L’Amblyopie introduction – définition

L’AMBLYOPIE

I / INTRODUCTION – DEFINITION :

Amblyopie = acuité  visuelle  réduite, uni ou bilatérale  liée  à  une anomalie de la maturation  des  structures  cérébrales  traitant  différents éléments de  la fonction  visuelle d’un œil ou des 2 surtout  de la discrimination des formes, de  la localisation spatiale ou  de  la vision binoculaire et stéréoscopie, en raison d’une  utilisation  anormale ou  déficitaire.

-C’est la cause la plus fréquente de  mauvaise  vision unilatérale chez l’enfant. Sa prévalence serait comprise entre 3 % et 5 % chez les enfants de moins de 6 ans.

– Elle  s’installe  avec  une plus grande fréquence entre 1 et 4 ans. Le risque est  très faible  au-delà  de  6 ans.

-Phénomène est réversible, si le facteur déclenchant de l’amblyopie est levé avant la fin de la période sensible (6-7 ans). Au  delà  de cette période, la rééducation d’un œil amblyope devient difficile, longue  avec  des chances  de  récupération  minimes.

 

II/ DEVELOPPEMENT DE LA VISION ET PERIODE CRITIQUE :

III/ CLASSIFICATION  DES  AMBLYOPIES :

– classement selon son degré, latéralité et son étiologie.

A / Degré d’amblyopie :

– Du  point de vue ophtalmologique, on distingue :

  • Amblyopie profonde: AV  de l’œil dominé est  inférieure  ou  égale à 1/10.
  • Amblyopie moyenne : AV de l’œil  amblyope est  comprise entre 1/10 et 4/10.
  • Amblyopie légère: AV  de  l’œil  amblyope  au-delà de 5/10.

-L’amblyopie est dite relative s’il existe 1différence d’au moins 2  lignes d’AV entre les 2 yeux.

– Cette classification  ne peut être  utilisée qu’après que l’acuité visuelle a atteint  les 10/10, vers  l’âge de 5 à 6 ans. Elle devrait tenir compte de l’âge, des optotypes et leur mode de présentation, et d’autres caractéristiques de la fonction visuelle (CV, sensibilité au contraste…)

      B / Latéralité :

– L’amblyopie  peut  être uni ou bilatérale, mais la  majorité  des  amblyopies  observées en  pratique courante  sont  unilatérales.

-Une amblyopie est dite  relative si différence d’au moins deux  lignes d’acuité visuelle entre les 2 yeux.

C/ Etiologie :

 – Les  étiologies se divisent en trois groupes :

  • Causes organiques : anomalies chorio-rétiniennes  (cicatrices de  chorio-rétinite  par  embryo-foeto-pathie  toxoplasmique, reliquats vitréo-rétiniens) ou
  • Causes
  • Causes mixtes.

IV / DIAGNOSTIC  DE  L’AMBLYOPIE :

A/  MEE  DE L’AMBLYOPIE :

– Les examens cliniques  ou  para-cliniques  différent selon l’âge et la coopération  de  l’enfant. La certitude diagnostique  est  nécessaire  pour  débuter  TRT.

– À tous les âges, l’examen clinique est  généralement suffisant. Les examens complémentaires, sont utiles en cas d’amblyopie par  privation visuelle  ou  organique.

– Age  préverbal  avant  3 ans et  verbal  après 3 ans.

1/   Avant l’âge de 18 mois :

 α / Examen du comportement  en relation  avec la vision :

– Un œil amblyope entraîne  une  anomalie de l’orientation du  regard et  du comportement.

  • Occlusion alternée :

– Ce test consiste à cacher alternativement chaque œil  de l’enfant et  à examiner ses réactions.

– En cas d’amblyopie, l’occlusion de  l’œil dominant (sain) déclenche une réaction de l’enfant contrairement à l’occlusion de l’œil amblyope.

  • Signe de la toupie :

– L’enfant   amblyope  effectue  un large mouvement de  la tête  pour  regarder  un objet  du  côté  de  l’œil amblyope  avec  l’œil  sain  =  mouvement  de toupie.

– L’amblyopie est confirmée par la convergence entre ce signe  et  l’occlusion alternée.

  • Lunettes de dépistage de Sarniguet-Badoche:

– Lunettes  équipées de grands  bi-secteurs  nasaux, servent à détecter une  ésotropie non  alternante. L’œil  amblyope  non fixateur disparaît derrière le secteur homolatéral  et  ne peut  reprendre la fixation lors du test à l’écran. C’est  un test indirect.

 β / Méthode du regard préférentiel.

 -Evaluation de l’acuité de résolution spatiale de l’œil ou du pouvoir séparateur rétinien.

– Consiste à présenter des cartes  avec  2 plages (une  uniforme, l’autre striée) et étudier le côté vers  lequel l’enfant porte son regard  alors que le réseau est présenté  aléatoirement à droite ou  à gauche. L’enfant regarde préférentiellement  la plage striée .Le réseau est considéré  comme  perçu si l’enfant porte son regard du côté du réseau alors que la carte de cette fréquence spatiale est présentée à plusieurs reprises. La dernière carte avec réponse correcte définit la fréquence spatiale maximale vue par un œil, et sa capacité visuelle.

-l’œil amblyope ne perçoit plus les cartes de fréquence élevées, correspondant aux meilleures acuités V.

     γ/ Examens complémentaires :

-Peuvent  aider à confirmer l’existence de l’amblyopie.

  • Les PEV flashes:

– L’amblyopie  est  évoquée  devant  une asymétrie de réponse entre les tracés de chaque œil, portant  sur l’amplitude de l’onde P100  qui  est  diminuée et sur le temps de culmination  qui est  augmenté.

 Electroencéphalographie (EEG) quantifiée

– l’ouverture des yeux provoque une diminution du rythme α appelée réaction d’arrêt visuel. En cas d’amblyopie, cette  réaction est  altérée,  voire absente lors de l’ouverture de l’œil amblyope.

2/ Entre 18 mois et 3 ans.

  • Regard préférentiel :

– Entre 18 mois et 3 ans, l’enfant est moins intéressé par les réseaux qui lui sont présentés, même  s’il les  perçoit, ce qui peut fausser les  résultats. Cependant, les  auteurs  préconisent  d’utiliser  cette  méthode durant  toute  la  période  préverbale  (jusqu’à 3 ans).

  • Lunettes de dépistage de Sarniguet-Badoche :

– l’œil amblyope peut prendre la fixation, mais ne la garde pas.

  • Signe de la toupie.
  • Tests d’appariement : dés l’âge de 2-3 ans.

– Le test cherche l’existence d’une  asymétrie entre les 2 yeux et à détecter  une amblyopie  et  sa  profondeur.

-L’enfant  doit  montrer, sur  une  planche l’optotype correspondant  à celui  qui  lui  est  présenté  par l’examinateur. Les échelles morphoscopiques  peuvent être utilisées constitués de dessins +++ ou lettres.

  • PEV: garde un intérêt.

3/  Au-delà de 3 ans :

– l’enfant est  capable de répondre aux  tests d’acuité.

  • Échelles angulaires :

– Utilisables dès l’âge de 3 ans environ, tant  en vision de loin qu’en vision  de  près. Les enfants différencient  bien le haut  et le bas  et  ces directions  peuvent  être privilégiées. La plus utilisée est celle des E de Snellen. échelles de Weiss ou  de Rossano-Weiss, conçues  pour  mesurer  l’acuité  visuelle de  près.

  • Échelles morphoscopiques :

– Les échelles  morphoscopiques, en particulier les échelles « images » peuvent  être utilisées tôt.  Les tests symboles, chiffres et plus encore lettres, ne sont utilisables que chez de grands enfant.

B/ BILAN OPHTALMOLOGIQUE :

    1 / Interrogatoire :

– Chercher : notion d’incidents au cours de la grossesse ou l’accouchement,  ATCD de l’enfant, anomalies de la réfraction ou d’amblyopie dans la fratrie.

2/ Examen ophtalmologique :

       – α/ Mesure de la réfraction :

– Temps fondamental  de la Pec. Il est  nécessaire  de prescrire la correction optique totale déterminée sous  cycloplégie  avant  d’entreprendre  la  rééducation.

– Mesure après instillation de cycloplégiques :

  • Cyclopentolate 1% ou 2 %: 2 gttes à 5 minutes d’intervalle et mesurer la réfraction  objective  45 minutes  après  la seconde
  • Cycloplégie atropinique +++ : instillé 2 x/ jour, matin et soir, durant les 6 à  8 jours précédant l’examen, ainsi que le matin de l’examen. Dosage  à 0,3 % avant  2 ans, 0,5 % entre 2 et 10 ans.

      – β / Examen ophtalmologique : essentiel

– Complet , bilatéral  avec  un  FO  pour  rechercher  une  éventuelle pathologie amblyogène  qui peut être organique ,qu’il s’agisse d’anomalies chorio -rétiniennes  ( cicatrices  de chorio-rétinite  par embryo -fœtopathie  toxoplasmique, reliquats  vitréo-rétiniens) ou  papillaires  ( papille en fleur de liseron, colobome, etc.) ou privative (cataracte congénitale ou  post-traumatique, leucome cornéen, etc.)

– Si doute sur l’existence d’une anomalie oculaire, réaliser si nécessaire à  un examen sous anesthésie  générale, complété  par l’électro -physiologique.

C /  BILAN  ORTHOPTIQUE :

– Doit être pratiqué devant toute amblyopie, puisque celle-ci peut relever d’une étiologie strabique.

1 /  Etude de la vision binoculaire :

L’étude apporte des  renseignements quant aux possibilités thérapeutiques, surtout si amblyopies profondes.

2 / Recherche  d’un strabisme :

– En fonction  de l’âge, l’importance de la déviation oculaire est appréciée  soit  par la méthode des  reflets cornéens, soit à l’aide de prismes, du déviomètre ou au synoptophore. Il faut  rechercher un  microstrabisme, souvent  difficile à objectiver  avant  l’âge scolaire, mais  qui est à  l’origine  d’amblyopies  profondes, rebelles à toute rééducation.

Autres  anomalies  peuvent aussi  être  retrouvées : nystagmus congénitaux, patents ou manifestes latents, paralysies oculomotrices  passées  à la  concomitance.

V / ETIOLOGIES  DES  AMBLYOPIES :

 – Les facteurs amblyogènes variables .On distingue 2 entités d’amblyopies : fonctionnelle, organique et  un type  mixte  associant  les 2 au niveau  du  même œil.

A/ AMBLYOPIES  FONCTIONNELLES :

Acuité visuelle basse sans anomalie décelable  sur les voies visuelles.Elle peut  être de 3 types  parfois  associés : réfractive, strabique ou par privation.

– Le substrat  neurologique  se  situe  au niveau  du cortex  visuel  primaire (V1)  et du cortex  extra-strié.

  • La privation : obstacle sur  le  trajet  des  rayons  lumineux et par conséquent absence de  stimulus   S’observe  dans le ptosis, l’hémangiome palpébral occlusif,  l’occlusion de l’œil.
  • Les anomalies réfractives+++: les amétropies  fortes  et  surtout  l’anisométropie = flou visuel   (qui cause une  diminution de la qualité du stimulus lumineux sur la rétine.
  • Les strabismes+++: causant  diplopie + confusion   → compétition  des messages adressés au cortex V

B/ AMBLYOPIES ORGANIQUES :

– L’amblyopie  organique  est  une  acuité  visuelle basse secondaire à une  pathologie  altérant l’anatomie des voies visuelles à un de ses différents  étages. Ces étages sont schématiquement au nombre de trois :

  • Transmission : cataracte congénitale, taie cornéenne …
  • Perception: pathologie rétinienne (maculopathie, cicatrice de  rétino-choroidite  toxoplasmique, reliquat vitrée-rétinien …
  • Intégration : lésion corticales, atteinte du nerf optique (hypoplasie des voies optiques…etc.)

– Le pronostic dépend  de :

  • Réversibilité éventuelle du phénomène;
  • Son caractère «multifactoriel» éventuel;
  • Profondeur du déficit fonctionnel occasionné.

-Ces éléments conditionneront:

  • L’acuité visuelle finale;
  • Survenue d’une amblyopie fonctionnelle surajoutée.

C/ AMBLYOPIE  MIXTE :

 Association  d’A  organique  et  fonctionnelle  touchant  le même œil.par exemple :

– Les cicatrices  cornéennes  d’un  forceps entrainent  des opacités et un astigmatisme  important  compliqué d’une amblyopie  anisométropique.

-L’amblyopie  d’une  cicatrice  juxta-maculaire  responsable  d’un  strabisme  sera  majorée  par  la composante  inhibitrice de  ce  strabisme.

-Cataracte congénitale unilatérale crée un obstacle à la perception visuelle, se complique parfois de strabisme

VI / TRAITEMENT DE L’AMBLYOPIE :

A / Prévention de l’amblyopie :

– Le meilleur moyen est  la lutte contre la notion d’œil préférentiel  lors du strabisme, la correction  complète des anisométropies, et l’élimination de toutes causes de  déprivation.Une occlusion unilatérale de 48 H peut → amblyopie chez un enfant de – de 2 ans.

