L’analyse des enjeux stratégiques

L’analyse des enjeux stratégiques.

Nous nous penchons dans cette partie sur la performance environnementale associée au procédé d’Oxydation Anodique Chromique que nous avons quantifiée par l’intermédiaire des aspects environnementaux considérés comme significatifs pour le secteur du traitement de surface. Nous synthétisons ici les résultats obtenus en les liant au facteur de production et en distinguant la phase d’anodisation de celles composant le reste du cycle de vie étudié. En premier lieu, si seule la phase d’anodisation est considérée, nous avons déjà établit que les paramètres environnementaux sont amenés à suivre, en relation avec l’augmentation du niveau de production, diverses « familles d’évolutions » (Figure 47 – p224). Des paramètres resteront stables dans le temps, d’autres seront linéairement liés au facteur de production, certains seront corrélés à ce dernier par l’intermédiaire du nombre de bains changés, d’autres seront quant à eux directement liés au nombre de régénérations des résines (ce dernier étant influencé par l’age des résines et le niveau de production) et enfin les derniers pourront cumuler divers effets. Nous pouvons, d’ores et déjà, mettre en avant les différents facteurs qui influeront de par leurs évolutions, sur la performance environnementale directement observable au niveau des procédés d’OAC. Le graphique suivant (Figure 60) présente l’évolution de ces paramètres, les valeurs de ces derniers étant normalisées pour l’année 2005 : Les données obtenues par l’intermédiaire de notre Analyse de Cycle de Vie, qui sont déduites du fonctionnement du procédé OAC pour l’année 2005 ne prennent pas en compte les variations temporelles dues au vieillissement des résines de la station de déminéralisation. Les valeurs présentées pour l’unité fonctionnelle choisie (10 000 m² d’aluminium anodisé) sont donc, à l’ordre de grandeur près, représentatives des résultats pour l’année 2005. L’extrapolation de ces données sur la période [2005-2017], traduit directement et de manière linéaire, l’augmentation de la production. Peu d’informations nouvelles sont donc accessibles par cette démarche, d’autant que le niveau de contribution de la phase d’anodisation aux impacts environnement sur le cycle de vie reste le même.

Synthèse des résultats obtenus.

Le graphique présentant la contribution au coût total des différents coûts évalués, conduit en premier lieu à négliger les risques chroniques et accidentels (ils ne sont même pas perceptibles sur le graphique). L’évolution des coûts de type I et II a, quant à elle, déjà été étudiée de manière précise précédemment (1.1.3 – p218). Les coûts induits par les risques de marché augmentent progressivement dans notre estimation. La traduction économique des risques réglementaires intègre les influences de trois réglementations (REACh, Seveso, VLE/VME). Les réglementations Seveso et VLE/VME ne provoquent pas de « pics » dans la modélisation puisque les probabilités d’occurrence des évènements qui y sont liés sont soit stables tout au long de la période (VLE/VME), soit stables sur deux périodes distinctes [2006-2010] et [2011-2020]. Leurs influences sur les coûts sont donc traduites dans le graphique précédent, sous la forme de « bandes » de coûts supplémentaires, d’épaisseurs relativement constantes. Les pics notables en 2011, 2013, 2016 et 2018 sont causés par la réglementation REACh : ils traduisent le fait que les probabilités d’occurrence des évènements ne sont pas uniformes sur la période. Les surcoûts observables en 2011, sont ainsi le fait des premières interdictions envisageables pour la technologie OAC : l’entreprise mettra donc en place une stratégie nécessitant des dépenses. Celle-ci prendra principalement la forme d’une démarche de R&D interne aboutissant deux ans plus tard à uninvestissement sur site, traduit par un nouveau pic, observable en 2013 (d’autres scénarios sont toutefois envisagés comme le montre l’arbre des défaillances utilisé dans notre modélisation). La période d’autorisation prévue par la réglementation étant de 5 ans, ces mêmes pics sont observables en 2016 et 2018, même si ces derniers sont atténués. Ces « pics » sont également notables au niveau des coûts intangibles. C’est une nouvelles fois la réglementation REACh qui en est à l’origine. Dans ce cas, l’occurrence d’une interdiction absolue de la technologie, sans que l’entreprise n’ait développé un substitut interne (pas de dérogation temporaire et/ou échec de la démarche R&D), impose l’achat d’une technologie brevetée ou la mise en place d’un approvisionnement en sous-traitance hors Union Européenne : l’impact sur l’actionnariat et sur les clients (cours de l’action, capacité de financement, pénalité de retard) rentre alors en ligne de compte. Des effets identiques sont pris en compte relativement à la réglementation Seveso. Ils sont cependant traduits dans le graphique précédent sous une forme plus linéaire (les probabilités d’occurrence estimées sont relativement stables dans le temps). Ils contribuent toutefois à l’élargissement de la « bande » des coûts intangibles au cours du temps. Enfin, les risques judicaires apparaissent à partir de 2012 et augmentent temporairement.

Ce qui ressort de cette analyse est en premier lieu, que le déploiement de notre modèle de recherche nous a effectivement permis de lister les paramètres influant sur les performances économique et environnementale. Il convient toutefois de noter que certains paramètres évidents étaient déjà identifiés comme étant des facteurs stratégiques de la bonne performance de la ligne de traitement de surface. Plus encore, chaque paramètre est connu par au moins un acteur intervenant sur la chaîne des procédés équipements ici considérée. Cependant, leur synthèse et la mise en avant de l’insuffisance de leur caractérisation, de leur suivi et de leur enregistrement constituent une base d’information nouvelle. De la même manière, les effets sur la performance économique d’une part, et sur la performance environnementale d’autre part, sont certes individuellement connus par au moins un acteur, mais leur recensement exhaustif peut permettre de mettre en place un système de suivi et d’enregistrement des performances plus efficace. Les ressources mises en jeu pour l’identification de ces paramètres ne sont pas fondamentalement difficiles à mobiliser. Elles sont cependant disséminées au sein de différents groupes d’acteurs. La construction précise du diagramme des flux ainsi que sa validation interne, impliquent naturellement une consultation des acteurs et documents permettant l’identification des enjeux stratégiques. Quelques points nécessitent tout de même une revue bibliographique plus poussée. Nous notons finalement que la mise en place d’un système de mesure et d’enregistrement précis des diverses performances ne peut être construit simplement sur la base de ces données. Il faut en effet quantifier l’influence qu’ont ces divers paramètres, pour en déduire des priorités de suivi. 2.1.2.2 Les facteurs de risques influençant la performance économique.

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