Intégration de « l’éducation à la santé » dans le système scolaire

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Intégration de « l’éducation à la santé » dans le système scolaire

Un besoin social d’éducation

La question du rôle de l’école dans la promotion de la santé se trouve posée pour la première fois à propos de la sexualité. En effet, ce domaine était absent de l’enseignement. Il a été conçu comme relevant d’un «espace privé» séparé totalement de «l’espace public». Mais l’image de ce domaine change totalement dans les années 1960. En effet, cette période est marquée par la mise au point et la diffusion des premières pilules contraceptives et la naissance de mouvements prônant la maîtrise des naissances, dans le même temps où se généralise la mixité des établissements scolaires. Face à ces changements, l’école se trouve sollicitée afin de fournir des références éducatives pour gérer ces nouvelles conduites.
C’est dans ce contexte que des questions, relatives à la santé, marquent leur retour dans le domaine institutionnel sous une forme, différente de l’hygiène traditionnelle, à volonté éducative, marquant ainsi, une profonde novation.

Formes/logiques de l’éducation à la santé

L’intégration de questions relatives à la santé dans l’école a été menée sous deux logiques :

  • D’un côté les programmes d’enseignement en particulier ceux de la biologie
  • De l’autre côté, les « actions » d’éducation à la santé dans le cadre de la vie scolaire.

Logique des programmes

Le début des années 70 est marqué par une révision des programmes scolaires. Ainsi ceux de biologie au collège ont intégré des contenus relatifs à la reproduction, la contraception, les maladies sexuellement transmissibles. Ainsi, les informations relatives à la sexualité se trouvent donc organisées dans les manuels scolaires permettant un enseignement biologique en rapport avec la santé.
A partir de 1985, une novation supplémentaire a touché les programmes scolaires traduisant la volonté de l’école d’éduquer à travers les enseignements. Ainsi, l’éducation physique et sportive « favorise le développement corporel, psychologique et social ». Elle « contribue au développement de l’élève, à son équilibre, à l’amélioration de sa santé ». Les programmes de la biologie affirment les objectifs liées à la santé : « permettre à l’élève d’acquérir un ensemble de connaissances scientifiques indispensables à la compréhension du monde contemporain…dans le domaine de la vie et de la santé » ; « prise de conscience rationnelle des problèmes actuels de la vie, de la santé et de l’environnement ». Un grand nombre et une grande variété de questions en rapport avec la santé se trouvent traitées dans les programmes scolaires, permettant un apport important de connaissances relatives à ce domaine : une volonté d’éduquer à travers ces questions est de plus en plus affichée.

Logique des actions

Toujours dans le cadre de la promotion de la santé à l’école, des actions d’éducation à la santé se sont multipliées. Les premières portent sur la sexualité. Les responsables et les personnels de santé rattachés à l’éducation nationale ainsi que les acteurs de la vie scolaire les plus dynamiques, y compris les enseignants les plus motivés, trouvent dans ces activités, un cadre favorable pour exercer leur mission éducative. De telle actions, se trouvent stimulées par la demande sociale et encouragées par les textes officiels. La circulaire du 18 mai 1989, par exemple, sur « la politique d’information et de prévention en matière de santé et notamment du sida » au sein des établissements scolaires, constituent une référence de ces textes. Ainsi, la prévention contre le sida repose sur des actions d’information suivie de discussions. Ces actions sont destinées aux élèves jugés, à l’époque, les plus exposés à cette maladie.
Des « clubs santé » sont mis en place dans plusieurs établissements scolaires. Au sein de ces cadres, des questions variées se trouvent abordées, des conférences débats et des journées santé sont organisés. Ces activités sont facultatives et se situent en dehors des horaires d’enseignement. Bien conçues, elles sont l’occasion de collaborations entre adultes de différents domaines (enseignants, médecins, assistants sociaux, etc.). Elles offrent aux élèves des chances d’agir et un espace de dialogue.

Conception ancienne

Ici la santé se réduit à l’absence de maladie. Cependant, l’origine et l’explication de la maladie changent d’une culture à une autre.
Pour les babyloniens, la maladie est la conséquence du péché. Cette explication subsiste encore dans certaines cultures. Elle implique chez les malades un sentiment de culpabilité, nourri généralement par l’attitude de leur entourage. Le principe du « secret médical » jalousement conservé par le médecin, a probablement trouvé son origine dans cette conception de la maladie en tant que châtiment honteux infligé par Dieux.
L’explication de la maladie par le péché impliquerait l’idée de la présence dans le corps d’un esprit malin. Pour le faire sortir, les babyloniens faisaient avaler au malade des substances destinées à dégoûter l’esprit du mal. Cette croyance subsiste encore dans la médecine populaire de plusieurs pays qui considère que plus le médicament est désagréable plus il a de chance d’être efficace.
Pour les égyptiens, cette conception de « maladie comme châtiment » évolue vers une notion d’accident lié à un drame métaphysique. La maladie prend ainsi une origine extérieure à l’individu. Tout décès est donc un meurtre provoqué par un agent étranger au corps.
Chez les anciens juifs, la théorie du châtiment divin évolue vers l’idée d’épreuve imposée par Dieu au pêcheur. Bien que cette communauté n’a pas beaucoup apporté à la connaissance de maladie, leurs idées ont constitué un progrès au point de vue spirituel puisqu’elles donnaient au malade une dimension plus acceptable de son mal.
Cette idée de maladie comme épreuve physique et morale a été également présente dans la culture grecque. Cependant, cette épreuve ne constitue pas une vengeance divine mais un phénomène naturel causé par un attentat contre l’Harmonie. D’où la naissance d’une philosophie axée plutôt sur la santé que sur la maladie. Avec l’apogée des médecins grecques qui considèrent que tout mal y compris le mal moral présente en conséquence un dérèglement physiologique.

Le modèle positiviste de la santé

Ce modèle trouve ses origines chez DesCartes, Claude Bernard et Pasteur. Il considère la maladie comme une entité qu’on peut isoler de l’individu souffrant et qu’on peut l’expliquer par une chaîne causale reliant agent pathogène identifiable à une maladie particulière. Ici, la maladie est une entité isolable de l’individu souffrant. Ce modèle a favorisé le développement d’une médecine basée sur l’autorité du médecin et la soumission du patient. Cette médecine cherche à éliminer les symptômes et les maladies par une action exercée sur le corps sous forme de médicaments ou de chirurgie. Dans ce modèle, la psyché présente un facteur secondaire et le médecin doit rester neutre dans le terrain affectif, face à ses patients.

PARTIE : ECOLE ET SANTE
Chapitre I : De l’enseignement de l’hygiène à l’éducation à la santé
Chapitre II : La santé : des définitions anciennes aux conceptions actuelles
Chapitre III : Education à la santé : spécificités, modèles et contraintes
DEUXIEME PARTIE : PROBLEMES ACTUELS DE L’EDUCATION A LA SANTE
Chapitre IV : Place de la nutrition dans les enseignements scolaires
Chapitre V : Education aux risques du tabagisme
Chapitre VI : Education à l’environnement
BIBLIOGRAPHIE

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