La diversité des espaces verts

La diversité des espaces verts

Une définition des espaces verts qui diffère selon les acteurs : L’espace vert est une entité complexe, dont la signification diffère selon les acteurs concernés (usagers, urbanistes, paysagistes, géographes, politiques, services techniques, écologues…). Il est donc intéressant de s’attarder sur les quelques définitions relatives à cette notion. Dans un premier temps, Françoise Choay et Pierre Merlin présentent l’espace vert comme un « espace végétalisé, privé ou public, localisé à l’intérieur des zones urbaines ou urbanisables, et faisant l’objet d’une classification en typologie » (CHOAY, MERLIN, 1996). D’après ces auteurs, ce terme a acquis en partie un sens péjoratif, en particulier durant la période des grands ensembles, lorsqu’il servait essentiellement à désigner les grands espaces gazonnés, mais souvent vides en dehors des quelques arbres qui y étaient plantés, présents au pied des immeubles d’habitations (CERTU, 2001). Dans ce sens, les espaces verts désignaient alors des espaces sans éléments bâtis et non artificialisés, plutôt que des espaces liés à l’accueil du public comme cela peut être le cas de nos jours. Dans un second temps, il est intéressant de se pencher sur la définition qu’en donne le Centre d’Etudes sur les Réseaux, les Transports, l’Urbanisme et les constructions publiques (CERTU), pour lequel l’espace vert peut être décrit comme un ensemble comprenant les « parcs, jardins, espaces boisés ou cultivés, publics ou privés, dans les zones urbaines, périurbaines ou rurales » (CERTU, 2001). Cette définition nous montre le large éventail d’espaces pris en compte à travers ce terme générique. Enfin, Hervé Brunon et Monique Mosser considèrent pour leur part l’espace vert comme un « espace public urbain planté de végétaux, sans clôture et de forme indéterminée » (BRUNON, MOSSER, 2006, p.121). A travers cette définition, les auteurs ne semblent plus considérer l’espace vert comme un terme générique, mais comme un espace à part entière, au même titre que les jardins ou les parcs urbains. Dans le cadre de cette étude, nous nous attacherons cependant à la notion d’espaces verts en tant que terme générique, comme cela est explicité dans les deux premières définitions. Des deux premières définitions citées dans cette partie, il ressort donc un couple de notions importantes permettant de décrire ces espaces. D’une part, les espaces verts regroupent l’ensemble des espaces végétalisés des zones urbaines ou à urbaniser d’une commune, ainsi que des zones rurales de celle-ci.

Le classement en typologie de ces espaces verts 

François Choay et Pierre Merlin précisent dans leur définition que ces espaces verts peuvent faire l’objet d’un classement en typologie. Cette possibilité de hiérarchisation a fait l’objet de nombreuses études, visant toutes à proposer la typologie la plus adaptée à la diversité des espaces verts, que ce soit d’un point de vue urbanistique, environnemental ou autre. Le CERTU (2001, p.74) propose de son côté une typologie conçue par l’Association des Ingénieurs Territoriaux de France (AITF). Cette classification en treize types d’espaces, qui montre la multitude d’éléments présents derrière cette nomination, inclut ainsi les parcs, jardins et squares, mais également les espaces verts d’accompagnement (que cela concerne des voies, des bâtiments publics, des habitations ou des établissements industriels et commerciaux), les espaces verts des établissements sociaux ou éducatifs et des stades et centres sportifs, les cimetières, les campings, les jardins familiaux, les établissements horticoles à vocation publique, les espaces naturels aménagés et enfin les arbres d’alignement à l’unité sur la voirie publique, qu’ils soient groupés ou non. Plutôt que d’utiliser le terme générique d’espaces verts qu’ils considèrent comme flou, certains urbanistes choisissent donc d’utiliser directement les terminologies associées à ces différents groupes et adaptées à chaque type particulier d’espace vert (parc, jardin, square, espace vert d’accompagnement…) (CERTU, 2001). Dans le cadre de cette étude, nous ne nous intéresserons qu’à la première catégorie de cette typologie, c’est-à-dire celle regroupant les « parcs, jardins et squares », et dans une moindre mesure, à la catégorie des « jardins familiaux ». 

