La monnaie et le financement

Le rôle social et politique de la monnaie

Un bien collectif Doc.1.p.136

Questions 1 et 2
LECTURE POUR SOI. En quoi la monnaie est-elle un bien privé ?
Parce qu’elle est exclusive (on ne peut en avoir qu’à certaines conditions, donc certains acteurs sociaux en sont exclus) et rival (ce que j’ai, nul autre ne peut l’avoir).En quoi peut-elle être aussi considérée comme un bien collectif ? Parce que sans elle pas d’échange, donc tous les intérêts individuels seraient lésés. Quels sont les acteurs économiques qui créent de la monnaie ?La BCE (banque de premier rang) et les banques de second rang (banques commerciales : BNP, CL, soc gale…)

La confiance Doc.2.p.136

LECTURE Quelle est l’étymologie du mot confiance ?
Du latin con- (« ensemble ») et fidere (« se fier », « croire »). Sentiment de sécurité vis-à-vis de quelqu’un ou quelque chose. Trouver un mot cousin : Fiduciaire Selon Georg Simmel, en qui devons-nous avoir confiance pour utiliser de la monnaie ? « Dans l’organisation et l’ordre étatico-social »

Le scandale des assignats (COURS RACONTÉ)

L’assignat était une monnaie sous la Révolution française. À l’origine il s’agissait d’un titre d’emprunt émis par le Trésor en 1789, dont la valeur est assignée sur les biens nationaux. Les assignats deviennent une monnaie en 1791, dont la valeur est le plus souvent comprise entre 2 et 30 sols, et les assemblées révolutionnaires multiplient les émissions, qui entraînent une forte inflation. Le cours légal des assignats est supprimé en 1797.Confiscation des biens du clergé. Déjà, avant la Révolution, les finances royales sont dans un état catastrophique avec une dette évaluée entre 4 et 5 milliards de livres et la moitié du budget royal sert à résorber cette dette qui ne fait qu’augmenter et à servir de rente pour diverses personnes (aujourd’hui : 15%) . Le risque de banqueroute est grand et il faut, de toute urgence, trouver de l’argent ; le député Talleyrand propose l’idée de confisquer les biens du clergé (et non pas de les nationaliser car aucune indemnité n’a été versée en échange.)[1]. C’est ainsi que le 2 novembre 1789, l’Assemblée nationale constituante décide que tous les biens du clergé seront « mis à disposition de la Nation ». Ces biens seront dorénavant des biens nationaux, destinés à être mis aux enchères pour remplir les caisses de l’État. Cet apport de patrimoine, évalué entre 2 et 3 milliards de livres[1], constitue un gain considérable pour les finances publiques. La mise en vente est confiée à la Caisse de l’Extraordinaire, créée le 19 décembre suivant et définitivement organisée le 6 décembre 1790[2].La vente de tant de biens prend du temps, au minimum un an. C’est un délai beaucoup trop long, les caisses de l’État sont alors vides et la faillite arrivera bien avant que tout ne soit vendu. C’est ainsi qu’il est décidé de créer, le jour même de l’ouverture de la Caisse de l’Extraordinaire, des billets dont la valeur est assignée sur les biens du clergé. L’assignat est né. Le fonctionnement de l’assignat est simple : comme il est impossible de vendre tout de suite les biens du clergé, des billets seront émis, qui représenteront la valeur de ces biens. Toute personne qui désire acheter des biens nationaux doit le faire avec des assignats, il faut donc avant tout que les particuliers achètent des assignats auprès de l’État, c’est ainsi que la rentrée d’argent se fait. Une fois la vente effectuée, de retour dans les mains de l’État, les assignats doivent être détruits. Ainsi, la rentrée d’argent frais est bien plus rapide que s’il fallait attendre que les biens soient véritablement vendus. Les premiers billets émis ont une valeur de 1 000 livres. Une valeur si importante ne les destine pas à servir de billets pour la population, mais à être thésaurisés par des particuliers, leur but étant uniquement de faire rentrer tout de suite de l’argent dans les caisses de l’État. La valeur totale de la première émission sera de 400 millions de livres. Des députés comme Talleyrand, Condorcet ou encore Du Pont de Nemours sont entièrement contre. Pour eux, le problème majeur de l’émission d’assignats est qu’il ne faut pas qu’il y ait plus d’assignats en circulation que la valeur des biens nationaux. Or, à cette époque, les billets sont facilement falsifiables. Il y a donc un fort risque de retrouver en circulation une quantité bien plus importante d’assignats que ce qu’il doit véritablement y avoir, et par ailleurs les assignats émis par les faux-monnayeurs n’apporteront pas de revenus à l’État. Dans un tel cas, les assignats ne vaudront plus rien. Dès le début de 1790, les premiers ratés surviennent. Le 30 mars, Anne-Pierre de Montesquiou-Fezensac déclare au sujet des assignats que c’est «le plus coûteux et désastreux des emprunts». Le 17 avril, l’assignat est transformé en un papier-monnaie. Et l’État, toujours à court de liquidités, l’utilise pour toutes ses dépenses courantes. La machine s’emballe… L’État ne détruit pas les assignats qu’il récupère ; pire, il imprime plus d’assignats que la valeur réelle des biens nationaux. Jacques Necker, alors ministre des Finances, résolument contre la transformation de l’assignat en papier-monnaie, donne sa démission en septembre. L’assignat perd 60 % de sa valeur de 1790 à 1793.Bien que l’assignat voie sa valeur réduite, les enchères des biens nationaux restent tout de même très élevées et seules les personnes aisées peuvent les acheter. C’est ainsi que certains s’enrichissent énormément et achètent d’immenses terrains et bâtiments pour presque rien, en comparaison de leur valeur réelle. La surévaluation légale de l’assignat permet d’acheter des biens par conséquent sous-évalués..

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