Les levures du genre candida, agent d’IU moins souvent rencontrés

Télécharger le fichier original (Mémoire de fin d’études)

Discussion

L’âge moyen dans notre série était de 56 avec un écart-type de 22 ans. La prévalence de l’IU augmentait avec l’âge dans notre série, (20,1 % entre 21 et 40 ans, 20,5 % entre 41 et 60 ans et 38,4 % entre 61 et 80 ans). Ceci pourrait peut-être s’expliquer par le vieillissement du système vésico-sphintérien chez le sujet âgé, provoquant ainsi une stase vésicale pouvant être à l’origine d’une pullulation microbienne par réduction de l’effet chasse. Ces résultats concordaient avec ceux publiés par plusieurs auteurs dans la littérature [32]. Les âges de prédilection de l’lU chez la femme était de 21 à 60 ans et chez l’homme, les patients de plus de 61ans étaient les plus concernés. Cet âge de prédilection chez l’homme pourrait s’expliquer par la fréquence des uropathies obstructives (hypertrophie bénigne de la prostate en particulier) et la perte des propriétés bactéricide des sécrétions prostatiques [17] [33]. Le sex-ratio était de 1,71 dans notre série. La prédominance masculine observée dans notre série était conforme aux données rapportées par plusieurs études avec un sex-ratio qui variait entre 2 et 9 [34]. La circoncision diminuerait le risque d’infection urinaire et surtout génitale mais certains auteurs la trouvent sans impact [35] [36]. Au sénégal, pays en voie de développement, nous la pratiquons presque chez tous les garcons dans un but réligieux. Cette pratique courante pourrait peut être s’expliquer la faible prévalence des IU chez les hommes par rapport aux autres pays en adaptant la théorie que la circonsion diminue le risque infectieux.
Sur les 5180 ECBU réalisées, 1209 ECBU étaient positifs. Il existe une nette discordance entre la suspicion de l’lU et sa confirmation bactériologique dans notre série. Les symptômes orientant vers une IU peuvent induire en erreur et ne permettent donc pas à eux seuls de poser le diagnostic d’IU.
L’existence de symptômes urinaires sans IU confirmée par un ECBU pourrait se justifier par la présence d’autres affections comme l’urétrite à germes spécifiques ne poussant pas sur les milieux usuels utilisés ou par la présence de cristaux dans les urines responsables de signes tels que les douleurs pelviennes et les brûlures mictionnelles. Devant la présence de ces symptômes urinaires, l’indication d’un ECBU doit être posée. Dans notre série, les signes les plus fréquemment observés étaient les TUBA représentant 85,7% dont le pic de fréquence se situait entre 61 et 80 ans avec un taux de 21,2 %, suivi du syndrome infectieux représentant 65,5% dont le pic de fréquence se situait entre 0 et 20 ans avec un taux de 20,1 %. Cette étude montre aussi qu’avec l’âge, ce sont les signes urinaires qui deviennent prédominants dans la symptomatologie de l’infection urinaire. Ceci concorde avec les résultats de plusieurs auteurs [37] [38] [39]. Dans notre série, nous avions eu une leucocyturie supérieure ou égale à 104 UFC/ml d’urines dans 73% des cas. L’IU était affirmée si la leucocyturie était associée à une bactériurie significative. Une leucocyturie isolée pourrait être soit d’étiologie non infectieuse (lithiase, cristaux), d’origine génitale (leucorrhées), ou dûe à des germes ne poussant pas sur les milieux usuels (bacilles de Koch) et/ou à une automédication non signalée [40]. L’hématurie était positive chez 535 patients soit un pourcentage de 44 % ce qui pourrait suggérer une néoplasie urogénitale. La prédominance des entérobactéries dans les IU est classique et rapportée par de nombreux auteurs. [41] [42] Dans notre série, E. coli représentait le chef de file des entérobactéries responsables d’IU avec un taux de 41,1%. Ce résultat était comparable à ceux de Kayima et al. [42] [41] qui avaient observé dans leur série un taux de 40 %.
