Impact de la gestion du barrage de Diama et de l’irrigation sur la nappe alluviale dans le Delta du Fleuve Sénégal

Impact de la gestion du barrage de Diama et de l’irrigation sur la nappe alluviale dans le Delta du Fleuve Sénégal

La péjoration climatique qui s’est installée au Sahel depuis la fin des années 70 a eu comme corollaire une baisse de la production agricole. Face à cette situation, un vaste programme d’aménagements hydro agricoles a été entrepris par l’OMVS (Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal) sur le cours d’eau du fleuve Sénégal. Ce programme se fixe pour objectif principal la maitrise de l’eau dans le bassin du fleuve en vue d’un développement durable. Le barrage anti-sel de Diama mis en service en 1986 a pour vocation d’empêcher l’intrusion marine dans le delta du fleuve Sénégal. La gestion de ce barrage a permis une meilleure maitrise du régime du fleuve avec une possibilité d’irrigation durant toute l’année. Actuellement on estime à 85 000 ha les superficies cultivées par irrigation (SAED, 2012). Ceci en fait la principale zone d’irrigation de la vallée avec 70% de la superficie des aménagements. Ainsi, cet ouvrage en augmentant les disponibilités en eau douce dans le delta, a modifié le processus naturel de recharge de la nappe. La recharge de la nappe se faisait avant la mise en place des aménagements, à partir des cours d’eau, des marigots et des dépressions naturelles qui se remplissaient pendant l’hivernage (Ngom, 2008). Actuellement, ces zones de recharge naturelles ont été modifiées par l’action anthropique avec la création des périmètres irrigués, l’endiguement du fleuve et le relèvement du niveau des eaux de surface (SAED, 1998 ; Ngom, 2008).

Présentation de la zone d’étude

Le Delta du fleuve Sénégal est circonscrit entre les latitudes 14°4 et 16°nord et les longitudes 15°30 et 16°30 Ouest. C’est une entité géographique de forme triangulaire composé du Walo et du Diéri. Le Walo est une unité hydro morphologique du Delta du Fleuve Sénégal (SAED, 1997). C’est la partie autrefois inondée par la crue. Le Diéri est la partie exondée, jamais atteinte par la crue. Le delta couvre une superficie de 4343 Km2 et s’étend sur une longueur de 250 km de Richard Toll à Saint-Louis dont les trois quarts se situent en rive gauche (Cissé, 2008). Le DFS constitue un hydro- système complexe qui met en rapport plusieurs éléments dont les plus importants sont : l’Océan Atlantique, les cours d’eau (le fleuve Sénégal, ses affluents et défluents), les aménagements agricoles, les dépressions de stockage des eaux de drainage et la nappe alluviale dont la profondeur moyenne est à deux mètres sous la surface du sol (Gning, 2015). Il se présente sous forme d’une vaste plaine basse limitée au Nord par le fleuve Sénégal à l’Ouest par l’Océan Atlantique, à l’Est par le système du Lac de Guiers et au Sud par la grande région désertique du Ferlo (Figure 1). L’altitude maximale du Delta est de 6 mètres (Mean, 2011).

Pluviométrie

La figure 2 présente la pluviométrie moyenne mensuelle de Saint-Louis sur la période de 1987 à 2017. L’analyse de cette figure nous a permis de mettre en évidence deux saisons distinctes : la saison des pluies qui va de juin à octobre avec un maximum au mois de septembre (105mm) et la saison sèche qui s’installe de novembre en mai. Les pluies enregistrées aux mois de juin et d’octobre sont faibles contrairement aux mois d’août et de septembre qui sont les plus pluvieux (figure 2). Selon Gning 2015, l’alternance entre les deux saisons est due aux mouvements du Front Inter Tropical (FIT) qui dès le mois de juin, sous l’effet de la dépression continentale centrée sur le Sahara, migre vers le nord et permet l’installation du flux de Mousson issu de l’anticyclone de Saint Hélène. Des pluies hors saison sont observées au mois La figure 4 représente l’évolution des températures moyennes mensuelles à la station de Saint-Louis de 1987-2016. Les données thermiques enregistrées sont inférieures à 30°. La période la plus chaude est comprise entre juin et octobre (hivernage) avec des maximas de 29.14° au mois d’octobre et des minimas pendant la saison sèche (23.49 °au mois de janvier) soit une amplitude thermique d’environ 6°. Selon Diaw (2008), ces températures sont adoucies par l’influence océanique et à la fraicheur des alizés maritimes dans les régions côtières.

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *