Le cœur de la modernité économique : croissance et développement

Le cœur de la modernité économique : croissance et développement 

Objectif : comprendre les sources du développement humain et les conditions de sa transformation en développement durable 
Maintenant que nous avons vu cette longue transformation de long terme qu’a été la croissance moderne et ses causes, tout en ayant questionné son instrument de mesure qu’est le PIB, on se rend alors compte qu’une notion proche est restée près de nous pendant ce premier chapitre. C’est la question du développement que nous devons désormais développer.Cependant, dès que nous prenons le terme, comme en atteste le titre, on constate que l’on peut aller dans deux sens du terme : développement humain et développement durable. Ce sont ces deux notions que allons travailler en les liant ensemble par notre problématique : comment le développement humain peut-il se transformer en développement durable ?

Qu’est-ce que le développement humain ?

Après avoir souligné que le développement et le bien-être ne se résument pas à la croissance économique.on montrera, en illustrant par des exemples, que le bien-être des populations résulte de l’interaction de quatre types de capital (naturel, physique produit, humain, social et institutionnel).Capital naturel, physique, humain, social et institutionnel, biens communs externalités, biens collectifs, capital social.Nous allons repartir de ce que l’on a raconté sur la mesure du PIB.
à Pourquoi le PIB mesure mal le développement et du bien-être ? (ne tient pas compte des dimensions sociales, qualitatives, de la richesse, pas plus que de la préservation des ressources).Contrairement à la notion de croissance économique qui s’intéresse aux quantités de richesse, la notion de développement s’intéresse en plus aux dimensions sociales et environnementales de la richesse.C’est ce que l’on peut résumer par la définition suivante : le développement, selon le PNUD, consiste à faire progresser la richesse humaine, c’est-à-dire créer un environnement favorisant l’accès d’une population à une vie longue, saine et créative. C’est à ce titre que la notion de développement est proche de celle de bien-être, c’est-à-dire lorsque la vie de l’individu lui procure un niveau jugé « normal » de satisfaction.Nous allons maintenant essayer de montrer ce qui favorise le développement et le bien-être en prenant le temps de décomposer le problème.Un aperçu des diverses causes du développement :
Pour faire ce premier travail de débroussaillage, nous allons passer par une activité de classement. Travail de groupe en 30 minutes, puis mutualisation.
Chaque groupe sera doté d’une dizaine de fiche pays, et ils devront les classer du plus développé au moins développé en donnant leurs critères de classement. On mutualisera les classements et les critères de classement en commun. Leur demander de bien noter les classements au tableau. Ce qui permettra d’arriver aux conclusions suivantes :
Conclusion 1 : Tout indicateur est le fruit d’un choix entre différents critères. Il est nécessaire de connaître ces critères pour comprendre ce que mesure exactement l’indicateur.
Conclusion 2 : Selon l’indicateur choisi pour définir le développement, on peut obtenir différentes classifications pour hiérarchiser les pays dans le monde.

Conclusion 3 : Le développement est favorisé par diverses causes 

– un certain niveau de capital physique permettant la croissance économique. Exemple : Emirats Arabes Unis qui ont un RIB par habitant supérieur à celui des Etats-Unis.
– un certain niveau de capital humain constituant une richesse sociale. Exemple : Russie, qui a un nombre moyen d’années d’études supérieur à celui des Emirats Arabes Unis.
– un certain niveau de capital social, qui désigne l’ensemble des règles de comportement et des relations sociales qui permettent la vie en communauté. Exemple : Tunisie ne paraît pas en ce moment développée en raison de l’incertitude politique qui la caractérise.
– un certain niveau de capital naturel, qui désigne l’ensemble des ressources constituées par la nature elle-même. Exemple : Etats-Unis ne paraissent pas un pays développé sur ce critère de préservation de la nature.
– un certain niveau de capital public (ou capital institutionnel), permettant d’assurer l’ensemble des autres capitaux.

