La Langue et la Culture

Apprendre une langue, c’est aborder une autre manière de voir le monde, découvrir un univers culturel et linguistique différent de sa culture d’origine.Réduire l’apprentissage d’une langue à l’assimilation de vocabulaire, de structure de phrase, de règles grammaticales, d’un contenu de civilisation préétabli serait comme enseigner une langue morte. L’utilisation de la langue dans une situation de communication dans la vie en société n’est pas abordée.

La Langue et la Culture

La culture et la langue sont deux éléments qui pourraient aller de pair. Il faudrait alors voir les caractéristiques de chacun, leur rôle pour l’individu et la société, et surtout les avantages de leur enseignement/apprentissage.

Définition de la culture

Quand on parle de culture on parle également de société et d’individu. Alors pour mieux comprendre la culture, posons-nous la question qu’est ce qui fait l’identité d’un individu ? C’est-à-dire qu’est ce qui nous permettrait de dire qu’un Français soit un Français? Qu’est ce qui nous permettrait de dire qu’un Malgache soit un Malgache?

Trois critères définissent l’identité
– Le territoire : l’individu vit dans un territoire, lieu ou pays qui régit sa nationalité.
– L’histoire : les évènements passés concernant un pays, une société et qui ont marqué la vie des personnes qui y vivent.
– La culture : les sociologues définissent la culture comme « ce qui est commun à un groupe d’individus et comme ce qui la soude » .

Ainsi un on pourrait dire qu’un Français serait quelqu’un qui vivrait ou aurait vécu en France (territoire), connaitrait les droits Français qui ont changé à travers son histoire, les droits de l’homme lors de la révolution de 1789(histoire) et qui partagerait des similarités avec les autres Français, notamment de par le fait qu’ils parleraient tous le français (culture/langue) .

L’institution internationale UNESCO, ou l’Organisation des Nations Unies pour l’Education la science et la culture créée le 16 novembre 1945 donne une définition plus claire de la culture : « Dans son sens le plus large, la culture peut être aujourd’hui considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels , intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » .

L’UNESCO est une institution qui a une notoriété mondiale, nous nous sommes basés sur sa définition de la culture qui est l’ensemble des traits distinctifs qui constituent la base de l’identité d’un individu.

L’histoire nous en montre l’exemple, un individu et plusieurs autres forment un groupe qui va s’agrandir et devenir une société. Pour que cette société puisse « marcher », les individus vont s’unir et partager des valeurs, des modes de vie, … (une culture). Ils vont élargir leur territoire qui forme un pays, et leur culture va s’élargir sur d’autres territoires. La création de la ville de Rome en est un exemple.

Rome est née au VIII siècle av. J-C du regroupement de plusieurs villages latins et sabins établis sur des collines, 7 selon la tradition (Avantin, Palatin, Capitole, Quirinal, Viminal, Esquillin, Caelus), ils ont établis un territoire. Les Etrusques contribuèrent largement à faire de Rome une cité bien organisée pourvue de remparts et de monuments. La ville devint bientôt la capitale d’un immense empire, sous les empereurs, elle compta un million d’habitants . Les échanges, des personnes qui ont constitué Rome, ont forgé l’histoire et enrichi la culture romaine.

Composantes de la culture

La définition de la culture nous a fait savoir qu’elle est composée de plusieurs éléments que l’on peut regrouper en deux grands volets .

La culture cultivée

– Les arts : d’une manière générale, les arts sont composés de toutes les œuvres faites par la main des hommes, comme la peinture, la sculpture ou l’architecture.qui illustrent une certaine vision du beau
– Les lettres : on ne peut parler de lettres sans parler de langue. Une société a besoin d’un moyen de communication que ce soit écrit ou oral, un code connu de chacun pour se comprendre et se faire comprendre.

La cultureethno-anthropologique

– La croyance : tout ce qui relève des activités spirituelles qui sont la religion, la philosophie, la politique.
– Les traditions : peuvent être compris de différentes manière, mais en général c’est l’ensemble des connaissances, habitudes transmises de générations en génération.
– Les valeurs : le Petit Larousse définit les valeurs comme «ce qui est posé comme vrai, beau, bien, selon des critères personnels ou sociaux, et sert de référence, de principe moraux», valeur et morale vont de pair dans la société, ce sont les règles de conduite que chacun doit adopter en société.
– Les droits fondamentaux : ils doivent être compris comme étant la suite logique des valeurs, ce sont les règles de conduite imposées par la société pour traiter de manière égale tous les individus, en d’autres termes, les lois.
– Les modes de vie : c’est la manière habituelle de vivre la vie quotidienne des individus d’une société. Les modes de vie englobent tout ce qui a déjà été cité ci-dessus. Ce sont les manières du corps, de la pensée, de communiquer de quelqu’un et qu’il a en commun avec sa société.

