La démence de type Alzheimer 

L’activité jardinage thérapeutique en ergothérapie auprès de patients atteints de la maladie d’Alzheimer au stade sévère

La démence de type Alzheimer 

 La maladie d’Alzheimer est la forme de démence la plus répandue chez les personnes âgées. Selon la Haute Autorité de santé, l’HAS4, la maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative d’évolution progressive dont la fréquence augmente considérablement avec l’âge. Elle se caractérise par la perte progressive des fonctions cognitives dont la mémoire, et s’accompagne de troubles du comportement. L’évolution se fait sur de longues années et entraine l’apparition d’une dépendance progressive dans les activités de la vie quotidienne caractérisant un syndrome démentiel. Le syndrome démentiel correspond à des troubles des fonctions cognitives (mémoire, langage, praxies, gnosies, fonctions exécutives, etc.) suffisamment importants pour retentir sur la vie quotidienne et qui durent depuis au moins 6 mois (DSM-IV-TR)5 . Selon M. Sarazin6 , la maladie d’Alzheimer résulte d’un processus pathologique dont les principales lésions neuropathologiques observées sont rangées sous trois rubriques :  la pathologie neurofibrillaire due à l’accumulation intracellulaire de protéine tau ;  les dépôts extracellulaires de peptide bêta amyloïde ;  les pertes synaptiques ou neuronales. Ces lésions envahissent progressivement les différentes zones du cortex cérébral. Elles sont longtemps silencieuses puis entrainent des manifestations visibles au fur et à mesure qu’elles se multiplient et touchent des zones importantes pour le fonctionnement cérébral. L’HAS recommande d’utiliser les critères de diagnostiques de la maladie d’Alzheimer selon le DSM -IV –TR (cf. annexe 1) dans l’attente de la validation de critères plus 5 spécifiques. En effet, le diagnostic est complexe. Il sera établi par une équipe pluridisciplinaire après un bilan médical complet (afin d’éliminer les autres pathologies possibles), une évaluation neuropsychologique pour faire un bilan complet des fonctions cognitives et des examens d’imagerie cérébrale (IRM et scanner cérébral) dans le meilleur des cas. Souvent, il reste essentiellement clinique, fondé sur la détérioration et l’évolution des performances cognitives et leur retentissement dans les activités quotidiennes. Manifestations cliniques L’évolution des symptômes de la démence de type Alzheimer est très hétérogène et d’une personne à l’autre, les manifestations cliniques pourront être différentes.  Les signes cliniques cognitifs  Les troubles mnésiques : selon Ergis, Gely-Nargeot et Van der Linden7 , ce sont les troubles de la mémoire épisodique touchant d’abord les faits récents qui caractérisent les premiers stades de la maladie d’Alzheimer et traduisent un déficit des processus de mémorisation. Le patient répète plusieurs fois les mêmes questions, oublie des fragments entiers du passé récent (coups de téléphone, rendez-vous, visites…), égare ou perd des objets. Très rapidement, il oublie la date, le jour de la semaine. L’atteinte de la mémoire de travail (qui permet de maintenir des informations et de les manipuler lors de la réalisation de tâches diverses) est très précoce aussi comme le montre l’impossibilité de restituer trois mots après une tâche interférente dans le MiniMental State Examination. L’altération de la mémoire sémantique est plus tardive ainsi que celle de la mémoire épisodique des faits anciens. Par ailleurs, les mémoires perceptive et procédurale sont longtemps préservées et l’acquisition d’habiletés perceptivo motrices reste longtemps possible. Les troubles mnésiques s’accentuent progressivement, les capacités d’apprentissage sont amoindries et s’accompagnent plus ou moins précocement d’une atteinte des autres fonctions cognitives :  La désorientation temporo-spatiale peut être précoce : c’est parfois parce que la personne s’est perdue sur un itinéraire pourtant familier qu’elle est amenée en consultation…  Les troubles du langage oral sont fréquents au début avec notamment un manque du mot, ainsi qu’une baisse de concentration et de l’attention. 

