La naissance et la croissance des villages de Bocachica et de Caño de Loro

Caractéristiques géographiques et socioéconomiques

S’étendant sur une vingtaine de kilomètres carrés, l’île de Tierra Bomba fait partie de la zone rurale du District de Carthagène et comptait approximativement 9 000 habitants selon le recensement national de 2005. Elle est encastrée dans la baie de Carthagène et son emplacement y crée deux entrées : la Bocagrande et la Bocachica – littéralement : Grande Bouche et Petite Bouche. L’île est enveloppée par le flanc occidental de la ville de Carthagène qui s’étend du Nord au Sud depuis les plages de Marbella jusqu’à l’embouchure du Canal del Dique en passant par le port industriel de Mamonal (carte 5). Sur le côté Est de Tierra Bomba, quatre noyaux de populations se sont développés au fil des années et se trouvent donc face à la ville de Carthagène. Chacun d’entre eux constitue une unité administrative, appelée Comunera de Gobierno – UCG). Les quatre villages se nomment Tierra Bomba, Punta Arena, Caño de Loro et Bocachica222. Le côté Ouest de l’île, qui donne sur le large, n’est pas habité  de manière permanente et les terres appartiennent à des particuliers originaires de grandes villes du pays. Au centre de l’île, l’Armée Nationale dispose de terres situées sur la colline La Vigía et surveillées en permanence par les militaires.

La naissance et la croissance des villages de Bocachica et de Caño de Loro, les plus anciens de l’île, sont liées à l’activité militaire et à la défense de la baie : en témoigne la construction à Bocachica des châteaux de San Fernando de Bocachica (1759) et de San José de Bocachica (1732), d’autant qu’à Caño de Loro se trouvait une importante carrière de pierre et de chaux, matériaux indispensables à la construction des murailles et forts (BOSSA HERAZO 2005). Tierra Bomba apparaît recensé pour la première fois en tant qu’hacienda dans les statistiques officielles de 1865 (URUETA 1886) et, selon certains de nos interlocuteurs, le village a été consolidé vers 1940 avec le déplacement des populations pauvres des quartiers de Pekín, Boquetillo, Boquerón y Pueblo Nuevo qui avaient été délogées de la péninsule de Bocagrande pour la construction de l’Avenue Santander. Selon certaines personnes âgées de l’île, la fondation du village insulaire le plus récent, nommé Punta Arena, stratification socioéconomique229. Dans la même étude, la population de Caño de Loro apparaît jeune avec 52,3% des habitants âgés de moins de 25 ans, 37,5% entre 25 et 55 ans et seulement 10,2% de plus de 55 ans. En matière de scolarité, 42% des habitants réalisaient ou avaient réalisé des études préscolaires et primaires, 48% des études secondaires, 3,3% des études universitaires ou techniques et 6,7% n’avaient pas fait des études.

Dans une carte de 1741 (LAWS 1741), l’emplacement actuel du village est désigné comme Punta Periquito (Pointe Perroquet). Perroquet peut aussi être traduit par le mot loro en espagnol et en 1798 le nom Caño de Loro apparaît dans le projet de déplacement de l’hôpital des lépreux de la ville de Carthagène (AGUDELO AREVALO et PLATARRUEDA VANEGAS 2004). sont engagés directement dans l’activité touristique231 et le village n’a jamais constitué un lieu de passage ou de visite des touristes comme c’est le cas à Bocachica ou à Punta Arena. Ensuite, il importe de revenir sur la pêche qui est de moins en moins pratiquée, en partie à cause de la pollution des eaux de la baie de Carthagène, et qui mobilise davantage les hommes plus âgés ainsi que trois femmes. Il s’agit d’une pêche artisanale dont le produit est principalement commercialisé dans le village ou réservé à la consommation domestique. Troisièmement, de nombreux habitants de Caño de Loro tiennent des commerces dans le village : papèteries, vente d’eau, buvettes, petits restaurants ou encore épiceries peuvent être citées parmi les principales activités commerciales. Enfin, certaines femmes travaillent à Carthagène, en tant que domestiques ou vendeuses dans des magasins. Seules deux personnes du village sont employées dans le secteur public : l’inspecteur du village et la directrice de l’institution chargée des personnes âgées.

 

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