Impacts de l’érosion sur la production agricole

PROBLEME D’EROSION

Il s’agit dans ce chapitre de traiter le problème de l’érosion proprement dit. D’abord, l’aspect de l’érosion donne la description du phénomène de l’érosion. Sont inclus dans cette section : l’origine de l’érosion, la description du phénomène de l’érosion et un exemple qui illustre le problème. Ensuite, la section suivante relate les effets indirects de l’érosion. Cette section se subdivise à son tour en deux paragraphes : dommages sur les terres agricoles et les perturbations du régime hydrique.

Aspect de l’érosion

Cette section met en évidence les caractéristiques de l’érosion dans la région. Certes l’érosion est un phénomène naturel mais son évolution dépend de plusieurs facteurs (climatologie, pédologie, relief,…). Cette section met en évidence l’origine de l’érosion. Ensuite, elle donne les types d’érosion rencontrés et souligne la manifestation de l’érosion dans cette région. Après, l’exemple concret de la vallée de Taheza rive droite permet de connaître l’état des bassins les plus touchés et l’évolution de l’état de ces bassins.

Origine de l’érosion

Les caractères sableux et calcaires du sol contraignent les paysans à pratiquer la culture sur brûlis itinérante ou le «hasake ». Des hectares de forêts partent en fumée avec des exploitations de charbon. Les feux non contrôlées allumées par des éleveurs dans l’espoir de renouveler le capital pâturage menace la dégradation du couvert végétal. Dans la région de Toliara, le taux de défrichement est environ 1380 ha par an en moyenne et la superficie brûlée est de 16300 ha par an en moyenne. La climatologie, le couvert végétal, la pédologie et la pente des BV sont les facteurs de l’érosion naturelle. Par ailleurs, les pratiques citées ci-dessus rendent l’intensité de l’érosion à un niveau préjudiciable.

 Description de l’érosion

L’érosion vient de «erodere» verbe latin qui signifie «ronger». Elle sévit sur tous les types de sol mais c’est la nature du couvert végétal qui est déterminante sur son intensité.

Types d’érosion

L’érosion en nappe

Cette érosion en nappe est le phénomène qui découle du ruissellement sur les terrains plus ou moins inclinés et qui, par sa force vive, arrive à arracher les particules de sol d’une manière uniforme. Ce type d’érosion est surtout sous la dépendance : de la nature du sol, des conditions pluviométriques, de l’état de couverture du sol, de la pente du terrain. Sur les sols constitués essentiellement par des sables roux, il se produit un entraînement des grains de sable qui se trouvent emmenés plus ou moins loin jusqu’à ce qu’ils rencontrent un obstacle naturel ou artificiel. Ces sols subissent une induration supérieure qui ne facilite pas l’infiltration et occasionne des ruissellements parfois important créant ainsi ce phénomène d’érosion en nappe.

L’érosion en rigoles et ravines

Les filets d’eau arrivent tôt ou tard à s’individualiser, l’érosion en nappe se transforme assez rapidement en érosion en rigoles et ravines. Ce phénomène s’observe surtout à la rupture de pente et dès que cette dernière atteint ou dépasse 7%. L’érosion en ravines à parois verticales peut prendre naissance dans les zones à faible pente sur le sol compact et très induré en surface. Le fond du ravin garde une légère pente et dès le départ est encombré de sables. Cette forme d’érosion laisse la place plus en aval à la forme développée des sakasaka.

Erosion en sakasaka

Ces sakasaka sont des torrents intermittents à régimes d’oueds et écoulement rarement permanent. Autrement dit, l’érosion se forme par un torrent. Elle prend naissance à partir des ruissellements sur les parcelles supérieures. Voici quelques principes régissant l’érosion torrentielle. Un torrent se compose toujours de trois parties plus ou moins distinctes : un bassin de réception, un goulot d’étranglement et un cône de déjection où il dépose les matériaux du bassin de réception. L’érosion dans un torrent se fait toujours de l’aval vers l’amont (érosion régressive ou remontante), tant que le profil d’équilibre n’est pas atteint. Dans ces sakasaka, les crues sont brutales et peuvent être très importantes mais de durée limitée suivies d’un tarissement quasi total. Etant donné cette brutalité, il n’est pas étonnant de voir les berges sapées à la base.

Erosion entraînée par les rivières

L’influence des rivières sur les différents types d’érosion concerne essentiellement les phénomènes d’érosion des berges et dans certains cas, d’érosion régressive et de changement de lit.  Erosion par attaque des berges. L’attaque des berges se produit au niveau des coudes de la rivière quand les berges ne sont pas protégées par une couverture végétale protectrice. Le sapement des berges provoque l’effondrement d’une paroi verticale et l’eau s’engouffrant dans cette poche provoque l’accélération du phénomène ; les terrains de culture placés sur ces berges sont sérieusement endommagés et sont parfois ensablés quand la rivière sort de son lit. Le meilleur moyen de protection contre cette forme d’érosion est le maintien de la végétation. Erosion régressive et changement de lit L’érosion régressive se produit lorsqu’il y a approfondissement du lit en aval d’une rivière. Cet approfondissement aboutit à un creusement du lit de l’aval vers l’amont, qui peut être très rapide (une ou deux crues importantes suffisent pour remonter de plusieurs kilomètres). Cette érosion régressive peut également apparaître lorsque la rivière coupe l’un des méandres de son lit : la pente du lit devient plus forte entraînant une vitesse plus importante et un remise en suspension du sable, d’où creusement qui se propage vers l’amont.

Manifestation de l’érosion dans la région Malgré un couvert végétal assez menu et un type de sol ferrugineux tropical avec une forte érodibilité, la région de Toliara ne présente pas un problème d’érosion intense. Suite à un recensement effectué auprès de 282 communes avec 279 résultats, 49,46% des communes ne présentent aucun « lavaka » dans leur territoire contre 8,6% déplorent la présence de plus de cinquante lavaka. Théoriquement, l’érosion n’est pas encore un danger pour l’ensemble de la région. Par ailleurs, quelques bassins fluviaux présentent de phénomène d’érosion qui n’est pas négligeable.

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