Propagation de la culture 

Chaque pays a sa propre culture, mais cela ne s’arrête pas là. La culture tend à se propager à travers le monde, car les hommes ont cette ambition qui veut que les autres soient comme eux. Louis Porcher dit que « chaque culture, et donc les hommes qui lui appartiennent, tend irrésistiblement à penser qu’elle est « la » culture (c’est à dire, au fond, la meilleure ou même la seule qui soit sérieuse) » . La manière de penser d’une personne, qui serait uniquement centré sur sa culture sans considéré celle des autres, est appelée « ethnocentrisme ». Cela pousse la personne à penser que sa culture est la meilleure, la prochaine étape est de faire en sorte que tout le monde la pratique. L’une des raisons pour laquelle la mondialisation s’est propagée et que le monde soit plus ouvert en ce moment ou plus fermé car des personnes tendent à ce qu’il n’y ait qu’une culture dominante, c’est parce que des hommes auraient ce genre de pensée.

Les raisons de la diffusion

Les hommes veulent que leur culture s’épanouisse, ils vont ainsi l’enrichir et la faire évoluer. Les hommes ont le même instinct naturel que les animaux qui répandent leurs odeurs partout où ils vont pour marquer et étendre leurs territoires. Propager sa culture ce serait avoir une assurance en ayant un lieu d’appartenance et d’exploitation, se sentir en sécurité en dominant et en essayant de comprendre l’environnement où l’on vit. C’est-à-dire adopter des manières de vivre et obtenir les ressources nécessaires pour vivre et survivre dans son environnement. Par exemple avoir une maison pour être en sécurité par rapport au climat, avoir une terre cultivable pour être en sécurité par rapport à la faim, appartenir à un groupe pour être en sécurité par rapport à l’identité. L’épanouissement d’une culture peut donc être interprété comme l’enrichissement au niveau culturel et l’élargissement du territoire géographique.

L’histoire nous en montre l’exemple, le roi de France Charles VIII découvre les raffinements de la civilisation italienne à l’occasion d’une expédition militaire en 1497. Particulièrement séduit par les somptueux jardins italiensà la napolitaine (de Naples), il rentre en France accompagné de jardiniers Italiens à qui il confie l’embellissement des parcs royaux de Gaillon, Blois et Ambroise. Les Français créeront leur style propre à l’extrême fin du XVI siècle et au début du siècle suivant. Les Français ont assimilé la culture Italienne en vue d’enrichir leur propre culture, obtenant ainsi leur propre marque. Les hommes partagent leur expérience et leur savoir avec les autres et s’en inspirent également si cela leur permet d’évoluer et d’être plus productif.

Les mécanismes de propagation

L’histoire des civilisations du monde, comme celle des Chinois, des Francs ou des Saxons, montre que la culture tend à s’étendre dans l’espace. Cette extension prend deux formes.
➤ La manière forte : depuis l’aube des temps, pour élargir leur territoire, s’enrichir matériellement et culturellement, les hommes ont utilisé le moyen le plus simple : prendre par la violence c’est-à-dire faire la guerre. Celle-ci permettrait aux vainqueurs de prendre possession des biens des vaincus, puis imposer leur loi, leurs croyances, valeurs, manières de vivre, et transmettre à ces derniers leurs arts et lettres. Lors des conquêtes romaines pendant l’Antiquité, les pays conquis par les Romains ont dû adopter leur culture. Ils ont également adopté et adapté la culture de pays qu’ils ont jugé plus riches, notamment celle de la Grèce.
➤ La manière douce : les hommes ont découvert un autre moyen d’élargir leur territoire, s’enrichir dans tous les sens du terme sans pour autant verser de sang, dans le commerce qui implique un échange entre au moins deux entités et cela peut prendre également plusieurs formes. « Le commerce est la clé de tout. Chaque race a quelque chose à offrir et quelque chose à acheter. Et le commerce nous permet aussi d’apprendre de nouvelles techniques […]. En même temps que le commerce augmentait, l’échange des connaissances croissaient aussi. Nous savons maintenant construire des murs plus hauts et des bâtiments plus robustes, creuser des puits profonds et tisser des étoffesplus chatoyantes. Nous savons irriguer les champs et faire pousser plus de blé pour nourrir ceux qui ont faim. Tout ça grâce au commerce ! » .