Les troubles psycho-comportementaux 

Les symptômes psychologiques et comportementaux de la démence sont, avec les troubles cognitifs, une composante clinique majeure de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées. D’après M. Sarazin6 , ils sont observés chez plus de 60 % des patients déments et sont corrélés aux stades de sévérité de la démence. Graduellement, on voit apparaître :  les troubles de l’humeur : anxiété et dépression ;  l’apathie : elle se caractérise par une perte d’intérêt pour les activités habituelles et les relations sociales et familiales, une perte de la motivation nécessaire pour initier une action, et un désengagement émotionnel et affectif. Selon l’HAS8 , la prévalence de l’apathie varie selon le type de maladie et son stade : chez les patients atteints de maladie d’Alzheimer, elle est en moyenne de 60 %.  Les troubles comportementaux dits productifs tels que l’agitation, l’agressivité, le comportement moteur aberrant, les cris, les troubles du rythme veille/sommeil, etc. Ces troubles psychocomportementaux sont repris dans le tableau suivant (Anesm 2009). 

Degré de sévérité de démence

 Le déclin cognitif est variable selon les patients. Le mini mental State (MMS), qui évalue l’efficience cognitive globale, permet d’apprécier le niveau de sévérité de la démence et de repérer aisément un désordre cognitif. Bien qu’il ne soit ni un test diagnostique spécifique, ni un test de dépistage, il est facile et rapide à réaliser. Il permet la classification en trois stades (léger, modéré, sévère) selon le résultat obtenu (Feldmans, 2005)

Les conséquences de la maladie

Comme nous l’avons vu précédemment, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ont une altération importante des fonctions cognitives. Progressivement, cette personne se trouve incapable d’exécuter des tâches complexes et devient dépendante pour réaliser les actes de la vie quotidienne comme la toilette, l’habillage etc. On observe alors une diminution de son autonomie dans la vie quotidienne. Elle perd progressivement de l’initiative, s’inscrit de moins en moins dans les activités et il devient impossible de la laisser seule. La prise en charge par les proches est alors très lourde. Cela demande un investissement très important de leur part aussi bien dans leurs habitudes de vie qu’au niveau psychoaffectif. En effet, au vu de ces troubles, le patient a des difficultés, voire des incapacités à exprimer ses souffrances, ses attentes et ses besoins. C’est pour cela qu’elles vont s’exprimer 8 par le biais de modifications comportementales souvent inappropriées. Une personne qui vit avec la maladie d’Alzheimer se retrouve souvent dans un monde qu’elle ne comprend plus que partiellement. Elle est privée d’une partie des informations qui lui sont nécessaires pour fonctionner de manière pleinement autonome dans son quotidien et assumer de façon habituelle ses relations avec autrui. Ses réactions vont dépendre de la façon dont elle perçoit et ressent son environnement, des capacités et des moyens dont elle va disposer pour s’y adapter avec le risque de développer des troubles du comportement si l’environnement lui semble menaçant ou incompréhensible (approche Carpe diem )10 . Ces troubles psychocomportementaux, souvent présents, entrainent l’épuisement des aidants et sont en grande partie responsables de l’institutionnalisation de la personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer ou apparentées. En effet, la démence constitue la principale cause de l’entrée en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, l’EHPAD (C. Mourgues 2012)..

Table des matières

1. INTRODUCTION
1.1. Le contexte
1.2. Thème général
1.3. Utilité sociale et enjeux pour la pratique professionnelle
1.4. Question de départ
1.5. Problématique pratique
1.5.1. La démence de type Alzheimer
1.5.2. L’Ehpad
1.5.3. Les activité
1.5.4. L’activité jardinage
1.5.5. L’hortithérapie
1.5.6. La pré-enquête exploratoire
1.6. Le cadre théorique
1.6.1. Le concept de qualité de vie
1.6.2. Le concept d’activité signifiante et significative
1.6.3. Le potentiel thérapeutique de l’activité
1.6.4. La mémoire et les mémoires préservées à long terme dans la maladie d’Alzheimer
1.7. Question de recherche
2. MATERIEL ET METHODE
2.1. Choix de la méthode
2.2. Population
2.3. Choix et construction de l’outil de recueil de données
2.4. Déroulement de l’enquête
2.5. Choix des outils de traitement des données
3. RESULTATS
4. DISCUSSION DES DONNEES
4.1. Interprétation des résultats
4.2. Réponse à l’objet de recherche
4.3. Discussion autour des résultats et critiques du dispositif de recherche
4.4. Proposition et transférabilité pour la pratique professionnelle
4.5. Apports, intérêts et limites des résultats pour la pratique professionnelle et perspectives de recherche à partir des résultats
BIBLIOGRAPHIE .
ANNEXES

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