Projet urbain et développement durable

Définition et réflexions autour des termes du sujet de recherche « projet urbain » et « développement durable »

L’apparition de la notion de projet urbain « participe d’un fantastique processus de retournement des idées qui depuis trois décennies, a complètement renouvelé les concepts utilisés dans l’aménagement des villes »1. Patrizia Ingallina2 souligne cependant que la réflexion sur le projet urbain était encore récemment en cours ; « il s’agit d’un concept et d’une manière d’agir en formation qui marquent un moment de transition entre la manière traditionnelle de penser l’urbanisme et une nouvelle approche, moins figée et plus ouverte aux transformations et aux débats ». Ainsi, il apparaît essentiel de s’attarder sur la signification plus ou moins exacte de la notion de projet urbain. Mais avant cela, il convient de se pencher sur l’interrogation suivante : comment s’est forgée la conception actuelle du projet urbain? ouvrant la voie à la participation des citoyens est mythique ». Le travail d’analyse typo- morphologique effectué par la ville contribue à l’apparition d’une « culture de projet ». En Italie, et plus particulièrement à Bologne, les principaux problèmes urbains de la fin des années 1960 sont : la gestion d’un patrimoine ancien relativement dégradé, et la volonté de réintroduire des logements sociaux dans les centres anciens (Ingallina, 2001).

L’enjeu a donc été, avant tout, de repenser la ville dans sa globalité, en créant une continuité entre le centre historique et les quartiers modernes (périphérie) et en promouvant le droit à la ville pour tous (mixité sociale). Cette nouvelle vision contraste réellement avec les pratiques de l’époque puisque le centre historique était alors considéré comme le lieu le plus important de la ville, un lieu ayant une forte valeur patrimoniale. La démarche de planification de Bologne est fondée sur une vision de recupero ; c’est à dire une nouvelle philosophie, une nouvelle façon de penser la ville. Désormais, le processus de planification doit « tenir compte de la ville dans sa globalité et tenir compte de l’avis de ses habitants » (Ingallina, 2001). Ainsi, la ville ancienne peut être définie comme « un système relationnel, un lieu permettant l’imbrication des tissus urbains et sociaux différents » (Ingallina, 2001). L’intervention sur la ville implique la réutilisation de ses espaces et suppose de « reconstruire la ville sur la ville ». C’est ce que Chaline3 (1999) appelle « l’urbanisme de régénération », qui se caractérise par l’ampleur spatiale des friches, la nécessité pour les pouvoirs publics à intervenir pour reconquérir les espaces et le renouvellement des objectifs et des méthodes de l’aménagement. La ville peut également être caractérisée comme un ensemble de pratiques sédimentées qu’il convient de conforter à travers le maintien des classes populaires dans le centre des villes et la participation des habitants aux choix urbanistiques.

La culture projet : une alternative au plan

 L’expérience de Bologne a eu une forte répercussion en Europe et tout particulièrement en période, apparaît en France la notion de « projet urbain » (Tomas4 1998 ; Ingallina5 2001) employée à l’occasion de congrès et de colloques des agences d’urbanisme et de la fédération des Sociétés d’Economie Mixte (SEM) ; pour s’opposer à l’urbanisme fonctionnaliste dans un contexte socio- économique en évolution. Concernant le cas Français, l’objet de l’urbanisme fonctionnaliste des Trente Glorieuses était d’intervenir dans des terrains vierges ou peu urbanisés : la production urbaine de la fin des années 70 se caractérise, quant à elle, par les préoccupations divergentes de celles de l’ancien urbanisme, ce qui s’est traduit par une évolution de l’ancienne approche réglementaire. Après avoir rapidement énoncé les conditions d’émergence de la notion de « projet urbain », il convient à présent de tenter de définir cette notion qui demeure encore assez floue et de déterminer dans quel contexte elle évolue aujourd’hui. de l’information a largement contribué à faire de notre planète un seul et même espace. Aussi, on peut dire que l’ensemble des sociétés a subi des mutations (recomposition sociale, macro-économie, gouvernement urbain…) et que le système urbain mondial a été profondément modifié en subissant le double processus de métapolisation et de globalisation.

 

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