La naissance de la photographie dans le monde

Le XIXème siècle malgache, plus précisément dès la fin du pouvoir d’Andrianampoinimerina (178 7-1810) à la fin du royaume de Madagascar en 1896 fait l’objet de notre étude. En effet, cette période est celle de l’arrivée des nouvelles techniques pour le pays, avec le biais des relations avec l’extérieur, surtout avec l’avènement de Radama I (1810-1828) marquant l’ouverture des relations de la Grande Ile avec les puissances Occidentales. Cependant, un changement s’opère avec l’avènement de la reine Ranavalona I (1828-1861) au trône car la grande hostilité de la reine face aux étrangers oblige ces derniers à quitter le pays. Toutefois, l’avènement du prince Radama II (1861-1863), fils de la reine, met à jour la réouverture des portes du pays aux étrangers. Mais son esprit trop libéral, permettant aux autres de profiter du pays, cause le mécontentement de son entourage, qui vont aller jusqu’à l’assassiner. A partir de là, aucun souverain direct du roi Andrianampoinimerina ne monte au trône et un gouvernement parallèle, celui de Rainilaiarivony, Premier ministre devenant prince consort, va gouverner le pays à la place des trois reines successives c’est-à-dire Rasoherina (1863-1868), Ranavalona II (1868-1883), et Ranavalona III (1883-1896). Le règne de la dernière reine sera marqué par la perte de la souveraineté et la fin du régime monarchique en 1896. Ce sera le début de la colonisation.

En fait, les relations avec l’extérieur permettent à Madagascar de bénéficier de l’apport des nouvelles techniques et innovations apportées par les étrangers, et parmi elles s’inscrit « la photographie ». En effet, qu’elle soit utilisée dans la documentation ou qu’elle s’inscrive dans une démarche artistique, la photographie a totalement bouleversé notre conception du temps et de l’espace. Désormais, il est possible de capturer une action précise, à un moment donné du cours de l’histoire. En outre, les clichés obtenus exposent non seulement l’image en elle-même, mais surtout les représentations qui l’entourent. De ce fait, la photographie dévoile les réalités humaines et peut être considérée comme source à part entière de la discipline historique.

Dans la photographie se trouve la notion de maîtrise de la lumière et pour la définir en plus clair, c’est l’art de fixer par l’action de la lumière l’image d’un objet ou d’une personne sur une surface sensible. Elle a traversé le temps comme l’espace tout en en laissant trace à différentes techniques connaissant une évolution sans précédent ; on peut la considérer comme une des plus grandes découvertes de l’histoire. Certes, reconnaître sa valeur en tant qu’art est important mais la considérer en tant que document est aussi indéniable. En effet, par le biais de ses différents supports, elle met en exergue des informations, plus précisément des informations documentaires ponctuelles, précises ainsi que pertinentes permettant de satisfaire les besoins des utilisateurs qu’elles que soient leurs catégories. En conséquence un document photographique est source d’informations et de connaissances, d’où son intérêt certain et toute sa valeur dans le domaine de la transmission de messages et de l’information documentaire .

C’est la raison pour laquelle nous avons choisi d’axer notre recherche sur l’Agence Nationale d’information « Taratra » (ANTA), et plus précisément sur l’important patrimoine iconographique qu’elle détient et exploite depuis sa création en 1977. Nous nous proposons alors d’examiner cette institution dans son fonctionnement et dans ses fondements, de comprendre ses objectifs et la place de son fonds concernant la période ciblée afin d’en étudier l’existant relatif à l’exploitation des techniques documentaires applicable en la matière, à l’organisation et aux perspectives de développement des documents photographiques de l’Agence dans une vision plus large.

Depuis toujours une question se pose : est-ce que l’image vient avant l’écrit ou c’est l’écrit avant l’image ? Durant l’antiquité, l’homme a eu besoin de marquer une trace de son vécu ; d’après les découvertes faites par les historiens, les Hiéroglyphes de l’Ancienne Egypte se situent à la fois entre la gravure et l’écriture, et nous montrent déjà que ce sont les images qui sont utilisées pour s’exprimer. C’est donc la gravure qui est la première forme de l’image.

« Bien avant la découverte de la vraie photographie, son principe est déjà perçu mais n’est seulement qu’une hypothèse. Certes, au IVème siècle avant J.C, Aristote découvre que la lumière du jour pénétrant par un petit trou aménagé dans le mur d’une pièce obscure, projette sur le mur d’en face l’image inversée de tous les objets placés à l’extérieur devant cet orifice. Cette technique est celle employée par la photographie grâce à l’appareil photographique qui est l’objectif. Mais c’est en 1515 que Léonard de Vinci décrit officiellement la « Camera obscura » ou la « chambre noire ». Il est donc nécessaire de dire que le principe de la photographie est connu bien avant sa découverte et la chambre noire peut être considérée comme l’ancêtre des appareils photographiques. Celle-ci est constituée par une boîte fermée, étanche à la lumière, dont une des faces est percée d’un  tout petit trou, lesténopé. L’image inversée d’un objet éclairé placé à l’extérieur devant le trou se forme sur la paroi opposée. ».

Comme la photographie est l’art de fixer l’image sur une surface sensible, la découverte de l’action des rayons lumineux sur cette surface est attribuée aux chercheurs du Moyen-âge. Ceux-ci connaissent les propriétés du chlorure d’argent, un produit sensible à la lumière. Les recherchent vont se poursuivre au XVIIème et au XVIIIème siècle.

