La radiculopathie cervicale unilatérale

La radiculopathie cervicale unilatérale

Radiculopathie du rachis cervical bas 

Rappels anatomiques 

Le rachis cervical est constitué de sept vertèbres qui, unies les unes aux autres par un disque, dessinent une courbure à concavité postérieure ou lordose physiologique . Il soutient la tête et surplombe le rachis thoracique . Ses vertèbres arborent une plus grande mobilité et une plus petite taille que leurs homologues thoraciques et lombaires . On divise le rachis cervical en deux régions : le rachis cervical haut (vertèbre C1 et C2) et le rachis cervical bas (vertèbre C3 à C7) [6]. Chaque vertèbre cervicale basse dispose d’un arc antérieur, le corps vertébral et d’un arc postérieur, composé de deux pédicules, deux lames, deux processus transverses, deux processus zygapophysaires, et un processus épineux . Les structures énoncées précédemment délimitent des foramens, orifices à travers lesquels passent des éléments vasculonerveux. Ainsi, les processus transverses tracent le foramen transversaire, présent uniquement à l’étage cervical . Les pédicules de deux vertèbres consécutives forment le foramen intervertébral duquel émergent les racines nerveuses rachidiennes . Enfin, l’arc antérieur et postérieur s’unissent pour refermer un tunnel ostéo-fibreux ou foramen vertébral, structure osseuse qui entoure l’axe nerveux médullaire [5]. Il livre passage à la moelle épinière et son enveloppe méningée . Illustration n° 1 : Schéma d’une vertèbre cervicale basse .La moelle épinière débute sous le trou occipital où elle fait suite au tronc cérébral . Elle occupe le canal rachidien jusqu’au niveau de la première vertèbre lombaire (L1) . De chaque côté du rachis, à travers l’espace intervertébral, sortent les racines rachidiennes issues de la moelle épinière, sous forme de nerfs spinaux .Les nerfs spinaux sont constitués d’une racine antérieure motrice et d’une racine postérieure sensitive . Le ganglion spinal qui contient les corps cellulaires sensitifs des racines postérieures se trouve dans le foramen intervertébral . Ce rapport anatomique est non négligeable dans le cadre de cette revue. Il existe au total trente-et-une paires de nerfs spinaux dont huit pairs au niveau cervical . Il y a donc huit paires de racines rachidiennes cervicales . La racine rachidienne correspond à la portion initiale du nerf spinal (ou nerf rachidien) , et constitue le début du système nerveux périphérique . Elles se répartissent par deux, et se situent de part et d’autre de la colonne vertébrale cervicale à chaque étage du rachis . Elles possèdent des territoires d’innervation ou métamères, représentant un ensemble de dermatome/myotome, ce qui les distinguent du plexus nerveux et des nerfs périphériques. Ceci explique la pratique d’un examen neurologique chez les patients avec suspicion clinique de radiculopathie rachidienne . Illustration n°3 : Schéma du foramen vertébral.

Définition de la radiculopathie cervicale 

Du latin « radicula » qui désigne « une petite racine » et du grec « pathos » qui signifie « une souffrance ou un changement accidentel » , la radiculopathie cervicale (RC) regroupe l’ensemble des atteintes des racines nerveuses . Elle correspond à l’addition d’un syndrome rachidien (cervicalgie) et d’un syndrome radiculaire (radiculalgie) et altère la sphère à la fois motrice et sensitive . On parle de névralgie-cervico-brachiale lorsque que la RC est responsable d’une « douleur unilatérale cervicale, irradiant dans le membre supérieur et qui peut être accompagnée de paresthésies » . Plus de la moitié de la population adulte ferait l’expérience de douleurs cervico-brachiales au moins une fois dans leur vie avec une prévalence de 83,2/100 000 individus . La racine nerveuse C7 est la plus touchée, suivie par la racine C6.

Classification 

En fonction de l’origine de la lésion, on divise les patients en deux groupes : – Patients présentant un syndrome radiculaire commun dû à une altération ostéo-disco-ligamentaire non spécifique (cf. Annexe 1) ; – Patients avec syndrome radiculaire symptomatique c’est-à-dire d’origine inflammatoire, infectieuse, tumorale, cancéreuse, post-traumatique ou neurologique (cf. Annexe 1). Il s’agit, le plus souvent, de la somme de facteurs ostéo-discoligamentaires avec dans 75% des cas un rétrécissement du foramen accompagné de la compression d’une racine nerveuse . Nous nous intéressons à la RC commune. 

