Ce travail scientifique porte sur l’impact de l’émission parité-famille de la radio okapi sur la promotion de la femme de Goma.

Depuis la nuit de temps, l’image de la femme était celle de la mère foyer, de l’ouvrière, et non d’une personne faisant partie intégrante de l’histoire. Or, dans tous le temps la femme a supporté une charge beaucoup plus lourde que celle de l’homme. Pour les acteurs anciens, la situation de la femme est voisine de l’esclavage, comme l’illustre cette déclaration de Jacques Le Rider : « la femme est proche de l’animal et du nègre, elle est portée par ses instincts primitifs. Mais comme elle a une âme enfantine et que la nature l’a dotée de l’instinct maternel, sa seule véritable vocation est la maternité ».

Pour cela d’ailleurs, l’on a assisté à travers le monde à des revendications sous une demande sociale de la part des femmes pour exprimer la différence et affirmer leur identité. C’est ainsi qu’on peut distinguer différents courants du féminisme nés en occident depuis la seconde moitié du XIXe siècle, pour réclamer le droit de vote, le droit aux conditions de travail, et à l’éducation pour les femmes.

Au cours des années soixante aux années septante-dix, la présence croissante des femmes dans les universités européennes marque l’émergence d’une histoire des femmes par différents courants du féminisme, ayant droit à être connue et visibilisée, ces femmes revendiquent alors et dénoncent les inégalités culturelles et remettent en question le rôle de la femme dans la société. Constatant cela, plusieurs secrétaires de la société qui sont les écrivains, se sont donnés aussi pour tâche d’y penser. Bien sûr la littérature y est abondante pour critiquer la place accordée à la femme dans la société, mais nous citons à titre exemplatif, SIMONE DE BEAUVOIR qui déclarait dans le deuxième sexe : « la femme a toujours été, si non l’esclave de l’homme, du moins sa vassale, les deux sexes ne se sont jamais partagés le monde à égalité, et aujourd’hui encore, bien que sa condition soit en train d’évoluer, la femme est lourdement handicapée. En presque aucun pays son statut légal n’est identique à celui de l’homme, et souvent il la désavantage considérablement ». Non seulement cela, mais aussi la préoccupation a fait l’objet d’une grande influence dans les conférences consacrées dans tous les continents de l’Europe passant par l’Afrique et l’Amérique aux questions concernant désormais la promotion de la femme et ses droits. Quelques datent illustrent ces étapes :

• D’abord en 1985, la conférence de Nairobi, chargée d’examiner et d’évaluer le résultat de la décennie des Nations-Unies pour la femme. Les participants ont adopté les stratégies prospectives pour la promotion de la femme, qui contenaient des mesures visant à concrétiser l’égalité des sexes et à promouvoir la participation des femmes dans les efforts de développement et de paix.
• En suite en 1995, la conférence de Beijing, la quatrième conférence mondiale sur les femmes, dont le programme d’action estime qu’il faut promouvoir l’autonomisation des femmes en développant leur compétence technique, connaissance et améliorer leur capacité pour contribuer à sa promotion.
• Et enfin en 1996, lors de la quarantième session de la commission de la condition de la femme des Nations-Unies. Celle-ci à proposer aux Etats, à la communauté internationale, à la société civile et au média, une série d’actions comprenant l’intégration d’une démarche soucieuse dans la promotion de la femme.

Bien évidemment, soucieux du rôle que joue les médias en tant que quatrième pouvoir dans la formation de l’opinion publique, ils s’avèrent l’une des armes la plus solide de combat dans une telle lutte. Comme le soulignent, les conclusions concertées de la quarantième session de la commission de la condition de la femme des Nations-Unies, que la communication et l’introduction des nouvelles technologies de l’information donnent aux médias la possibilité d’apporter une contribution historique à la promotion de la femme. Comme le dit si bien encore le slogan popularisé par la FAO : « Il n’y a pas de développement sans communication».

Ainsi des stations de radio et télévision, des journaux ont initié des programmes consacrés aux femmes. Donc, la participation de la femme dans divers programmes, domaines importants de la prise de décision pour promouvoir la femme. C’est le cas avec les émissions : Femmes d’exceptions sur la France Info ; Le Monde au Féminin sur la Voa Afrique ; Univers des Femmes sur la télévision Nationale Guinéenne et Parité et Famille sur Radio Okapi. Dans le cadre de notre recherche, nous nous focalisons sur cette dernière.

En effet, en matière de l’autonomisation de la femme, de son éducation, et de la parité à Goma, il serait discutable d’affirmer que la femme s’est aisément fait une place souhaitable. La déconsidération sociale ; l’inégalité sociale ; l’insuffisance d’instruction ; la condition de vulnérabilité sensiblement aggravée dans les années précédentes par des conflits et guerres, sont entre autre les faits qui, selon les données de l’International Alert en collaboration avec l’observatoire de la parité en République Démocratique du Congo prouvent qu’elle ne l’a pas encore été dans la société actuelle.

Dressant un bilan de la parité, de l’autonomisation ou de l’éducation de la femme à Goma, en particulier, et au Nord-Kivu, en général, les données récoltées par l’observatoire de la parité en République Démocratique du Congo en collaboration avec l’International Alert, montrent très clairement que, malgré des tendances encourageantes dans certains secteurs, la plupart de femmes demeurent fortement sous-représentées dans le plus grand nombre de secteurs analysés surtout au niveau des instances décisionnelles des organisations et institutions.

En s’intéressant d’une manière générale à travers douze secteurs notamment : le secteur économique ( entreprise privée et publique) ;le secteur agricole et de l’élevage ; le secteur éducatif ; le secteur de la santé ; les organismes locaux de prévention, de gestion et de résolution des conflits ; le secteur des médias ; les secteurs des organisations de la société civile ; les entités territoriales décentralisées et déconcentrées ; le secteur de la sécurité ; le secteur de la justice ; le secteur des partis politiques ; et les institutions politiques. L’état des lieux des données récoltées par ces deux organisations illustre que, les secteurs les plus prometteurs c’est-à-dire qui comptent un pourcentage moyen de femmes, incluent : les organismes locaux de prévention, de gestion, et de résolution des conflits ; le secteur agricole et de l’élevage ; certains cabinets ministériels provinciaux ; le secteur des médias et le secteur de santé.

Par ailleurs, selon les mêmes données, les secteurs dans lesquels les femmes demeurent quasi absentes comprennent : la plupart des institutions politiques, le secteur de la justice (civile ou militaire), les entités déconcentrées, le secteur de la sécurité plus précisément au sein de la police nationale congolaise, le secteur économique ; le secteur public et privé.

D’où globalement, il reste impératif de développer une réflexion sur les voies par lesquelles faire progresser la parité, l’autonomisation de la femme, et ce, afin de promouvoir la femme, et tenir la promesse de l’article 14 de la constitution.