Le klebsiella venait en deuxième position avec un taux de 26,7 % puis le Pseudomonas avec un taux de 8,8 % alors que le Protéus représentait 4,7 %. Cependant Alebiosu et al avaient observé que K. pneumoniae occupait la première place chez le sujet diabétique de type 2 (42,4 %). Notre différence de résultat pourrait être expliquée par le fait qu’ils avaient travaillé sur des patients diabétiques. BADAOUI [43] à Rabat dans sa série avait montré que le Klebsiella était en tête des bactéries responsables d’IU chez l’enfant dans 37,8% des cas recensés, cela suggère un changement de profil des bactéries uropathogénes suivant le terrain, l’âge et l’environnement. Les Micrococcaceae venaient en deuxième position après les entérobactéries et étaient plus représentés par le genre staphylococcus. Des auteurs ont montré une nette progression de leur fréquence dans le temps parmi les germes incriminés dans l’IU [44] [42]. La progression de la résistance des germes vis-à-vis des antibiotiques les plus disponibles et accessibles est observée dans la littérature [45] [46]; cela pose un sérieux problème de santé publique. Dans notre étude, toutes les entérobactéries avaient présenté une résistance vis-à-vis de l’amoxiciliine, elle était de 91,4 % pour E. Coli et de 100 % pour le Klebsiella P. Pour l’association amoxicilline – acide clavulanique, cette molécule ayant un spectre large incluant les souches productrices de pénicillinase, la résistance était aux alentours de 87 %, il en était de même pour le cotrimoxazole avec un taux de 95,1 % pour le klebsiella, 96 % pour l’E. Coli et 100 % pour le Pseudomonas. En 1997 à Ouagadougou, Ouédraogo [47] dans sa thése de doctorat en médecine, avait observé dans la population générale une résistance variant de 58 à 100 % aux bêta-lactamines courants (amoxicilline, amoxicilline +acide clavulanique) et au cotrimoxazole. Dosso et al. [48] avaient rapporté en 1987 dans leur étude, à Abidjan, 78,9 % des souches d’E. Coli résistantes aux aminopénicillines. Ces résultats d’enquêtes reflètent la baisse de la sensibilité des aminopénicillines sur les bacilles Gram négatif en milieu hospitalier. Dans notre série, les entérobactéries avaient présenté une bonne sensibilité vis-à-vis des C3G, notamment avec le Céftazidime pour qui E. Coli était sensible à 51,5 % et le pseudomonas à 56,6 %. Elle était réduite vis à vis des C1G (19,7 %) et des C2G (16,7 %) pour E. Coli et à 100 % pour le Pseudomonas. Les meilleures sensibilités ont étaient obtenues avec l’imipinéme et cette sensibilité variait entre 70 et 90 %. Dans notre série les staphylocoques étaient particulièrement résistants à l’amoxicilline (100 %) et au cotrimoxazole (74 %). Cette résistance aux staphylocoques a été rapportée par Ouédraogo P dans son étude avec un taux de 31,2% pour le cotrimoxazole mais comparé au nôtre, ce taux est plus faible ce qui témoigne de l’augmentation de souches multi-résistantes. La progression de la résistance des germes vis-à-vis de certains antibiotiques peut être le résultat de leur utilisation abusive, liée à l’automédication et à leur accessibilité financière facile.

