La révolution des TIC dans les pays développés

Les TIC : une chance pour l’Afrique ?

L’avènement des TIC1 et des biotechnologies constitue, sans conteste, les deux innovations majeures de ces trente dernières années. Elles provoquent déjà de profonds bouleversements dans les économies, les sociétés, les cultures et accélèrent le processus de globalisation. A se limiter aux seules TIC, la réalité que recouvre leur irruption dans les économies développées est celle d’une véritable mutation socio- économique2, politique et culturelle. Outre les technologies de l’information elles-mêmes, cette mutation concerne l’ingénierie, la conception, la production et la structure des entreprises. Ces technologies tendent à redéfinir les rôles de l’information, de sa circulation et de son exploitation au sein des différentes structures et organisations de l’économie et de la société. L’organisation du travail, le système de formation et d’éducation, la création artistique, la production culturelle, jusques et y compris les rapports sociaux, s’en trouvent aussi affectés.

Au Sud, et notamment en Afrique lors de la dernière décennie, les TIC ont connu une croissance considérable. L’engouement des pays d’Afrique pour ces technologies est réel. La progression des utilisateurs de la téléphonie cellulaire et des connexions à l’Internet est impressionnante. Ce développement qui demeure inégal entre les différents pays, et limité en raison de la faiblesse des infrastructures et de la limite des marchés, n’en a pas moins suscité quelques réflexions et projets tendant à Après une présentation des bouleversements introduits par les TIC dans les pays développés qualifiés de révolution (1), nous exposons quelques éléments du glissement rhétorique et analytique qui va conduire certains analystes à proclamer les TIC au service du développement (2), pour montrer ensuite que la réalité est plus complexe, plus grave, appréhendée globalement par la notion de fracture numérique à laquelle nous substituons celle de fracture cognitive (3). Enfin, et au-delà des opportunités sectorielles que les TIC permettent en Afrique, leur gouvernance à l’échelle mondiale constitue l’enjeu essentiel aujourd’hui (4).

La révolution des TIC dans les pays développés

l’inflation3. Elle est accompagnée par le développement et l’introduction boursière rapide et haussière des valeurs des nouvelles entreprises (start- up) du secteur des TIC. Le commerce électronique, défini comme la vente de biens et de services à travers Internet à destination du grand public Business to Consumer (B to C) ou entre entreprises Business to Business (B to B), représente une faible part du commerce traditionnel mais connaît une progression fulgurante4. Cette vague de croissance que les Etats-Unis connaissent est d’autant plus espérée et appréciée que l’économie et la société américaines sortent d’une étape difficile longue de deux décennies : choc pétrolier de 1973, enlisement dans la guerre avec le Vietnam, crise du dollar, concurrence japonaise, etc. La croissance des années 1990 est essentiellement  ». Le surplus de productivité provoqué par l’informatisation est, en effet, peu perceptible, voire difficilement mesurable. Mais ce constat est vite dépassé car même si la productivité de- meure limitée, on s’accorde à dire que les causes sont à rechercher ail- leurs, notamment dans le management qui ne s’est pas suffisamment adapté aux TIC, à la culture d’entreprise qui évolue lentement et à la faiblesse ou au manque de qualification du personnel.

économie6. En effet, avec la numérisation croissante des informations, leur poids considérable dans les différentes activités économiques et sociales, les règles d’échange fondées sur le commerce des produits maté- riels, réputés rares dans le cadre de l’économie industrielle, tendraient à être dépassées par de nouvelles portant sur l’information, un bien reproductible sans contraintes majeures ni lien particulier avec un produit matériel. Les notions de propriété, de richesse et de valeur vont être appréhendées dans le cadre du concept de nouvelle économie basé sur de nouveaux principes économiques, voire de nouvelles lois. L’envolée des valeurs boursières des entreprises de haute technologie provoque et amplifie une bulle spéculative qui va entraîner la faillite d’un grand nombre de start-up puis la chute de la valeur des entreprises du secteur des TIC. Fin 2002, la valeur de l’ensemble des entreprises cotées sur le marché Nasdaq (bourse des entreprises de haute technologie) vaut près de cinq fois moins leur valeur de début 2000. Le doute et la cri- tique s’installent. Le nouveau régime de croissance aux USA n’aurait pas été impulsé par les TIC. Celles-ci auraient eu peu d’impact sur l’amélioration des performances de l’économie et notamment sur l’accroissement de la productivité. Nous ne serions pas face à un boule- versement radical de la production de richesses, voire face à l’avènement..

Cours gratuitTélécharger le cours complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *