HISTORIQUE DE LA DECOUVERTE DES VACCINS A USAGE HUMAIN

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HISTORIQUE DE LA DECOUVERTE DES VACCINS A USAGE HUMAIN

La période pré-moderne

C’est en 1796, que l’effet protecteur de la vaccine (bovine) contre la variole humaine a été découvert par EDWARD JENNER. Cependant, cette méthode d’immunisation fut précédée par celle appelée variolisation. En effet, en Chine, depuis le Xème siècle, la “variolisation” était utilisée afin de permettre une protection contre la variole [Needham J., 1999]. Cette variolisation consistait à déposer au niveau des narines ou de la peau des enfants, les pus ou squames desséchés provenant de pustules varioliques. Cette technique de protection était aussi utilisée par les Hindous depuis le XVIème siècle [Needham J., 1999]. Elle fut rapidement introduite dans l’empire Ottoman, puis en Europe en 1721 par l’intermédiaire de LADDY MONTAGU, épouse de l’ambassadeur britannique à Constantinople (Istanbul actuelle) qui fit l’apologie de cette pratique auprès des médecins anglais. Cette variolisation empirique permit certes d’éviter des cas mais elle n’était pas sans risque [Baron S. et coll., 1998].

La période JENNER–PASTEUR

JENNER : la vaccination par des microbes atténués naturellement

E. JENNER, un médecin anglais de campagne, ne s’était pas contenté d’observer que les vachères, exposées à la variole bovine ou vaccine (maladie bénigne chez l’homme), étaient ainsi protégées contre la variole humaine [Tizard I., 1999]. Il procéda alors à une démonstration expérimentale de l’efficacité protectrice de la vaccine contre la variole. En Mai 1796, il utilisa le liquide d’une pustule prélevé chez d’une jeune trayeuse de vaches atteinte de vaccine (SARAH NELMES) qu’il inocula à l’aide d’une lancette à un jeune garçon de 8 ans appelé JAMES PHIPPS. Ce dernier présenta dans les jours suivants une lésion passagère au niveau du site d’inoculation. En juillet 1796, JENNER lui administra par scarification une petite quantité de liquide provenant d’une pustule variolique. L’enfant ne présenta aucun symptôme particulier. Il répéta la même opération quelques semaines plus tard et obtint le même résultat. Cette démarche apporta ainsi la première preuve d’une de l’efficacité d’une immunisation basée sur l’usage des micro-organismes atténués. Elle permit par la suite l’éradication de la variole en 1977 avec l’utilisation de virus atténués [Pierre S. et coll., 2005].
PASTEUR : la vaccination par des microbes atténués artificiellement En 1879, LOUIS PASTEUR établit scientifiquement le principe général de ce qu’il appela Vaccination, en l’honneur d’E JENNER. En étudiant la bactérie Pasteurella multocida responsable du choléra de poules, il constata que l’injection d’une dose de cultures bactériennes vieilles de plusieurs semaines ne tuait plus les poules. L’administration ensuite d’une dose de culture fraîche, normalement mortelle, n’entraînait pas la mort des poules. En somme, la dose de cultures bactériennes âgées protégeait les volailles contre la maladie causée par la culture fraîche du micro-organisme. PASTEUR appliqua ensuite ce principe général à la maladie du charbon animal puis à la rage. Vers 1870, après que ZINKE en Allemagne et MAGENDIE en France eurent montré que la salive des animaux enragés était contagieuse. GALTIER dans une étude expérimentale chez les lapins, prouva que l’agent pathogène responsable de la rage se propageait par voie nerveuse [Needham J., 1999].
A partir de 1881, PASTEUR entreprit alors ses travaux sur la rage qui lui permirent de consolider les procédés d’atténuation des agents infectieux pour permettre le développement de la vaccination. La première vaccination humaine a été réalisée par PASTEUR en 1885 chez un jeune garçon JOSEPH MEISTER mordu par un chien enragé, c’est le vaccin antirabique, préparé par PASTEUR et antérieurement  testé chez des modèles animaux [Wang A.S., 1982].

LA PERIODE « APRES PASTEUR »

Les « pastoriens » continuent l’œuvre du maître et mettent notamment au point le vaccin BCG contre la tuberculose, le vaccin contre la diphtérie et le tétanos (1923-1924), un vaccin contre la fièvre jaune (1927), un vaccin contre la poliomyélite (1954). Ainsi, en 1958, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) décide de vacciner contre la variole toutes les populations vivantes en pays d’endémie. Dans les années qui suivent, le programme est renforcé et favorise la production locale des vaccins. L’OMS annonce l’éradication mondiale de la variole en 1976 [Wang A.S., 1982]. Depuis le milieu des années 90, des progrès immenses ont été accomplis dans le domaine de la vaccination dans le monde notamment l’éradication presque totale de la poliomyélite ainsi qu’une réduction considérable de l’incidence de la rougeole et du tétanos maternel et néonatal dans certains pays à faible revenu [Chino F., 1996]. Des avancées ont également été obtenues dans la création et l’introduction de nouveaux types de vaccins développés grâce à des techniques de laboratoire avancées. Ils n’utilisent plus le germe intégral (atténués) mais seulement une partie de celui-ci. De ce fait, le patient peut être immunisé sans développer pour autant la maladie concernée ou subir des effets secondaires indésirables [Chino F., 1996].

