LA PREFECTURE DE POLICE DE PARIS

LA PREFECTURE DE POLICE DE PARIS

Je me suis par la suite employée à obtenir des documents rendant compte du point de vue des personnes concernées par toutes ces discussions, c’est-à-dire les étudiants. Sur le conseil de l’une de mes camarades, je me suis rendue aux archives de la Préfecture de Police, qui se trouvent aux Lilas, en Seine Saint Denis. Je m’y suis rendue aux mois d’octobre et novembre 2015. J’ai été très surprise par la documentation trouvée aux archives de la Préfecture de Police. Je ne soupçonnais pas du tout, qu’à l’époque, la Police surveillait les étudiants aussi bien dans leur vie privée, que dans leurs activités associatives et militantes.

Elle retranscrivait les discussions des étudiants lors de leurs réunions. Certaines fiches de renseignements font état d’étudiants africains jugés dangereux. À Paris et dans le reste de la France, des associations d’étudiants africains existaient. Ceux-ci se regroupaient pour pouvoir faire entendre leurs voix et leurs revendications. Ils revendiquaient souvent de meilleurs logements, le paiement de leurs bourses, s’insurgeaient lorsque l’on fermait les locaux qui leur servaient de lieu de réunion. La police avait toujours les comptes rendus des discussions ayant eu lieu dans les foyers ou autres endroits de réunion. Tous les participants aux réunions des étudiants africains étaient connus des services de la police. Les documents que j’ai consultés aux Archives de la Préfecture de Police, m’ont révélé que la police craignait les mouvements panafricanistes. La période des années 1950 et 1960 étant marquée par des tensions dans les colonies au sujet de la 9 décolonisation, la crainte du développement de mouvements révolutionnaires sur le territoire français était particulièrement forte, car on était dans un contexte de Guerre froide. Malgré cette surveillance policière, des associations étudiantes africaines sont créé s en France.

J’ai eu l’occasion de consulter des documents concernant cellesci. J’ai ainsi pu consulter les comptes rendus de l’association de la Fédération des Étudiants d’Afrique Noire en France (FEANF). La FEANF avait son journal « L’Étudiant d’Afrique Noire » qu’elle distribuait en métropole et en Afrique. Des Camerounais, en tant qu’Africains, faisaient partie de la FEANF. Ils avaient cependant leur propre association : l’Union Nationale des Étudiants du Kamerun (UNEK). Ils publiaient un journal : « L’Étudiant du Kamerun ».

Ce journal traitait de des questions d’ordre général dont celle liée à l’enseignement supérieur au Cameroun : la construction des établissements, la formation des élèves, les questions de financement, les contenus des programmes, etc. Le journal avait de nombreux lecteurs (trop vague) et j’ai pu consulter de nombreux numéros. J’ai en particulier exploité le numéro de 1965 qui, dans pratiquement toutes ses pages, traite de l’enseignement supérieur. La découverte et l’exploitation des documents des archives de la Préfecture de Police ont failli m’éloigner de mon sujet. Je me suis prise de passion pour les fiches de renseignement et j’ai failli réorienter mon sujet pour travailler sur « l’activité des étudiants camerounais en France dans les années 1940 jusqu’aux années 1960 ». Je me croyais dans une enquête policière lorsque je lisais toutes ces fiches de renseignement. La police était obsédée par le moindre détail. Mais après réflexion, j’ai recentré mon travail sur mes touts premiers questionnements.

LE SITE CAMEROUNAIS DU MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

J’ai consulté le site Internet du ministère de l’Enseignement supérieur au Cameroun (MINESUP), dans l’espoir d’y trouver un historique des dates les plus importantes dans la mise en place d’instituts scolaires de niveau supérieur. Je n’ai malheureusement rien trouvé de cette nature sur ce site Internet. Pas d’informations sur les débuts dans les années 1960. J’ai été assez déçue car je pensais que le site m’aiderait plus, sachant que sur les sites Internet des ministères de l’Enseignement supérieur d’autres pays en Afrique, les informations sont plus abondantes. 

LES DOCUMENTS TROUVES EN ANGLETERRE 

Les archives nationales de Kew Richmond, à Londres Avec une documentation initiale conséquente, je pensais qu’il n’était pas nécessaire de me rendre en Angleterre pour consulter les archives anglaises, car les rapports de l’ONU traitaient à la fois du Cameroun français et du Cameroun britannique. Je pensais que les informations que j’avais sur la partie anglophone via ces Rapports suffisaient. Mais sur le conseil de ma directrice de mémoire, Madame Anne Hugon, je m’y suis rendue et cela m’a été fort utile. Au mois de janvier 2016, je suis allée à Londres aux Archives nationales de Kew. J’y ai trouvé différents types de documents : des fiches de renseignement sur des étudiants ; des correspondances diplomatiques entre les ambassades du Royaume-Uni à Yaoundé et celle de Russie ; des correspondances entre les membres du gouvernement camerounais et celui du Royaume-Uni ; des documents qui établissent des contrats de financement de la faculté de droit de l’Université de Yaoundé par le Royaume-Uni ; des documents qui concernent le Cameroun méridional et les écoles qui s’y trouvent ; des documents sur les étudiants envoyés en Grande-Bretagne, en Inde et au Nigéria.

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