B/ Traitement Curatif : Rééducation

 – La rééducation impose  avant  tout  d’avoir  supprimé   sa cause (organique, fonctionnelle). Elle  est  d’autant  plus efficace que l’enfant  est  plus  jeune.

– Le principe repose sur la  mise  en  jeu  des capacités  de plasticité cérébrale  de l’enfant  pour  améliorer les connections  synaptiques  provenant  de l’œil dominé  au niveau cortical et tout au long de la voie optique. Pour ce faire, il faut obliger l’œil dominé  à regarder   en  le  mettant  dans  les  conditions  optiques  les  plus favorables  et, si  besoin, en  diminuant  ou  occultant   la vision  de  l’œil  dominant  et ce en évitant  toute compétition  entre les 2 yeux.

– Le premier temps  consiste en  la prescription d’une  correction  optique  adaptée,  après  avoir levé  une éventuelle  privation  visuelle. Celle-ci est  parfois suffisante pour corriger l’amblyopie. Lorsque tel n’est pas le cas, différentes techniques d’occlusion  ou  de pénalisation de l’œil dominant peuvent être utilisées.

– les amblyopies  d’origine  strabique doivent être rééduquées avant d’intervenir sur la déviation oculaire.

1 / Correction optique : premier temps +++

– correction optique  totale  ( cycloplégie , y compris  la totalité de l’amétropie cylindrique ).

– Il est préférable de laisser l’enfant porter la correction   Pdt  3 à 4 semaines avant de décider de  la suite de  la rééducation  afin  de  développer  une coordination visuo-motrice + appréciation de l’espace nouvelles.

– Chez  les  jeunes  enfants, lorsque  l’amblyopie  n’est pas profondément ancrée, la COT peut être suffisante pour obtenir une quasi-normalisation de l’AV de l’œil dominé.

2 / Occlusion monoculaire :

 -Le but est d’obliger l’œil dominé à prendre la fixation et d’empêcher toute vision simultanée. Doit  supprimer  toute  afférence  lumineuse  dans  l’œil dominant et empêcher la compétition entre les deux yeux et les phénomènes de neutralisation. Se fait par pansement opaque adapté.

a / Occlusion  permanente ou sauvage =Trt d’attaque

– Privation totale, permanente de la vision de l’œil dominant  par pansement gardé nuit et jour.

–  Indiquée surtout  si amblyopie profonde ou chez des enfants de plus de 5 ou 6 ans.

– Surveillance  rigoureuse  avec contrôles rapprochés, vu le risque d’amblyopie à bascule qui  nécessite une occlusion  permanente alternée.

– La remontée de l’AV de l’œil dominé s’accompagne souvent d’une discrète diminution de l’acuité visuelle de loin de l’œil dominant (1 à 2 lignes de l’échelle de  Snellen), à ne pas prendre pour  bascule d’amblyopie.

–  L’occlusion est  poursuivie  jusqu’à obtention d’une presque iso-acuité en vision de loin avant de passer au traitement  de  consolidation  +++.

A  partir de 2 ans, Durée = Une semaine  par année d’âge  en  traitement d’attaque  jusqu’à  l’isoa­cuité visuelle. En pratique, on  ajoute 1 ou  2  semaines de plus. Au-delà de l’âge de 7 ans  la durée de l’occlusion doit  être  nettement  allongée.

Avant l’âge de 12 à 18 mois une occlusion sauvage par demi-journée  sera  proposée  pour  les amblyopies profondes, avec l’occlusion de l’œil amblyope le matin et l’après-midi l’occlusion du bon œil selon le temps d’éveil (risque d’amblyopie à bascule  important).

Le suivi de l’occlusion : AV de  loin + près  et  la qualité de la prise de fixation monoculaire pour  les tout-petits. Un suivi au début toutes les semaines puis  à  espacer en fonction de la récupération.

b / Occlusion  discontinue :

proposée  avant  l’âge de 2 ans,  pour  traiter  une  amblyopie  légère  et « stabiliser » une  acuité visuelle obtenue par un traitement préalable au niveau de l’œil amblyope utilisée  en  toute fin de rééducation, à raison de quelques heures par jour, ou éventuellement après une occlusion complète, afin d’éviter une rechute.

c / Occlusion  alternée :

Consiste à cacher alternativement, pendant un ou plusieurs jours et de manière parfois asymétrique, un œil, puis l’autre. Elle est réservée aux  amblyopies bilatérales et notamment aux bascules d’amblyopie. Il s’agit le plus souvent d’une occlusion « permanente ». Mais une occlusion alternée discontinue peut être effectuée. La durée et le nombre de jours de l’occlusion de chaque œil doivent être modulés en fonction de la profondeur de l’amblyopie de chaque œil et de l’évolution de l’acuité visuelle.