Conclusion 4 : il existe un indicateur chargé de synthétiser ces différentes dimensions du développement, en mettant cependant de côté la question du capital naturel et du capital social. C’est l’IDH pour Indicateur de Développement Humain. Cet IDH est calculé depuis 1990 par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). C’est une moyenne de trois indices :
– un indice de longévité, qui dépend de l’espérance de vie (entre 0 et 1 point selon qu’on est plus ou moins loin de 25-85 ans).
– un indice de savoir, qui dépend à 2/3 du taux d’alphabétisation des adultes (de 0% à 100%) et à 1/3 du nombre moyen d’années d’études (entre 0 et 1 point selon qu’on est plus ou moins de 0-15 ans).
– un indice de niveau de vie, qui dépend du PIB/habitant (0 pour 100$, 1 pour 40 000$, mais répartition non linéaire avec point d’inflexion à la moyenne mondiale du PIB/habitant).
Si on l’utilise pour comprendre l’ensemble des pays dans le monde, on obtient le classement suivant : leur montrer le transparent correspondant en leur demandant de prendre des notes sur les groupes de pays et leur niveau moyen de développement.

Les interactions entre les différents capitaux source du développement 

Pour aller un peu plus loin, on peut voir que les différents capitaux sont mis en jeu dans le processus de développement et s’interpénètrent. On va pour faire cela prendre différents exemples avec une grande question centrale : Comment se constituent des cercles vertueux sources de développement ? On va en voir différents exemples.

1. Un exemple du rôle vertueux du capital physique :
Nous allons prendre un premier exemple. Cela sera aussi une manière de montrer comment on peut utiliser un document factuel dans une argumentation. Document 1.

Document 1 – Le rôle social de la croissance économique :

« La télévision est arrivée à Peyrane vers la fin des années 1950, quand on a installé un poste relais dans le Lubéron afin de transmettre les programmes de Marseille dans la vallée d’Apt. Immédiatement, Emile s’est acheté un poste, ou plutôt il l’a pris chez le marchand et l’a payé en douze mensualités. Cette façon d’agir était entièrement nouvelle pour lui ; elle était même contraire à toutes les habitudes et les principes de la famille. Maintenant, il est convaincu qu’il a été bien sot de s’être privé pendant tant d’années de choses dont il avait envie à cause de ce préjugé contre le crédit. Ce changement d’attitude s’explique en grande partie du fait qu’avec la nouvelle prospérité économique, l’avenir paraît moins incertain qu’autrefois. En 1950, Prayal, le forgeron, m’avait dit : ‘‘Personne ici ne voudra acheter à crédit s’il peut l’éviter. Personne ne veut rien devoir à personne’’. En 1961, il y avait vingt-trois postes de télévision à Peyrane même et dix-sept dans les fermes alentour : la plupart avaient été achetées à crédit ».
« L’apparition de la télévision a beaucoup changé la vie des Peyranais. […] La télévision semble avoir complètement distendu les rapports sociaux déjà fort précaires entre les Peyranais. Mais les Peyranais qui regardent la télévision au lieu de jouer aux boules avec leurs voisins ou de papoter sur les affaires du village ont certainement le sentiment qu’ils sont en train de partager le mode de vie de tous ces Français qui suivent, en même temps, le championnat de natation en direct de Paris. C’est un exemple parmi tant d’autres qui contribue à intégrer les Peyranais au reste de la nation ».
L. Wylie, Un village du Vaucluse, 1979
Question 1 : Dans le texte, l’auteur fait référence implicitement à deux types de capitaux vus dans le I)A). Essayez de les retrouver en vous aidant des définitions et en soulignant les expressions qui vous y font penser.
Question 2 : Essayer de construire un petit schéma fléché et circulaire indiquant le mécanisme qui relie ces deux types de capitaux. Pensez à ajouter la notion de croissance économique et celle de développement pour bien réussir à dessiner avec le mécanisme un cercle vertueux.

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