La pêche aux Masovoatoaka ou Paretroplus polyactis dans la région Atsinanana

Situation de la pêche continentale

À Madagascar, la pêche continentale est une activité peu étudiée. Par les surfaces pêchées, elle semble marginale comparée à la pêche côtière, pratiquée sur l’ensemble du littoral. Pourtant, les quantités capturées (30 000 t/an) ne sont que deux fois inférieures aux pêches traditionnelle et artisanale maritimes.
La pêche continentale dans la région Atsinanana s’effectue surtout dans les lacs, lagunes, étangs et les fleuves. Pour les pratiquants, c’est une activité continue quelle que soit la saison. Elle est limitée à la pêche traditionnelle avec une utilisation d’équipements rudimentaires tels qu’une pirogue à pagaie en bois et un filet fabriqué localement. Elle joue un rôle important dans l’approvisionnement local en produits halieutiques. Mais en général, la production de la pêche continentale est minime, et ne satisfait pas la demande des grands centres de consommation . Les districts de Vatomandry et de Mahanoro ont des grandes potentialités dans le domaine de la pêche continentale grâce à la présence de nombreux fleuves importants. Mais la pêche est menacée par l’utilisation de techniques qui conduisent à la surexploitation des stocks.

Situation actuelle de l’espèce Paretroplus polyactis

Le Paretroplus polyactis est une espèce endémique appartenant à la famille des Cichlidés. Il a une répartition strictement orientale à Madagascar. Il est surtout abondant dans la zone des Pangalanes.  C’est un poisson très recherché notamment sur le marché de Toamasina. En effet, avec sa chair très corsée et rose-saumonée, il a un goût vraiment délicieux et inégalé. Dans la plupart des cas, pour faire ressortir le goût, on fait cuire le Masovoatoaka avec une sauce tomate. Cependant, on peut trouver d’autres modes de cuisson.
Cette espèce qui a une résilience assez limitée est actuellement classée en danger avec d’autres espèces endémiques à savoir, le Paratilapia ou « Fony », le Paretroplus polyactis, le Gobiis ou «Toho» et le Rheocles Vatosoa ou « Zono ». Jusqu’à maintenant, la connaissance de base sur la biologie, l’écologie et la physiologie de cette espèce restent incomplètes. Rares sont l’étude biologique et le dynamique des stocks de l’espèce qui ont été faites jusqu’à aujourd’hui. En fait, la dernière estimation de production de cette espèce remonte à l’année 1999.
Pour l’ensemble des Pangalanes, le Paretroplus polyactis joue un rôle important au niveau de la pêche. Mais des lacunes de gestion persistent et sont liées à l’application irrationnelle conduisant à la surexploitation des stocks. Cela se voit par la diminution de la taille des poissons arrivés au marché. Si auparavant la taille des Paretroplus polyactis vendu sur le marché tourne autour de 20 – 25 cm. Actuellement, une taille de 8 cm peut être rencontrée.

Espèce Paretroplus polyactis

L’espèce étudiée est le Paretroplus polyactis. Elle est la plus couramment connue sous le nom de Masovoatoka en Betsimisaraka.
Son nom lui vient de la couleur de son œil qui est rouge comme le toaka mena ou rhum rouge. Il a quelquefois été dénommé Gouramier malgache par certains Européens à cause de sa chair rose-saumonée, analogue du Gouramier. Il possède plusieurs synonymes : Ambalotra, Anamena, Hana ou simplement Ha, Garaka, Henamena, Menalamba, Menamaso, Sory. Nombreuses sont les spécificités biologiques de cette espèce à savoir : la localisation est exclusivement dans la zone côtière Est, elle peut être élevée dans un aquarium, c’est un bon parent, et elle pond en creusant une cuvette sous des branches ou autre objet posé sur le fond sa chair rose-saumonée lui rend meilleur en terme de goût.

Régime alimentaire

Le Masovoatoaka appartient au groupe des Omnivores. Le régime est à base de plancton, de mollusques, de crustacés (comme les Patsa) et des végétaux Le tube digestif est assez long. En effet, la longueur de ce tube digestif est en général deux fois plus que la longueur standard du corps.
A cause de ce régime alimentaire, le Paretroplus polyactis a un poids corporel faible par rapport à d’autres espèces de poisson. En effet, un Tilapia ayant la même taille qu’un Masovoatoaka pèse beaucoup plus que ce dernier. Sa chair rose-saumoné vient probablement de ce régime alimentaire aussi.