  • Inconvénients de l’occlusion :

+ Majoration de l’angle de déviation.

+ Risques d’amblyopie à bascule et la rechute de l’amblyopie, si TRT d’attaque ou d’entretien trop court et si anisométropie ou de dominance nette d’un œil.

+Allergies au pansement, régression comportementale.

3 / pénalisations :

– La rééducation peut faire appel à une pénalisation pharmacologique, qui serait une excellente alternative aux occlusions permanentes ou  discontinues dans l’initiation d’une  Pec d’amblyopie.les pénalisations optiques seraient plutôt indiqués comme traitement d’entretien  en raison de la moindre gêne, pas ou peu de  perturbation  de la vision binoculaire.

  • Pénalisation pharmacologique :

– Le principe est de brouiller le bon œil par atropine  dans le but de forcer l’œil amblyope à prendre la fixation et à développer sa vision.

– Consiste à  paralyser l’accommodation avec mydriase aréactive de l’œil dominant en instillant  une  goutte d’atropine à  0,5 % deux  ou plusieurs fois par semaine ou atropine 1 % tous  les jours.

– L’efficacité serait comparable à celle des techniques d’occlusion permanente ou discontinue.

– indications : TRT initiale d’amblyopie sévère, formes rebelles,problème de compliance au port du pansement

Avantages : peu de risque de bascule d’amblyopie, conservation de  la vision  binoculaire.

désavantages : risque de récidive de l’amblyopie ; Mydriase → éblouissements;  phototoxicité.

  • Pénalisation optique :

– Principe : désavantager la vision d’un œil à l’aide  d’une correction optique volontairement inexacte.il existe diverses méthodes  de  pénalisation  optique :

  • Filtres de Ryser :

– Plaques  autocollantes  appliquées  sur  un verre  de  lunettes et constituées de multiples prismes de Fresnel.

– l’acuité visuelle résiduelle de l’œil pénalisé doit être  suffisamment basse par rapport à celle de l’œil dominé  pour favoriser la prise de fixation  par  ce  dernier.

– Ces filtres  peuvent  constituer  un TRT d’entretien après une période d’occlusion permanente en attendant la fin de la période critique. L’A visuelle résiduelle est  choisie de telle  manière que seul  l’œil  rééduqué  soit sollicité pour analyser les hautes fréquences  spatiales,  alors  que  les  2  yeux  travaillent  pour  l’analyse  des basses fréquences, limitant le risque de bascule d’amblyopie. Ce faible risque permet de proposer ce mode  de pénalisation pour  TRT d’amblyopie peu profonde. Ces filtres peuvent favoriser la prise de l’alternance par l’œil dominé si amblyopie  strabique.

  • Méthode de  Quéré :

– Elle vise à empêcher l’œil dominant de percevoir les détails en vision de loin afin d’obliger l’œil dominé  de  prendre la fixation  en prescrivant à l’œil dominant  une  addition de +3,50  dioptries  à sa COT déterminée sous cycloplégie. Ainsi, la vision rapprochée de cet œil est préservée,  alors  qu’il  existe  une  « myopisation »  en  vision  de  loin. Son acuité visuelle devient < à 1/10.

-parfois proposée comme technique de rééducation d’amblyopies peu sévères ou  chez  de jeunes enfants. Sa  meilleure  indication  reste  la consolidation  de la  rééducation  après  que  l’œil  dominé  a  récupéré  une  bonne  acuité  visuelle tant de près,  après  une  pénalisation  pharmacologique, que  de  loin, au sortir d’une  occlusion  permanente lorsque l’iso-acuité  a presque été obtenue. Il est  préférable  de n’établir  cette pénalisation  que  si l’œil dominé  a déjà recouvré  une  acuité  visuelle  au moins  égale  à 4 à 5/10. Cette  pénalisation  est  interrompue  en  diminuant  la  puissance  de l’addition  sphérique  devant  l’œil  dominant par paliers de qlq  mois.  Si  une  rechute de l’amblyopie semble survenir,  il  est  possible  de remonter l’addition devant l’œil dominant, ce qui suffit  généralement à recouvrer l’AV antérieure. Cette  pénalisation  doit  être  totalement arrêtée  après la fin de la période  sensible. Plusieurs  types :

  • Pénalisation de loin monoculaire:

– Lorsque l’on constate  une alternance spontanée de l’œil fixateur selon la distance de fixation, on dit qu’il existe une balance spatiale positive.