BASES IMMUNOLOGIQUES DES REPONSES VACCINALES

Pour être efficace, la vaccination doit permettre au système immunitaire d’identifier des antigènes vaccinaux comme des étrangers et de lancer les processus immunitaires devant aboutir à l’induction des mécanismes nécessaires à la protection. Cette réponse protectrice passe par la participation de l’immunité innée qui active l’immunité adaptative ou acquise via des mécanismes humoraux et cellulaires.

La réponse immunitaire humorale

L’immunité humorale est médiée par les anticorps ou immunoglobulines. Ils sont produits par les plasmocytes ou lymphocytes B différenciés. Lors de l’injection d’une préparation vaccinale contenant des protéines ou un micro-organisme entier inactivé ou vivant (atténué), il y a reconnaissance de l’antigène par des cellules B spécifiques qui vont par la suite coopérer avec des lymphocytes T (LT) reconnaissant le même antigène. Les cellules B se différencient alors en plasmocytes qui vont secréter les anticorps. C’est le cas des réponses immunitaires dites thymo-dépendantes. Parmi les cellules T et B activées, certaines se différencient en lymphocytes mémoires qui vont intervenir dans le phénomène de la réaction de rappel. En effet, lors de contacts ultérieurs avec le même antigène vaccinal, l’existence de la mémoire immunitaire permet d’avoir une production plus importante d’anticorps. Lors de l’administration d’un vaccin contenant des polysaccharides de la capsule de bactéries (exemples : pneumocoque et méningocoque), la réponse sera de type thymo-dépendante et en particulier est caractérisée par l’absence de rappel et donc d’une mémoire immunitaire durable [Lambert P.H., 2005].

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I- HISTORIQUE DE LA DECOUVERTE DES VACCINS A USAGE HUMAIN
I-1- La période pré-moderne
I-2- La période JENNER–PASTEUR
I-2-1- JENNER : la vaccination par des microbes atténués naturellement
I-2-2- PASTEUR : la vaccination par des microbes atténués artificiellement
I-3- LA PERIODE « APRES PASTEUR »
II- BASES IMMUNOLOGIQUES DES REPONSES VACCINALES
II-1- La réponse immunitaire humorale
II-2- La réponse immunitaire cellulaire
II-3- Notions de réponses primaire et secondaire
II-3-1- La réponse primaire
II-3-2- La réponse secondaire
II-4- Facteurs intervenants dans la réponse vaccinale immunitaire
III- VACCIN ET VACCINATION
III-1- Définitions
III-1-1- Vaccination
III-1-2- Vaccin
III-2- Classification des vaccins
III-2-1- Les vaccins vivants atténués
III-2-2- Les vaccins inactivés ou tués
III-2-2-1- Vaccins à germes entiers
III-2-2-2- Vaccins sous-unités
III-2-3- Les nouveaux modes de production des vaccins
III-2-3-1- Génie génétique
III-2-3-2- Synthèse chimique
III-3- Voie d’administration
III-4- Objectifs de la vaccination
III-5- Association des vaccins
III-6- Contre-indications des vaccins
III-6-1- Contre-indications temporaires
III-6-2- Contre-indications durables
III-7- Manifestions indésirables post vaccinales
III-7-1- Définition
III-7-2- Classification des MAPI
III-7-2-1- Erreur programmatique
III-7-2-2- Réaction liée au vaccin
III-7-2-3- Coïncidence
IV- VACCINOVIGILANCE
IV-1- Définition
IV-2- Buts et objectifs
IV-3- Notification
IV-3-1- Définition
IV-3-2- Transmission de la fiche de notification
IV-4- Imputabilité
IV-4-1- Définition
IV-4-2- Critères OMS d’évaluation de l’imputabilité
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I- MATERIEL ET METHODE
I-1- Cadre de l’étude
I-2- Type et période d’étude
I-3- Méthodologie
I-4- Gestion des données
II- RESULTATS
II-1- Notification de MAPI colligées au cap en fonction de l’année
II-2- Répartition des MAPI lors des vaccinations de routine et de campagne
II-3- Répartition des MAPI notifiées en fonction des régions
II-4- Profil du notificateur
II-5- Vaccins et leurs effets
II-6- Nature des effets indésirables les plus observés
II-6-1- Nature des réactions locales
II-6-2- Nature des troubles de l’état général
II-6-3- Nature des affections du système neurosensoriel
II-7- Nature des effets indésirables les plus observes en fonction des vaccinations de campagne et de routine
II-7-1- Campagne de vaccination Men Afrivac
II-7-2- Campagne de vaccination Rougeole/ Rubéole
II-7-3- Vaccination de routine
II-8- Mortalité
II-9- Relation de cause à effet selon la méthode d’imputabilité de l’OMS
III- DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES

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