Le canard Mulard zootechnie, paramètres génétiques et QTLs connus pour les caractères d’intérêt

Le canard Mulard zootechnie, paramètres génétiques et QTLs connus pour les caractères d’intérêt

Le canard mulard, hybride infertile produit d’un croisement intergénérique entre une cane commune (Anas platyrhynchos) et un canard de Barbarie (Cairina moschata), fournit à lui seul environ 92% de la production de foie gras en France. Connu en France depuis le XVII siècle (Duhart, 2004), sa rusticité en élevage, sa facilité de gavage, ses capacités d’ingestion et son foie gras de poids élevé et de bonne qualité font de lui le canard le plus gavé en France (Guy et al., 1995). En effet, il bénéficie d’un effet d’hétérosis favorable pour la capacité d’ingestion et la production de foie gras (consommation alimentaire et poids de foie gras supérieurs à la moyenne des espèces parentales) et le taux de fonte lors de la pasteurisation ou de la stérilisation du foie gras est faible (Guy et al., 1995). En outre le canard mulard est valorisé pour ses parties carnées comme le magret : une part majoritaire de la production de viande de canard est donc liée à la commercialisation du foie gras. Ainsi, en 2008, 145 535 tonnes de viande ont été produites par la filière palmipède gras contre 103 540 pour la filière canard maigre (source CIFOG, 2009). génétique concernant le mulard. Après la description des phases d’élevage et de gavage du canard mulard, cet hybride sera comparé aux deux souches parentales afin de présenter les spécificités du premier relativement à ses parents. Puis, une synthèse des paramètres génétiques des différents caractères d’intérêt chez le canard à gaver (caractère de qualité de foie gras et de magret notamment) sera présentée.

Les souches parentales

On s’intéresse naturellement à la variante domestique du canard commun, sa variante sauvage étant connue sous le nom de canard colvert. Domestiqué depuis environ 4000 ans en Asie du sud-est, les canards communs sont notamment utilisés pour la production de la viande ou d’œufs de consommation (Brun et al., 2005). Les races utilisées pour la production des œufs de consommation sont très pondeuses et de petit gabarit alors que celles utilisées pour la production de viande sont plus lourdes (Brun et al., 2005). La race maternelle utilisée pour la production de mulards destinés au gavage en France, est un Pékin lourd au plumage blanc (Rouvier, 1992). Cette cane Pékin, utilisée comme mère du mulard, est généralement le résultat d’un croisement entre 2 lignées sélectionnées, l’une pour le poids corporel et l’autre pour la production d’œufs. Son poids à l’âge adulte est compris entre 4 et 5 kilos (Brun et al., 2005). Il existe d’autres types de canards communs, comme la cane Tsaiya qui est réputée très pondeuse et donc utilisé, notamment dans les pays du sud-est asiatique, pour la production d’œufs. On peut citer aussi, le canard de Rouen, élevé

L’insémination artificielle d’une cane commune par de la semence de Barbarie est bien maitrisée à Taiwan (Tai Lui J.J. et Tai C., 1984). Cette pratique est mise en œuvre deux fois par semaine à intervalles de temps successifs de 3 et 4 jours -la semence étant utilisée immédiatement après sa collecte- et conduit à des taux de fertilité pouvant atteindre les 80% (Rouvier et al., 1984). Arrivée en France dans la deuxième moitié des années 80 (Rouvier et al., 1988), l’insémination artificielle a grandement contribué à l’essor que connait la production de mulard hexagonale. En effet, la production du foie gras de mulard a été multipliée par 6 en 25 ans (1985- 2010) (source : CIFOG, 2010). Le croisement réciproque entre canard de Barbarie et canard commun est aussi possible, il est désigné par le terme de Hinny. Dans le croisement Hinny (mâle commun x femelle Barbarie), l’insémination artificielle n’est pas très efficace : son taux de réussite est autour de 45,8% contre 72,0% pour le croisement mulard (mâle Barbarie x femelle commun) (Brun et al., 1999). Cela peut expliquer que le Hinny ne soit pas élevé pour le gavage, même si des études montrent sa capacité de produire un foie gras de poids élevé (Larzul et al., 2006) sans toutefois atteindre les poids du foie gras du mulard. est dans un premier temps (jusqu’à trois à quatre semaines d’âge) placé en poussinière, dans une ambiance contrôlée (salle ventilée, température basse et régulière, etc…) avant d’être sorti sur parcours (Guémené et al., 2007). Cette première phase de croissance a pour objectif de préparer le canard à la mise en gavage. L’animal doit arriver en gavage avec une bonne musculature des pectoraux, le squelette bien développé et en excellente santé. Tout cela est contrôlé entre autres par la qualité et la quantité de la ration alimentaire administrée, la gestion de la densité d’élevage et les soins vétérinaires.

 

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