Ainsi la découverte du Moyen Age est exploitée par Joseph Nicéphore Niepce. Avec la lithographie, il réussit déjà à obtenir une première image, mais non encore stable, c’est-à-dire que l’image disparaît quelques instants après avoir été obtenue. Niepce se rend compte que l’important est d’interrompre l’action du produit après une période d’exposition à la lumière et après avoir tenté des produits qui éclaircissent à la lumière, au lieu de  noircir avec toujours le même problème de stabilité, il s’intéresse à différents acides qui agissent sur une plaque de métal ou de calcaire ensuite, lavés mais l’acide ne réagit pas à la lumière. Suite à l’utilisation de nombreux acides et autres substances, ce fut toujours un échec.

Cependant, en 1822, une expérience utilisant l’asphalte ou le bitume de Judée  s’avère concluant car elle permet en particulier de créer des supports métalliques pour l’imprimerie. Certes, cette substance perd sa solubilité sous l’action de la lumière mais devient insoluble quand elle est mélangée à de l’essence de lavande, pour ainsi être étendue en couche mince sur une plaque métallique ou de verre. C’est par la suite que la plaque est exposée par l’image lumineuse de la chambre noire. En effet les résultats sont concluants. Cependant, des inconvénients se présentent toujours tel le temps de pose qui est trop long ainsi que la présence des hachures qui peuvent rendre ce dégradé en imprimerie à des images en gravure. Donc il est impossible d’avoir des sujets réels .

Ces procédés sont ensuite étudiés et exploités par d’autres inventeurs comme Jacques Mandé DAGUERRE qui va contribuer au perfectionnement de l’invention de NIEPCE.

Niepce (1765-1883) est un physicien français. Il imagine un moteurà explosion destiné à la propulsion d’un bateau en 1807. Puis, il s’occupe de lithographie et utilise le chlorure d’argent, qui noircit à la lumière, pour reproduire en épreuves négatives les dessins et gravures. Etant officier, il devient commandant du Louvre.

Au début du XIXème siècle, Niepce réussit à obtenir et à conserver une image par l’action de la lumière. Dès 1816, Il pratique en lithographie qui est, par définition, l’art de reproduire par impression les dessins tracés avec une encre ou un crayon gras sur une pierre calcaire, et obtient des négatifs et des positifs, c’est-à-dire des images qui ne sont pas encore stables.

De 1820 à 1822, il parvient à obtenir des images positives et stables avec une matière photosensible qui est l’asphalte ou le bitume de Judée déjà cité ci-dessus. Les premiers pas vers la découverte de la photographie seraient donc attribués à Niepce qui baptise le nom de son procédé par Héliographie, qui est le procédé d’impression ou de fixation des images en utilisant le principe de l chambre noire. Toutefois, en 1829, il va s’associer avec Louis Mandé Daguerre, qui va ensuite perfectionner les inventions précédentes. Celui-ci va jouer un rôle important dans la découverte de la vraie photographie.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LA PHOTOGRAPHIE ET L’AGENCE NATIONALE D’INFORMATION « TARATRA »
Chapitre I : LES DEBUTS DE LA PHOTOGRAPHIE ET SON EVOLUTION DANS LE MONDE ET A MADAGASCAR
I-1-La naissance de la photographie dans le monde
I-1-1-La gravure et la découverte du « camera obscura » ou la chambre noire
I-1-2- La Naissance de la photographie
a- La chimie photographique
b- Les pionniers
I-1-3- L’appareil photographique
I-2- L’arrivée et le développement de la photographie a Madagascar au XIXème siècle
I-2-1-Les débuts difficiles de la photographie en Imerina au temps de Ranavalona I
I-2-2- Une intégration favorable sous Radama II (1861-1863)
1-2-3-L’évolution de la photographie après Radama II
1-2-4- La photographie au début de la colonisation (1896-1897)
Chapitre II- LA PHOTOGRAPHIE-DOCUMENT ET L’AGENCE NATIONALE D’INFORMATION « TARATRA »
II-1-La photographie en tant que document
a- Le document iconographique : stockage et conservation
b- Le rôle du document iconographique
c-Un outil pour illustrer et informer
II-2-L’extraction de l’information et du message
a- La méthode historique
b- L’analyse photographique
II-3-L’agence nationale d’information « Taratra »
II-2-1- L’évolution du service d’information de la colonisation à nos jours
a- Le «Service Photo de l’Information »
b- « Madagascar Presse » (MADPRESS)
c-L’Agence Nationale d’Information « Taratra »
II-2-2-les sources et photos du fonds de l’agence
a- Acquisition et origines
b-Traitement, conservation et stockage
c-Diffusion et exploitation
II-2-3- Du constat des travaux effectues
a- Les atouts de l’agence
b- Ses activités et ses lacunes éventuelles
DEUXIEME PARTIE : INVENTAIRE ET INTERPRETATIONS DES PHOTOGRAPHIES SUR LE ROYAUME DE MADAGASCAR AU DEBUT DE LA COLONISATION (1810-1897), CONSERVEES A L’AGENCE NATIONALE D’INFORMATION « TARATRA »
Chapitre III – ESSAI D’INVENTAIRE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS PHOTOGRAPHIQUES SUR LE ROYAUME DE MADAGASCAR AU DEBUT DE LA COLONISATION (1810-1897)
III-1- Conception de l’inventaire
III-2- Essai d’inventaire analytique
Chapitre IV- STATISTIQUES ET INTERPRETATIONS DES DOCUMENTS INVENTORIES
TROISIEME PARTIE : POUR UNE AMELIORATION DE LA CONSERVATION ET DE LA DIFFUSION DES DOCUMENTS PHOTOGRAPHIQUES DE L’AGENCE NATIONALE D’INFORMATION « TARATRA »
CONCLUSION GENERALE 

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