La maladie de Crohn

 La maladie de Crohn

Présentation de la maladie de Crohn La maladie de Crohn a été découverte par le docteur Burill B.Crohn en 1932 après avoir observé chez une quizaine de patients une pathologie digestive à la sémiologie nouvelle et similaire. Avec la rectocollite hémoragique, la maladie de Crohn est classifiée parmi les Maladies Inflammatoires Chronique de l’Intestin (MICI). Elle est reconnue comme une affection de longue durée par le système d’assurance maladie français (Journal officiel du 5 octobre 2004) car elle nécessite un traitement prolongé et une thérapeutique particulière. Proche des pathologies auto-immunes, elle est caractérisée par une suractivation du système immunitaire. Ces pathologies inflammatoires ont souvent donné lieu à des erreurs diagnostiques, même si cela est moins vrai aujourd’hui. Leurs principales différences portent sur les zones gastrointestinales atteintes. Toutefois, de par leurs caractéristiques inflammatoires et leur chronicité, elles sont fréquemment associées dans la littérature évaluant la présence ou l’influence des facteurs psychologiques dans les MICI. La maladie de Crohn touche environ 2.2 millions de personnes en Europe (Loftus, 2004). La maladie de Crohn est davantage représentée en Europe de l’ouest ainsi que dans les pays d’Amérique du nord. En France, on estime qu’elle touche entre 100 000 et 150 000 personnes. On observe chaque année 1 cas pour 1000 habitants (Beaugerie, 2005). De plus, parmi les patients, on retrouve un taux plus élevé de la maladie dans les milieux socioéconomiquement haut. Les salariés occupant un emploi de bureau ou tout autre travail ayant lieu à l’intérieur d’un bâtiment semblent plus explosés à la maladie contrairement à ceux travaillant à l’extérieur ou réalisant un travail à forte charge physique. Certains travaux épidémiologiques ont montré que la maladie de Crohn avait une plus forte prévalence chez les femmes, néanmoins un nombre important d’entre eux a été réfuté au profit d’une absence de différence des sexes dans la maladie (Piront, Belaiche & Louis, 2003). 

Diagnostic et Symptomatologie 

Le diagnostic 

Débutant souvent à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte, le diagnostic necessite une approche interdisciplinaire pour être posé. Celui-ci doit en effet être établi après un recueil de données issues de la clinique, de l’histoire des troubles, ainsi que d’examens endoscopiques, radiologiques et histiologiques. La maladie de Crohn peut se manifester chez le patient, sur des zones allant de la bouche à l’anus (Magro & al, 2013). Néanmoins, elle affecte principalement le colon et le gros intestin. Le diagnostic de la maladie est souvent source d’erreur car les symptômes principaux de la maladie ressemblent à ceux d’une gastroentérite. De plus, sa rareté complique le processus diagnostique. La maladie peut cependant être diagnostiquée lorsque le patient présente une diarrhée persistante depuis plus de deux semaines, pouvant être de nature hémorragique. Celleci s’accompagne généralement d’un état de fatigue chez le patient, d’une carence en fer, d’une perte de poids ainsi que de douleurs abdominales intenses. Le diagnostic n’est finalement affirmé qu’à la suite d’une coloscopie. 

La sémiologie

 Les symptômes prinicipaux de cette pathologie se manifestent par de fortes douleurs abdominales, des diarrhées, de la fièvre et souvent une perte de poids associée. Certains symptômes varient en fonction de l’aire anatomique touchée. Ainsi, les patients présentant des lésions sur l’iléal ressentent en plus des douleurs abdominales et/ou des vomissements. Dans les cas les plus sevères, on retrouve également la présence d’abcès, de fissures ou de fistules. 

Les troubles associés 

On retrouve chez 30% des patients la présence de troubles extra-intestinaux ( Su, Judge , & Lichtenstein, 2002). En effet, les troubles ne se limitent pas au système digestif mais peuvent également se manifester au niveau des articulations (spondylartrite enkylosante, arthrose), des 27 os (ostéoporose) de la peau (aphtes, erythème, ulcérations, eczema), des yeux (uvéïte, iridocyclitis..) ou des reins. 

Les différentes étiologies avancées pour expliquer les troubles 

Facteurs étiologiques immunologiques et génétiques 

De nombreux travaux issus du champ médical cherchent à déterminer l’étiologie de la maladie de Crohn. À ce jour, leurs principaux résultats s’avèrent encore hypothétiques. Au vue de notre formation et de notre objectif dans ce travail, nous ne nous attarderons pas sur les facteurs immunologiques et génétiques. Nous pouvons néanmoins souligner que des études menées sur des jumeaux ayant la maladie de Crohn , montrent une concordance génétique d’environ 50% (Halfvarson, Bodin, Tysk, Lindberg, Jarnerot, 2003) témoignant de l’importance de l’étiologie génétique. Plus de 70 gènes semblent être impliqués dans la survenue de la maladie. On observe chez un tiers des patients, des mutations sur le gène NOD2/CARD15. Ce gène serait impliqué dans la régulation du système immunitaire (Hart & Ng, 2011). Au niveau bactériologique, les recherches en cours avancent l’incidence de bactéries comme les Chlamydiae, les listeria monocytogenes, les mycobacterium paratuberculosis et d’autres virus ( Measles virus) comme facteurs étiologiques hypothétiques. Facteurs Environnementaux Facteurs Génétiques Maladie de Crohn Facteurs Immunologiques Figure 1 Facteurs étiologiques de la maladie de Crohn 28 

Facteurs étiologiques environnementaux 

Danese, Sans & Fiocchi (2004), avancent plusieurs facteurs environnementaux pour expliquer l’activité de la maladie. Le facteur le plus fréquemment avancé est la consommation de tabac. Les fumeurs sont deux fois plus nombreux à développer une maladie de Crohn. Le tabac implique de profondes modifications du système immunitaire, de la production de cytokines, des répercussions vasculaires ou encore un changement au niveau de la perméabilité de l’intestin qui pourraient augmenter par conséquence, le risque de développer la maladie de Crohn. D’autres études soulignent la consommation de sucre et de graisse comme des facteurs de risque à l’inverse des légumes et fruits dont les fibres réduiraient le risque de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. L’utilisation de moyens de contraception orales, chez les femmes, est également questionnée puisque le risque de développer la maladie est deux fois supérieur comparativement à une population contrôle (Godet, May & Sutherland, 1995). Enfin, un des facteurs de risque sur lequel nous allons nous centrer plus longuement au cours de notre recherche, est le stress. Fréquemment évoqué par les patients comme facteur lié à la rechute, plusieurs travaux menés chez l’animal montrent un effet significatif du niveau de stress sur la rechute (Qiu, Vallance, Blennerhassett & Collins, 1999). Nous aurons l’occasion d’approfondir ces recherches dans le chapitre suivant. Devant le pluralisme des facteurs de risques environnementaux, Carbonnel, Jantchou, Monnet et Cosnes (2009) concluent à une intéraction entre des gênes prédisposant à la maladie et notre environnement. Les constantes modifications de notre environnement depuis la seconde guerre mondiale, pourraient selon eux expliquer l’incidence grandissante de la maladie de Crohn. 

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