La caractérisation des parcs, jardins et squares publics 

Les parcs publics urbains

La distinction entre un parc public et un jardin public dans un contexte urbain n’est pas toujours claire (BRUNON, MOSSER, 2006, p.123). Cependant, il peut être considéré dans un premier temps que les deux espaces se distinguent du point de vue de leur taille, puisque la surface du premier varie généralement entre un et plusieurs 14 centaines d’hectares. Le parc est ainsi vu par les gestionnaires comme un « grand jardin présentant un important couvert » (2006, p.122). Le deuxième élément de distinction entre ces deux types d’espaces est lié à l’aménagement et à la gestion de leurs éléments naturels. Le parc sera ainsi géré à partir de techniques dites « forestières » (CERTU, 2001), le but étant d’obtenir un aspect naturel au sein de l’espace en question. Les parcs offrent ainsi généralement des plans d’eau et des massifs boisés, mais également des espaces créés, comme des pelouses ou des boisements (MURET, 1979, p. 227). Dans le cadre de ce projet de recherche, nous nous intéresserons plus particulièrement aux parcs dits « urbains », c’est-à-dire intégrés dans le tissu de la ville. Du fait de leur localisation, ils ont souvent pour vocation un usage récréatif, sportif ou de détente, et comportent donc en général des éléments permettant de telles activités, tels que des aires de jeux, des équipements sportifs divers, des bancs ou encore des tables de pique-nique. Emmanuel Boutefeu définit ainsi le parc urbain de manière complète comme « un espace public, clos ou non, allant de 5 à 3000 hectares, aménagé à des fins récréatives, composé de pelouses d’agrément, d’arbres d’ornement et de massifs floraux, généralement doté d’un plan d’eau, et dont l’emprise est souvent mitoyenne d’une propriété privée […] ou attenante à une propriété publique […]. » (BOUTEFEU, 2005).

Les jardins publics et les squares

Caroline Mollie-Stefulesco (MOLLIE-STEFULESCO, 1993, p.301) définit le jardin public comme « un espace aménagé comportant un choix de végétaux dont la disposition, la culture et l’entretien obéissent à des intentions de raffinement ». Sa gestion est donc basée sur des techniques « horticoles » (CERTU, 2001), contrairement aux parcs basés sur un aménagement plus naturel. Le Dictionnaire des Jardins et Paysages (THEBAUD, 2007) définit quant à lui le jardin public à travers une approche plus fonctionnelle, puisqu’il le voit comme « un lieu de promenade accessible à tous ». Ainsi, nous pouvons voir le jardin public comme un espace aménagé et planté, ouvert au public et ayant une vocation de détente, de promenade et éventuellement ludique. Il semble assez complexe, à travers les définitions existantes, de différencier de manière claire le jardin public et le square. Jean-Pierre MURET assimile même en partie les deux notions, puisqu’il définit le jardin public comme « un espace de dimension réduite conçu comme un lieu de détente » et le square comme un espace proposant qui plus est une fonction de rencontre (MURET, 1979, p.213). Nous pouvons tout de même établir que cette appellation originaire d’Angleterre, apparue en France durant la seconde moitié du 19ème siècle, correspond dans la majorité des cas à des jardins clos et 15 de petite taille. Ils sont d’autre part régulièrement aménagés au cœur d’une place (MOLLIE-STEFULESCO, 1993, p.309). Les espaces verts considérés dans cette étude, qu’ils soient des parcs, des jardins ou des squares, demeurent des lieux ouverts à tout public, même s’ils peuvent parfois imposer des horaires d’ouverture. Cette caractéristique répond alors en général à un besoin ou une demande en termes de sécurité, que ce soit de la part des usagers, des riverains ou de la collectivité elle-même. 

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