Mode et période de reproduction

Pour se reproduire, l’espèce Paretroplus polyactis forme un couple. Et durant cette période, les femelles se diffèrent nettement des mâles. En effet, la couleur des femelles devient plus vive et brillante. Les couples sont des bons parents. Ils s’occupent bien de leurs œufs et de leurs alevins et se défendent en repoussant les autres poissons. Cet aspect facilite la reproduction.
La période de reproduction de Masovoatoaka s’échelonne sur cinq mois, de Novembre en Mars c’est-à-dire pendant la période cyclonique. Il creuse une cuvette sous une souche, une branche ou un autre objet posé sur les fonds. Et il pond généralement sur la partie inférieure de cet objet.

Table des matières

INTRODUCTION
Partie I. ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE ET SITUATION ACTUELLE
I. Justification de l’investigation
II. Choix de la zone d’étude
II.1. Localisation
II.1.1. Premier site
II.1.2. Deuxième site
II.2. Présentation globale de la zone d’étude
II.2.1. Milieu physique
II.2.2. Milieu biologique
II.2.3. Milieu économique
III. Identification de la problématique et objectifs de l’étude
III.1. Identification de la problématique
III.1.1. Situation de la pêche continentale
III.1.2. Situation actuelle de l’espèce Paretroplus polyactis
I.2. Objectifs de l’étude
Partie II. MATERIELS ET METHODES
I. Matériels utilisés
I.1. Espèce Paretroplus polyactis
I.1.1. Systématique
I.1.2. Morphologie
I.1.3. Biologie
I.2. Outils d’enquêtes
I.2.1. Pêcheurs
I.2.2. Questionnaires
I.2.3. Moyens de déplacement
II. Méthodologie de travail 
II.1. Investigation bibliographique
II.2. Descente sur terrain
II.2.1. Caractéristiques des zones de pêche
II.2.2. Enquêtes auprès des pêcheurs
II.2.3. Circuits commerciaux de vente de l’espèce Paretroplus polyactis
II.3. Analyse des données
III. Avantages et inconvénients de la méthodologie
III.1. Avantages
III.1.1. Contact direct avec les pêcheurs
III.1.2. Données fiables
III.2. Inconvénients
III.2.1. Mauvaise période d’enquêtes
III.2.2. Faible taux d’échantillon des pêcheurs
Partie III. ANALYSES ET DISCUSSIONS DES RESULTATS
I. Pêche aux Masovoatoaka
I.1. Types de pêcheurs
I.2. Engins de pêche
I.2.1. Pour les pêcheurs à filet
I.2.2. Pour les chasseurs de poisson
I.2.3. Pour les pêcheurs à nasses
I.3. Fréquence de la pêche
I.3.1. Pêcheurs à filet
I.3.2. Chasseurs de poisson
I.3.3. Pêcheurs à nasses
I.4. Vente des poissons
II. Stock exploité de Paretroplus polyactis
II.1. Sites de prédilection
II.2. Période favorable pour la pêche
II.2.1. Géniteurs .
II.2.2. Alevins
II.2.3. Poissons à taille marchande
II.3. Risques de disparition de l’espèce
III. Circuit de vente au profit des collecteurs 
III.1. Circuit 1 : Pêcheurs – Restaurants et/ou Marchés locaux de Vatomandry et de Mahanoro
III.2. Circuit 2 : Pêcheurs – Collecteurs 1 – Restaurants et/ou Marchés locaux de Vatomandry
et de Mahanoro
III.3. Circuit 3 : Pêcheurs – Collecteurs 1 – Collecteurs 2 – Restaurants et/ou Marchés de
Toamasina
III.4. Circuit 4 : Pêcheur – Collecteurs 2 – Restaurants et/ou Marchés de Toamasina
IV. Plan d’aménagement et recommandations 
A. Plan d’aménagement
A.1. Aider les pêcheurs
A.2. Trouver des solutions rapides pour éviter la disparition de l’espèce Paretroplus polyactis
A.2.1. Lutter contre la pêche illicite
A.2.2. Essayer de faire la pisciculture en étangs de l’espèce Paretroplus polyactis
A.3. Exemple d’aménagement piscicole pour l’élevage de Masovoatoaka
I.3.1. Pisciculture artisanale de Masovoatoaka
I.3.2. Etude financière
B. Recommandations
B.1. Aides aux pêcheurs
B.2. Lutte contre la pêche illicite
B.3. Aquaculture de Paretroplus polyactis
CONCLUSION GENERALE 
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 
ANNEXES 

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