La symbolique du serpent sur le continent Américain

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Le signe du Serpent dans l’astrologie aztèque

Les Aztèques possédaient trois calendriers. Le premier, le calendrier divinatoire sacré appelé Tonalpohualli, comportait 260 jours regroupés en treize groupes de vingt jours (trecena). Le deuxième, le calendrier solaire (Xiuhpohualli), était en fait le calendrier civil. Il comportait dix-huit mois de vingt jours, auxquels on rajoutait le Nemomtoni – ou Nemotemi –, un dernier « mois » de cinq jours, afin d’arriver aux 365 jours de l’année solaire. Enfin, le troisième calendrier, le calendrier vénusien, comportait 584 jours et était dédié à Vénus, et donc à Quetzalcóatl. Cinq années vénusiennes équivalaient à huit années solaires. Ainsi, il correspondait au calendrier solaire au terme d’un cycle de 104 années solaires, appelé Ueuetiliztli, « Vieillesse ». Les calendriers sacré et solaire des Aztèques provenaient des calendriers mayas. Le Tonalpohualli correspondait au Tzolkin, alors que le Xiuhpohualli était l’analogue du Haab.
Dans les calendriers solaire et sacré, le cinquième jour de chaque mois était placé sous le signe du serpent. Nommé Cóatl par les Aztèques, Chiccan par le peuple Maya, il était dédié à la déesse Chalchiutlicue, (« Serpent Grand-Mère »), déesse de la terre. Dans l’astrologie aztèque, les serpents étaient représentés avec des crocs, ce qui conféraient aux natifs de ce signe une certaine agressivité, mais dans ce qu’elle a de meilleur : pugnacité, sens du risque, détermination. Ils étaient donc prédisposés à la prospérité – les dieux-serpents étant, nous l’avons abordé, des dieux d’abondance, eau, terre, moisson – si toutefois ils travaillaient assez et se montraient digne de leur bonne fortune. Sans quoi le sort pouvait se retourner contre eux, rappelant le dénuement du serpent. Par conséquent, ils étaient souvent destinés aux métiers des armes ou du commerce. Par ailleurs, les commerçants qui faisaient affaire avec des peuples éloignés ne partaient jamais sur les routes avant d’avoir fêté le jour 1-serpent, se protégeant ainsi des dangers qui pouvaient les attendre en chemin.

Les serpents des mythes de sexualité

Le serpent apparaît dans plusieurs mythes d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud en rapport avec la sexualité :
Tlazolteotl, patronne aztèque des sages-femmes, était souvent représentée un serpent et un mille-pattes entrelacés à sa droite (figure 14), ce que les archéologues considèrent comme un symbole de fertilité. Par ailleurs, on prêtait parfois à la déesse des connotations érotiques.
A Chichén Itzá, ville maya à influence toltèque, on connaît une représentation du dieu Ehécatl le pénis en érection. Mais les historiens ne sont pas certains qu’il s’agisse d’un rapprochement entre le serpent et le sexe masculin (MUNDKUR(10)).
Enfin, une légende bolivienne raconte l’histoire d’un homme qui faisait l’amour avec la Lune. Son pénis s’est alors tellement allongé qu’il dû le ranger dans son sac pour rentrer au village. Dans la nuit, alors que l’homme s’était assoupi, son pénis est sorti du sac et est allé violer des jeunes filles du village. Le père de l’une des victimes vengea sa fille en coupant le sexe, qui se changea en serpent.

• Les serpents à deux têtes :
Chez les Mayas, le Serpent des Visions est une divinité centrale. Ce serpent était le lien entre le monde des vivants et celui des morts, la route qu’empruntent les divinités pour se révéler aux hommes. Vivant au centre de la Terre, ou trônant sur la cime de l’Arbre du Monde – axe entre le Ciel et la Terre –, il peut aussi être représenté sous la forme d’un serpent céleste dont les têtes, à chaque extrémité, symbolisent, l’une la vie et l’Est, l’autre la mort et l’Ouest (PONTALIER-RABOT(13), GUENARDEAU(4), GIMARAY(3)). Le corps du serpent est l’image de la voûte céleste, d’un pont entre la vie et la mort que les défunts et les dieux pouvaient emprunter pour rejoindre le monde des vivants. Il apparaît parfois gueule ouverte, laissant s’échapper l’un de ces esprits, notamment Itzamma, dieu du Ciel dans la cosmogonie maya (figures 15 et 16). Lors de cérémonies rituelles telles que l’intronisation d’un nouveau roi ou l’initiation d’un nouveau chaman, on invoquait le Serpent des Visions afin d’entrer en contact avec les dieux ou les ancêtres, et se mettre sous leur protection. Les participants subissaient alors des saignées massives (les rois, par exemple, s’entaillaient le pénis, alors que leurs épouses se transperçaient la langue). On recueillait leurs sangs dans des bols emplis de papiers, auxquels on mettait ensuite le feu. L’intense fumée qui s’en dégageait alors matérialisait la montée de l’énergie humaine vers les dieux du ciel, de même que la voie que les forces divines empruntaient pour descendre sur les Hommes. Dans cette colonne de fumée apparaissait ainsi le corps du Serpent des Visions. Il semblerait qu’il s’agisse d’une hallucination provoquée par la décharge d’endorphines dans le cerveau en hypoxie des participants de ces cérémonies de saignées.

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