Physiopathologie 

Le rachis cervical assure deux rôles aux directions opposées : – La stabilité par le port de la tête, avec parfois des charges supplémentaires (bijoux, casques de moto) ; – La mobilité afin de suivre les organes des sens et de la mimique . On parle « d’asservissement du cou aux impulsions partant des yeux ». Ces rôles impliquent l’apparition de phénomènes pathologiques : – En supportant le poids de la tête c’est une zone prédisposée à l’arthrose , Illustration n°5 : Schéma de la compression d’une racine par une hernie discale.  5 – Sa grande mobilité l’expose à des surmenages ou malmenages, des troubles posturaux et des traumatismes [6]. De plus, le rachis cervical ne peut pas absorber de fortes pressions, à l’opposé du rachis lombaire qui participe au caisson abdominal : il peut absorber des contraintes lentes, habituelles et non redondantes mais pas des coups violents. Ces éléments favorisent l’apparition d’une atteinte nerveuse, notamment celle des racines nerveuses . De plus, le diamètre du foramen intervertébral dépend des positions du rachis : quand le rachis est en extension, il y a un rétrécissement du foramen intervertébral alors que lorsque le rachis est en flexion, il y a un agrandissement du foramen intervertébral . C’est ainsi que l’ouverture ou la fermeture non physiologique de ce foramen peut provoquer l’atteinte radiculaire . En effet, « l’intégrité de la racine dépend de l’anatomie et la physiologie du foramen intervertébral dans laquelle elle se trouve ». Un excès de fermeture serait à l’origine d’une compression prolongée de la racine alors qu’un excès d’ouverture génèrerait une mise en tension continue de la racine ou un phénomène de traction à la suite d’un mouvement brusque .

Table des matières

1 Introduction
1.1 Préambule
1.2 Radiculopathie du rachis cervical bas
1.2.1 Rappels anatomiques
1.2.2 Définition de la radiculopathie cervicale
1.2.3 Classification
1.2.4 Physiopathologie
1.2.5 Diagnostic
1.2.6 Prise en charge kinésithérapique conventionnelle de la RC
1.3 Concept neurodynamique
1.3.1 Rappels des caractéristiques du tissu nerveux8
1.3.2 Principes
1.3.3 Classifications
1.3.4 Bilan diagnostic neurodynamique dans le cadre de la RC
1.4 Traitement Manuel dans le cadre de la RC
1.4.1 Techniques de neuro-glissements
1.4.2 Techniques de neuro-tension
1.4.3 Traction cervicale
1.4.4 Neurogymnastique
1.5 Intérêt de cette revue, Problématisation
1.6 Objectifs de cette revue de littérature d’après le modèle PICO
2 Méthode
2.1 Les critères d’éligibilité des études sélectionnées
2.1.1 Schéma d’études
2.1.2 Population/Pathologi
2.1.3 Intervention
2.1.4 Comparateurs
2.1.5 Critères de jugement
2.2 Méthodologie de recherche des études
2.2.1 Sources documentaires investiguées
2.2.2 Les équations de recherche utilisées
2.3 Extraction et analyse des données
2.3.1 Sélection des études
2.3.2 Extraction des données
2.3.3 Évaluation de la qualité méthodologique des études sélectionnées
2.3.4 Méthode de synthèse des résultats
3 Résultats
3.1 Description des études
3.1.1 Résultats de la recherche, sélection des études incluses
3.1.2 Caractéristiques des études exclues
3.1.3 Caractéristiques des études inclues
3.2 Risque de biais des études
3.2.1 Grill d’analyse utilisée
3.2.2 Synthèse des biais retrouvés
3.3 Effet du traitement Neurodynamique sur la douleur et la force de préhension
3.3.1 Critère de jugement primaire : la douleur
3.3.2 Critère de jugement secondaire : la force de préhension
4 Discussion
4.1 Analyse des principaux résultats
4.1.1 Analyse de l’effet sur la douleur
4.1.2 Analyse de l’effet sur la force de préhension
4.2 Applicabilité des résultats en pratique clinique
4.3 Biais potentiels et limitations de la revue
5 Conclusion
5.1 Implication pour la pratique clinique
5.2 Implication pour la recherche

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