 Pénalisation de loin alternante :

–  A pour but de maintenir une isoacuité  spontanée  ou acquise  et  d’éviter une bascule d’amblyopie. La technique consiste donc à utiliser 2 paires de lunettes, l’une comportant une pénalisation de loin de l’œil droit et l’autre une pénalisation de loin de l’œil gauche. L’alternance des 2 paires pourra être symétrique (1 J/1 J) ou asymétrique (1 J/2 à 5 J) selon la dominance.

  • Pénalisation légère:

– L’objectif  est de favoriser l’association  bino­culaire en freinant la dominance. L’œil dominé reçoit la correction optique totale et l’œil dominant une sur-correction modérée de 0,50 à 1,00 dioptrie.

  • Indications :

– Traitement  d’attaque  d’amblyopie  légère.

– TRT d’entretien : la prévention de la récidive amblyopique si persistance des  facteurs déclenchant.

– Prévention systématique d’une am­blyopie non encore constituée  ou  diagnostiquée devant  des facteurs  de risque parfaitement définis. C’est l’indication optimale de pénalisation alternante.

  • Surveillance de la pénalisation : repose sur

L’examen sensoriel : vérification de l’acuité visuelle.

L’examen moteur : consiste à vérifier la réalité de la balance spatiale, soit spontanée soit après cover-test. De près la fixation doit  être obtenue et  maintenue par l’œil pénalisé. À 2  mètres environ la fixation doit être assurée par l’œil non pénalisé.

  • Durée du traitement :

– La  pénalisation  jusqu’à  l’isoacuité  et  le contrôle de la dominance. Si  la dominance reste manifeste ou si l’amblyopie initiale  profonde  la pénalisation  sera effectuée sur le mode monoculaire. En cas de bon équilibre on choisira une pénalisation alternée.

-En pratique, en cas de bonne iso-acuité la pénalisation peut être arrêtée vers l’âge de 7-8 ans avec passage en correction totale bilatérale. Par contre la pénalisation devra être poursuivie au-delà de l’âge de 10 ans dans les situations visuelles non favorables.

C / TRT D’ENTRETIEN :

– indiqué après un TRT d’attaque maximal de l’amblyopie que celle-ci ait été totalement ou incomplètement guérie.

-Le but du TRT est d’éviter la récidive de l’amblyopie.

  • Moyens du TRT d’entretien :

– En dehors des pénalisations légères de loin intermittentes, sont préconisés les filtres Ryser et l’occlusion intermittente.

  • Les filtres Ryser :

-Les filtres calibrés sont posés sur le verre devant le bon œil. Ils sont gradués en fonction de l’acuité visuelle permise malgré le filtre. L’œil pénalisé doit voir entre 0,2 et 0,4 de moins que l’œil anciennement amblyope pour rendre ce dernier fixateur.

  • L’occlusion intermittente :

-Le temps d’occlusion doit être au minimum de 7 h par semaine soit une heure par jour, pouvant être réparti de façon personnalisée sur la semaine.

  • règles du traitement d’entretien :
  • Dosage :

– L’intensité pour le Ryser et le temps pour l’occlusion intermittente sont adaptables en fonction de l’évolution et de la stabilité de l’acuité visuelle. Par exemple un TRT  d’entretien peut être débuté à 3 heures de cache par jour, puis diminué à 2 heures puis 1 heure par jour.

  • Durée du traitement :

– La durée doit s’étaler sur 2 ans au moins après l’obtention de l’acuité visuelle maximale et en tous les cas jusqu’à l’âge de 8 à 10 ans. Il sera plus long en cas  de binocularité anormale, d’aniso­métropie  prononcée.

  • Surveillance régulière :

– L’AV testée de loin et de près pour chaque  œil, avec correction normale et avec le Ryser (ou la pénalisation)

– Le comportement binoculaire doit être apprécié avec la correction normale et avec le Ryser.

– Un contrôle de l’acuité visuelle  sera impératif après l’arrêt du traitement d’entretien.

– CONCLUSION :

– L’amblyopie reste une pathologie fréquente, qui peut être responsable d’un  handicap visuel si non  traitée avant la fin de la période critique du développement cérébral.

-La Pec de l’amblyopie doit être la plus précoce possible, d’ou l’intérêt  de son dépistage et celui des situations amblyogènes chez l’enfant d’âge préverbal.

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