Gestion durable des forêts

Gestion durable des forêts

En 1990, les forêts naturelles « intouchées » et donc potentiellement gérables de manière durable, représentaient environ 155 millions d’hectares soit 10 % des surfaces forestières. Les autres 90% sont exploitées et donc justifiables au moins partiellement d’une gestion forestière durable. (FAO, 2010). Or Ces forêts fournissent des matières premières sous forme d’aliments, d’énergie et de matériaux à des millions de personnes. Nous avons besoin que les forêts continuent à fournir ces matières premières et services éco systémiques à l’avenir, et besoin d’elles face au changement climatique (Locatelli et al. 2008). Cependant Les écosystèmes des régions semi-arides sont très sensibles aux variations de précipitations, qui peuvent affecter la productivité de la végétation et la survie des plantes (Hulme, 2005). Aussi le développement avec ses modèles de consommation, d’utilisation du sol et de croissance démographique influence les changements climatiques et leur évolution ainsi que la qualité de l’environnement (Maldague, 2004). Ainsi Sans une gestion efficace susceptible d’inverser cette tendance, il demeure impossible de s’attendre à une croissance continue de la production(SNDES, 2012).
La gestion forestière durable est une notion floue, complexe et vaste qui regroupe des approches multicritères (FAO, 2010). Elle intègre de fait différentes composantes: La composante humaine avec ses aspects sociaux et culturels qui fait appel à l’ensemble des sciences humaines et de la société prenant en compte l’évolution des sociétés, leur notion de bien-être, la viabilité de leur culture et leur notion de patrimoine (FAO, 2010).

Rôle du tapis herbacé dans le maintien de l’intégrité forestière

La zone sahélienne est caractérisée par de longues périodes sèches qui s’alternent avec de courtes périodes pluvieuses. Les longues périodes sèches laissent la place à des vents pouvant être violents dès fois. Ces vents sont à l’origine de l’érosion éolienne observée dans cette zone durant ces périodes. Pendant la saison des pluies, surtout à ses débuts, le ruissellement décape les horizons superficiels du sol et réduit ainsi la fertilité des terres. « L’érosion éolienne et hydrique réduit la biodiversité par une dégradation de la qualité des sols. Avec la dégradation du couvert végétal, ces dynamiques sont renforcées et créent parfois des situations de non-retour avec le décapage des sols et l’exposition de faciès incultes, compacte qui réduisent l’infiltration de l’eau et détruit les processus biologiques qui permettent aux plantes de se développer » (César, 2005). Il faut retenir que le tapis herbacé joue un rôle primordial de protection du sol contre les différentes formes d’érosion qui peuvent avoir des répercussions graves sur la végétation.

Etudes antérieures dans la forêt classée de Mbao

Plusieurs études ont été menées dans la forêt classée de Mbao. L’une des plus récentes (Thiam, 2013) consistait en une évaluation des potentialités de séquestration de carbone de la forêt ainsi que la contribution de celle-ci à la vie socio-économique des populations. Pour ce faire, Thiam a d’abord réalisé un inventaire floristique stratifié et systématique, basé sur les différentes formations végétales, puis il a aussi inventorié les différentes formes d’utilisation des terres de cette forêt. Ensuite avec l’utilisation des modèles d’équations allométriques, celui-ci a estimé la quantité totale de carbone de cette forêt qui vaut 30069,11 t, et celle de la biomasse aérienne ligneuse qui est de l’ordre de 6340 t de carbone correspondant à 9,66t/ha. Thiam conclu par la suite que la strate d’Eucalyptus sp stocke le plus de carbone à l’hectare (23,77 t), alors que les cultures maraîchères en séquestrent le moins (0,5 t/ha). Au plan socio-économique les études de Thiam montrent que les cultures maraîchères et pluviales contribuent énormément à l’amélioration des conditions de vie des populations même si elles présentent des potentialités de séquestration de carbone très faibles.
D’autre part, en 2013, Diouf a également procédé à l’estimation de la quantité de carbone séquestrée dans cette forêt, à l’aide du logiciel du GIEC pour les inventaires de gaz à effet de serre destinée aux parties non visées à l’annexe I de la CCNUCC ; version :1996 (Module 5) sans recours aux inventaires. Mais en réalité, cette étude de Diouf n’a porté que sur les placettes ligneuses de la forêt, les cultures pluviales sous parc arboré, la savane herbeuse et les cultures maraichères n’ont pas été considérées dans ces estimations de la quantité de carbone. Par ailleurs toutes ces études précédemment citées ne concernent pas les aspects floristiques de cette forêt. Les spectres biologiques et chorologiques des espèces ainsi que l’analyse floristique de ces dernières n’ont pas été évoquées. En plus les herbacées sont négligées dans ces travaux déjà réalisés. Cependant ces derniers jouent un rôle très important dans le maintien de l’intégrité de la forêt.

Le concept de forêt classée

Au Sénégal « Les forêts s’entendent des terrains recouverts d’une formation à base d’arbres, d’arbustes ou de broussailles d’une superficie minimale d’un (1) hectare, dont les produits exclusifs ou principaux sont le bois, les écorces, les racines, les fruits, les résines, les gommes, les exsudats et huiles, les fleurs et les feuilles » (DECRET D’APPLICATION DU CODE FORESTIER, 1998). Cependant une forêt classée est un domaine forestier placé comme propriété de l’état et régie par un texte réglementaire sous surveillance du service des Eaux et Forêt (PAFCM, 2008). L’exploitation des ressources de ces forêts nécessite un plan d’aménagement et de gestion pour la production des ressources végétales, la protection des sols et la conservation de la biodiversité. L’objectif est de mettre à l’ abri certains espaces et biotopes en limitant la pression anthropique (PAFCM, 2008).

Table des matières

INTRODUCTION 
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 
1-1 le concept de forêt classée
1-2 Gestion durable des forêts
1-3 Rôle du tapis herbacé dans le maintien de l’intégrité forestière
1-4 Etudes antérieures dans la forêt classée de Mbao
CHAPITRE 2 : MILIEU D’ETUDE
2-1 Historique du milieu
2-2 Situation géographique et administrative
2-3 Le climat
2-4 Les facteurs édaphiques
2-5 Les ressources végétales et fauniques
2-5-1 Végétation
2-5-2 La faune
2-5-3 Les ressources hydriques
2-5-4 Description des types d’occupation de l’espace
2-6 La population
2-7 Les activités socio-économiques
2-8 Les infrastructures logées dans la forêt
CHAPITRE 3 : MATERIEL ET METHODES 
3-1 Techniques d’inventaire
3-2 Récolte et séchage
3-3 Identification et classement
3-4 Traitement des données
3-5 Outils et techniques d’enquête
– Les principaux acteurs répertoriés
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS 
4-1Structure de la flore
4-1-1 Diversité spécifique et spectre taxonomique
4.1.2 SPECTRE BIOLOGIQUE
4.1.3 SPECTRE CHOROLOGIQUE
4-2 Utilités et utilisations de la forêt
4-3 DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES 
ANNEXES 

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