliers dans plusieurs régions, en particulier le long de la côte atlantique (moyennes annuelles de 5 à 7m/s) (ONM, 2014). Ils sont répartis comme suit : – de juin à Octobre : vents de secteur Ouest à Nord-Ouest dominants, – de Novembre à Mai : Alizé de secteur Nord-Est, puis de secteur Est-Nord-Est (vents secs et souvent accompagnés de vents de sable) (ONM, 2014). 

 Végétation

 Les études réalisées dans le cadre du projet Biodiversité du littoral mauritanien ont montré que la Willaya de Nouakchott Ouest a connu une forte dégradation du couvert végétal (DEAR et PNUE, 1998). Les récits recueillis mentionnent une ancienne présence de végétation dans la zone de Sebkha et sur les dunes de littoral. Aujourd’hui ces zones sont complètement dénudées. La dépression de la Sebkha est caractérisée par une végétation halophile pauvre et diffuse à cause de la dureté du sol. Dans cette zone les principales plantes supportant le sel et qui s’y développent sont : Tamarix senegalensis, Tamarix passernoides, Tamarix aphylla, Zygophyllum waterlotti) ; et cela quand le sol n’atteint pas un certain niveau de concentration en sel. Mais audelà d’un certain taux de salinité, aucune plante ne se développe, laissant un sol dénudé (PDC, 2012). En bordure de plage, se développe Polycarpea nivea, une petite plante grêle à fleurs soyeuse et Traganum moquini. Le cordon littoral est surtout colonisé par Tamarix amplexicaulis et Nitraria refusa. Sur les dunes ogoliennes s’accrochent une végétation adaptée aux substratums sableux ou argilo-sableux (Euphorbia balsamifera, Zygophyllum waterlotti, Amaranthus graecizans) (PDC, 2012).