A travers le temps, le commerce n’aurait cessé d’évoluer en prenant plusieurs visages, et de sorte à ce que plus de monde y aurait accès.

Les médias : la radio ou la télévision transmet au public les évènements de la société et du monde. Les réseaux sociaux : l’essor de la technologie permettant la création de réseaux sociaux comme Tweeter, Facebook ou Google Plus avaient permis au commerce de s’étendre encore plus en couvrant le monde grâce au «web » ( la toile, internet). Les échanges sont plus faciles et le problème géographique ne serait plus un obstacle. Bref, pour propager une culture et avoir une portée sur plus de monde, la technologie serait de nos jours un support incontournable.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE 1 REPERES THEORIQUES
Chapitre I. La Langue et la Culture
1) Définition de la culture
2) Composants de la culture
2.1) La culture cultivée
2.2) La culture ethno-anthropologique
3) Propagation de la culture
3.1) Les raisons de la diffusion
3.2) Les mécanismes de propagation
4) Langue et culture : bi/multilinguisme ; bi-multiculturalisme
4.1) Comment fonctionnent les bilingues ?
4.2) Est-ce une bonne ou mauvaise chose que d’être bilingue ?
Chapitre II. Les Films : ce qu’il faut savoir
1) Définition
2) Source de l’énergie narrative
2.1) Le personnage
2.2) L’histoire
3) Le public des films
3.1) Qui regarde un film ?
3.2) Les raisons pour regarder un film
4) Film et apprentissage
4.1) Pourquoi utiliser les films pour apprendre une langue ?
4.2) Les différents avantages des films en tant que support
Chapitre III. Une identité psychologique et culturelle : la persona
1) Origine de la persona
2) Société et Persona
3) Film et Persona
4) Persona et apprentissage
PARTIE 2 : VISIONNER UN FILM : PROCESSUS ET RESULTATS
Chapitre IV. Questions méthodologiques
1) Objectifs et méthodes
2) Présentation du public enquêté
2.1) Le public enseignant
2.2) Le public apprenant
3) Présentation des outils d’investigation
3.1) Le pré questionnaire
3.2) Le questionnaire des apprenants
3.3) Les entretiens avec des enseignants
4) Corpus des films analysés
5) Présentation des résultats des investigations
5.1) Résultats du pré-questionnaire
5.2)Résultats du questionnaire
5.3) Résultats des entretiens
6) Limite des investigations
Chapitre V. Analyse du processus de visionnage de film
1) La préparation avant le visionnage du film
1.1) La préparation émotionnelle
1.2) La préparation cognitive
2) L’appréciation du film pendant le visionnage
2.1) L’état psychologique du public pendant le visionnage
2.2) La situation d’enseignement/apprentissage à partir du visionnage
2.2.1) Enseignement dans les films
2.2.2) Apprentissage à travers les films
3) L’empreinte laissée par le film après le visionnage
3.1) L’empreinte de l’histoire et des personnages
sur le comportement du public
3.2) Les changements après le visionnage de film
PARTIE 3 : FILM : SUPPORT D’ENSEIGNEMENT ET D’APPRENTISSAGE DE LANGUE
Chapitre VI. Limite des films
1) Persona : danger et utilité
1.1) Maladie
1.2) Phénomène d’acculturation
2) Problèmes à ne pas ignorer
2.1) Les films ne sont pas interactifs et sont longs pour un cours
2.2) Les défauts des films au niveau de la langue
2.3) Les films comportent un problème de traduction
Chapitre VII. Comment utiliser les films pour apprendre le français en contexte scolaire ?
1) Le cône d’apprentissage d’Edgard Dale
2) Les films : d’un point de vue didactique
3) Des propositions d’activités utilisant le film
3.1) Dans le domaine oral de la langue
3.2) Dans le domaine écrit et oral de la langue
3.3) Dans le domaine de l’interculturalité
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES

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