LE B.A.BA DE L’INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE

LE B.A.BA DE L’INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE

C’est en ces termes qu’est défi nie l’intelligence économique par une circu- laire du Premier ministre en date du 15 septembre 2011 (no 5554/SG), qui précise sa nature, ses objectifs et les principales orientations de l’État en la matière, sous la responsabilité de la Délégation interministérielle à l’Intel- ligence économique (dite D2IE). Le texte indique aussi les trois principaux axes de l’action de l’État :• nitions de l’intelligence économique existent, mais toutes s’accordent à démontrer l’importance de l’information dans l’élaboration de la stratégie d’entreprise.D’ailleurs, à chacun son IE : l’État propose une politique publique d’IE, et les entreprises, elles, mettent en place leurs propres pratiques d’IE. Mais l’objectif reste le même : améliorer sa compétitivité, soutenir la croissance et l’emploi.Le contexte dans lequel évoluent l’État et les entreprises a été bouleversé au cours des trente dernières années, et l’intelligence économique y est appa- rue toujours plus nécessaire. À l’extérieur, la mondialisation des échanges concerne désormais toutes les entreprises, la concurrence s’exacerbe, les réglementations et les normes évoluent en permanence, les échanges sont de plus en plus dématérialisés et rapides, les innovations techniques et technologiques se succèdent, les risques auxquels les entreprises sont exposées sont de plus en plus nombreux et variés. À l’intérieur, l’informa- tion est devenue stratégique pour prendre une bonne décision – comme le disait le bon vieux dicton « savoir pour pouvoir » –, mais il est aussi crucial de savoir avant les autres. Désormais, il appartient à tout acteur écono- mique de comprendre et d’anticiper les mutations qui affectent son marché, à travers des outils de veille. Enfi L’intelligence économique est une démarche, un état d’esprit qui concerne tous les acteurs de l’économie. Trop souvent associée aux grands groupes, elle concerne toute personne à la tête d’une organisation publique ou privée, tout dirigeant d’entreprise, d’organisme de recherche, d’administration, quelles que soient leur taille et la nature de leur activité. Plus largement, la mise en place réussie d’une démarche d’IE au sein d’une entreprise nécessite l’implication et la sensibilisation de l’ensemble des acteurs de l’entreprise.L’intelligence économique est aussi une organisation, qui consiste avant tout à mettre en place des méthodes et des outils. À ceux-ci s’ajoutent des compétences pour collecter l’information, l’analyser et la transformer en connaissance qui sera diffusée aux bons acteurs, sans omettre de la sécuriser.

À quoi sert l’intelligence économique ?

L’intelligence économique est donc multiple dans son contenu et ses dispo- sitifs. Elle induit des fonctions à la fois informatives, anticipatrices et proac- tives. L’avantage compétitif qu’une organisation peut en tirer repose sur sa capacité à maîtriser les fl ux d’informations, en appui à ses actions, pour construire sa stratégie avec un maximum de réactivité. L’information est devenue un levier stratégique indispensable et, plus encore, un outil de compétitivité dans une économie mondialisée. Sans information, on ne peut faire aucun choix stratégique qui ait du sens et des effets sur le moyen et le long terme. Ces informations peuvent concer- ner le marché de l’entreprise, son environnement, ses concurrents, mais également ses propres forces et faiblesses.La règle d’or de l’intelligence économique donnée par Michael E. Porter – « Donner la bonne information à la bonne personne, au bon moment, pour prendre la bonne décision » – est plus que jamais d’actualité. Pour une entreprise, ne pas être en capacité de détecter la qualité d’une in- formation ou son absence d’intérêt est regrettable, tant elle peut générer des risques autant sur sa capacité à innover que sur son devenir. Or l’in- formation demeure encore trop souvent un concept abstrait qui n’est pas en phase avec le vécu quotidien de l’entreprise. La phrase très souvent reprise – « l’information appartient à celui qui sait l’exploiter » – reste un vœu pieux. Disposer d’une information capitale pour son entreprise, sur ses concurrents, sur ses fournisseurs, sur son marché…, ne présente aucun intérêt si son détenteur ne sait pas l’utiliser.

La pratique de l’intelligence économique dans les grandes entreprises n’est pas nouvelle. Nombre d’entre elles ont choisi soit de l’externaliser, soit de se doter d’un service dédié, après avoir recensé et analysé leurs besoins et leurs attentes. Pour les unes, il s’est agi de s’adapter aux problématiques de la mondialisation, pour d’autres aux règles d’une concurrence intense. Plus récemment, la protection de leur réputation a émergé comme un nouvel enjeu. Il n’existe plus de domaines ni de secteurs protégés. Certains sont, certes, davantage visés et exposés que d’autres, tels l’automobile, les éner- gies, l’aéronautique ou l’armement, mais plus aucun acteur économique ne peut faire fi de préoccupations relevant de l’intelligence économique, dans la mesure où chaque acteur est obligé de connaître ce qui se fait ou pourrait se faire ailleurs afi n de se protéger d’une manière ou d’une autre.

 

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