Table des matières

I – Introduction
1- Définitions
2 Rappel
2-1 – Les bactéries de l’infection urinaire commune (IUC)
2- 1 – 1 les entérobactéries
2 – 1 – 1 – 1 – Escherichia coli
2 – 1 – 1 – 3 – Le genre Citrobacter
2 – 1 – 1 – 4 – Les cocci à Gram positif responsables D’IUC
2 – 1 – 1 – 4-2 – Les Micrococcaceae
2 – 2 Les bactéries agents d’infection urinaire hospitalières (IUH)
2-2-1 Les entérobactéries
2 – 2 – 2 – Le genre pseudomonas
2 – 3 Les bactéries les moins communément rencontrées dans les IU
2 – 3-1 Les anaérobies
2 – 3 – 2 Les mycobactéries
2-4 Les levures du genre candida, agent d’IU moins souvent rencontrés
3- Physiopathologie des IU
3-1-1 Facteurs favorisants le développement de l’IU
3 – 1-1 – 1 – Facteurs liés à l’hôte
Facteurs génétiques
Facteurs mécaniques
Facteurs physiologiques
3 – 1-1 – 2 Facteurs liés à la bactérie
3 -1-2 Autres facteurs
4 – 1 La voie ascendante
4 – 2 La voie descendante hématogéne
5-1 Diagnostic clinique
5 – 1 – 1 – Formes symptomatiques
5 – 1 – 1 – 1 – Infection urinaire basse : la cystite bactérienne
5 – 1 – 1 – 2 – Infection urinaire haute : pyélonéphrite aiguë
5 – 1 – 2 – Formes asymptomatiques
5 – 2 – Diagnostic biologique : examen cytobactériologique des urines
5- 2 – 1 – Le recueil de l’urine
5 – 2 – 1 – 2 – Recueil chez le patient porteur de sonde urinaire à demeure
5 – 2 – 1 – 3 – Autres techniques de prélèvements
5 – 2 – 2 – Transport et conservation des urines
5 – 2 – 3 – L’examen cytobactériologique des urines propement dit
5 – 2 – 3 – 1 – L’examen direct
5 – 2 – 4- L’interprétation des résultats d’ECBU
5 – 2 – 4 – 1 – La leucocyturie
5 – 2 – 4 – 2 – La bactériurie
5 – 3-Dépistage de l’IU à l’aide de bandelettes réactives pour l’analyse d’urines
5 – 3 – 2 -Les nitrites
5 – 3 – 3 – Le glucose
5 – 3 – 4- Les corps cétoniques
5 – 3 – 5 – Les protéines
5 – 4 – Diagnostic topographique
4 – 4 – 2 – Diagnostic des infections urinaires hautes : pyélonéphrite aiguë
6 – Risques évolutifs
7-Aspects thérapeutiques
7-1-Buts du traitement
7-2-Les moyens
7-2-1- Mesures hygièno-diètétiques
7-2-2-Traitement médical
7-3-2-Traitement préventif
8-Surveillance du traitement
II- MATERIEL ET METHODE
1- Le matériel
2 .La méthodologie
2.1 Les étapes préanalytiques
2.1.1. Les conditions de prélèvements
2.1.2. Prélèvement
2.2. Les étapes analytiques
2.2.1. Examen macroscopique
2.2.2.1. Examen direct sur une lame de KOVA
2.2.2.2. Examen direct après coloration de Gram
2.2.3. Mise en culture
2.2.3.1. Choix des milieux de cultures
2.2.3.2. Mode d’ensemencement
2.2.3.4. Incubation
2.2.4. Dénombrement des germes urinaires
2.2.5. Identification bactérienne
2.2.6. Antibiogramme
2.2.6.2. Distribution des disques
2.2.6.3. Incubation
2.2.6.4. Lecture
III -RESULTATS
A / DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES
1 – Age
2- Sexe
3 – ECBU positif en fonction de l’âge et du sexe
1 -Indication de l’ECBU
C. L’EXAMEN CYTOBACTÉRIOLOGIQUE DES URINES:
1 – La leucocyturie
2 – L’hématurie
3 – La bactériurie
a) La répartition des germes en fonction des tranches d’âge
b) Répartition des germes en fonction du sexe
c) Répartition des germes en fonction du service demandeur
4- Antibiogramme
IV -CONCLUSION

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *