Le démonstratif en latin tardif et altimédiéval

Le démonstratif en latin tardif et altimédiéval

Ambiguïté du terme d’ancien italien

Il convient de préciser dès le début ce que nous entendons sous le terme d’ancien italien. On pourrait facilement transposer cette notion sur la langue française et lui assigner, comme équivalent, le terme d’ancien français. En faisant abstraction de tous les inconvénients que ce terme implique ainsi que du problème de la périodisation d’une langue, il s’agit d’un procédé conventionnel non seulement très fréquent dans toute sorte d’études diachroniques mais aussi généralement utilisé à des fins didactiques. Mais la périodisation qu’on applique communément à l’histoire du français est bien évidemment très différente de celle qu’on connaît pour l’italien. De plus, la tradition linguistique italienne n’est pas vraiment habituée à périodiser l’italien et le terme même d’ancien italien (italiano antico) est sujet à discussion (cf. Renzi et Salvi 2011). Il est plutôt commun de périodiser l’italien par siècle (la langue du 14e , du 15e siècle, etc.). De ce fait, les termes d’ancien français et d’ancien italien correspondent à des réalités non seulement bien différentes sur les plans géographique et chronologique, mais ils évoquent aussi deux conceptions différentes de la périodisation et de la perception de la langue. Ces discordances nous empêchent de nous servir du terme d’ancien italien et de le présenter symétriquement à celui d’ancien français. Ce que l’on comprend aujourd’hui par italien contemporain, ou bien par italien standard, correspond en réalité à une variante régionale parlée en Toscane, diffusée et généralisée sur toute la péninsule. Il s’agit du toscan qui représente un ensemble de dialectes locaux de la région et à l’intérieur duquel se distingue notamment la variété parlée dans la ville de Florence – le florentin. Ce dernier, codifié par Pietro Bembo dans ses Proses de la langue vulgaire (Prose della volgar lingua) en 1525, correspond à la langue des grands auteurs du 14e siècle – Boccace pour la prose et Pétrarque pour la poésie25. Le choix opéré par les auteurs du 14e siècle connaît en effet une propagation rapide. L’usage du florentin, ainsi défini, s’impose progressivement à l’écrit chez les personnes cultivées dès le 14e siècle par rapport à d’autres dialectes (cf. Redon et al. 2002 : 23). Le toscan du 14e siècle est aussi indiqué comme le modèle de la langue écrite par le premier dictionnaire de l’Académie de la Crusca publié en 1612. La particularité de l’histoire de la langue italienne est qu’elle a été pendant des siècles langue écrite de culture et non langue parlée d’usage et ce n’est qu’à partir de l’unité politique (Royaume d’Italie à partir de 1861) qu’elle est devenue très graduellement une langue vraiment parlée par tout le monde (sans que les dialectes disparaissent pour autant) (cf. Redon et al. 2002 : 24)26. Il faut bien souligner le fait qu’avant sa généralisation (d’abord au 14e siècle comme norme écrite, ensuite, à partir du 19e siècle comme norme nationale du langage parlé), le toscan n’est qu’un dialecte parmi d’autres qui sont pourtant rarement utilisés dans la production littéraire. Le terme d’ancien italien (ou bien d’italien médiéval) peut paraître en conséquence comme relativement ambigu puisqu’il peut désigner deux réalités très différentes : soit la phase médiévale (ancienne) de la langue nationale (de l’italien contemporain) qui trouve ses origines dans le toscan du 14e siècle, soit un ensemble de variétés linguistiques très distinctes les unes des autres, qui ont été employées en Italie pour l’expression écrite jusqu’au moment où la norme toscane s’impose (cf. Redon et al. 2002 : 23). 25 Il est à noter que selon Bembo Dante, même s’il fait partie des trois auteurs que l’histoire retiendra comme exemplaires, ne figure parmi les auteurs à imiter. 26 « Ce qu’on connaît généralement dans le monde francophone […] lorsqu’on se réfère au standard n’a, en rapport à l’italien aucun pendant ; car le correspondant italien du standard a été jusqu’au siècle dernier une variété dont les traits fondamentaux contredisent le signifié même de standard. En effet, c’était une variété marquée tant sur le plan diatopique que diastratique et diamésique qui, par conséquent, ne pouvait être employée que par une partie éphémère de la population » (Gaudino Fallegger 2014 : 342). Gaudino Fallegger cite aussi Poggi Salani (2010 : 726) qui dit que l’italien vraiment standardisé n’existe pas. 115 Il y a deux problèmes méthodologiques qui résultent de cette ambiguïté du terme d’ancien italien. Une bonne partie des études diachroniques sur la langue italienne se résument souvent à une histoire du florentin. La preuve en est que le terme d’ancien italien (italiano antico) peut être remplacé par celui d’ancien florentin (fiorentino antico). Il n’y a en effet rien d’étonnant dans cette démarche lorsque nous nous rappelons que la tradition philologique italienne du 19e /20e siècle (comme partout en Europe d’ailleurs) prend comme objet d’étude les textes littéraires et que ceux-ci sont rédigés (ou aspirent à l’être) selon la norme toscane. Le deuxième problème apparaît quand on considère l’ancien italien comme l’ensemble des variétés linguistiques médiévales. Dans ce cas, l’historiographie linguistique italienne fait largement appel au terme très générique de vulgaire (volgare), et il est même d’usage de parler des vulgaires médiévaux (volgari medievali) pour souligner la diversité dialectale. Le volgare englobe donc la langue de la production littéraire et de la pratique qui s’étend du 8e siècle jusqu’à la généralisation du modèle linguistique toscan sur toute la péninsule. Comme nous l’avons déjà signalé, le propos sur l’importance du toscan à l’époque médiévale doit être atténué. Il est vrai que l’Italie s’est toujours caractérisée par une décentralisation politique qui a assuré une vitalité aux dialectes jusqu’à l’époque moderne. Mais avant que la norme codifiée du toscan ne s’impose, les dialectes italiens jouissaient d’un statut relativement égal, et ni le toscan, ni le florentin, malgré toute l’importance qu’ils ont dès les origines, ne constituent encore un choix « élevé », qui serait opposé à un choix « bas ». Tous les dialectes sont sur un pied d’égalité (cf. Redon et al. 2002 : 27). De plus, l’époque de la Renaissance, à l’inverse de ce qui se passe en France, est vue comme un ralentissement de l’expansion de la langue italienne. L’humanisme italien, au moins dans sa première phase, était entièrement focalisé sur la langue latine. La prédominance du latin comme langue de culture, au détriment de la langue vernaculaire, a été très claire pendant presque tout le 15e siècle (Guglielmino et Grosser 2000 : 255). Il faut attendre le dernier quart du 15e siècle pour observer un regain d’intérêt pour la langue vulgaire, ce que l’on appelle dans la tradition italienne un humanisme vulgaire (umaneismo volgare). Nous ne sommes donc plus à l’époque médiévale quand le dialecte toscan se voit attribuer le rôle bien assuré de norme supradialectale. 116 Étant donné que les différences entre les dialectes tendent à s’accentuer très tardivement dans l’histoire de l’italien (à l’époque que l’on ne peut plus caractériser comme médiévale) et que le terme de langues vulgaires (volgari), de même que celui d’ancien italien, de par son ambiguïté, peut recouvrir aussi bien le toscan médiéval que d’autres dialectes, nous croyons qu’il est légitime de nous servir du terme d’ancien italien dans un sens très générique qui peut désigner aussi bien le toscan médiéval que d’autres dialectes. C’est dans ce sens que nous nous en servons. L’ancien italien correspond pour nous à un diasystème qui englobe tous les dialectes italiens de l’époque médiévale sans que les choix de nature sociolinguistique en privilégient un au détriment des autres. Différence qualitative entre ancien italien et ancien français Nous avons établi dans la section précédente que le terme d’ancien italien peut être utilisé pour désigner aussi bien la phase ancienne du toscan avant sa codification et sa généralisation que d’autres dialectes médiévaux coexistants puisque jusqu’à une époque relativement tardive aucun dialecte ne l’emporte sur les autres d’une manière décisive. Il reste pourtant à élucider un autre aspect du terme d’ancien italien. Il y a en effet une différence entre l’ancien italien et l’ancien français qu’on pourrait qualifier de qualitative et qui exige un commentaire si on veut se servir des deux termes (ancien français et ancien italien) d’une manière symétrique dans notre explication de la transition du latin vers l’ancien français/l’ancien italien. Dans l’histoire de l’Italie, il faut attendre le 13e siècle pour que la nouvelle scripta apparaisse d’une manière systématique (Palermo 2015 : 165-166). Tandis que le 13e siècle constitue le moment à partir duquel nous pouvons parler d’une véritable littérature en Italie, la France, au contraire, possède une littérature dès la fin du 11e siècle. Les textes en langue vulgaire italienne sont très rares jusqu’au 12e siècle et il s’agit majoritairement de textes courts et étrangers aux préoccupations littéraires (actes juridiques, textes liturgiques, inventaires, sermons, souvenirs consignés dans des livres de compte). L’absence d’une littérature italienne entre le 10e et le 12e siècle pose ainsi un problème puisque les premières traces de la scripta romane sont à peu près simultanées en France et en Italie (Bec 1982 : 23-25). La documentation littéraire est par conséquent la seule à constituer un corpus de textes suffisamment riche et 117 diversifié pour pouvoir étudier la transition entre le latin tardif et l’ancien français/l’ancien italien. Dans les deux cas il y a un laps de temps qui sépare les débuts de cette documentation et l’époque du latin tardif/altimédiéval, mais cette période semble particulièrement étendue dans le cas de l’Italie. Avant de préciser le problème que pose cette émergence littéraire très tardive pour notre explication de la transition latin tardif-ancien italien, il convient de s’interroger sur les raisons de cette apparition relativement tardive puisqu’elle peut nous renseigner aussi sur la situation linguistique en Italie en général. Raisons possibles de l’apparition très tardive d’une littérature vernaculaire en Italie À l’heure actuelle, le débat sur cette question n’est pas encore clos et les chercheurs avancent divers arguments pour expliquer ce phénomène. On postule souvent que c’est l’usage très répandu du latin qui a stoppé l’émergence d’une littérature en langue vernaculaire. Bec (1982 : 23-25) remarque pourtant à juste titre que l’usage du latin en soi ne peut pas être la cause de la naissance tardive d’une littérature puisque l’usage du latin n’a jamais fait obstacle à l’émergence des littératures romanes en France27. Le chercheur constate pourtant (en suivant le propos de Migliorini 1978) que, contrairement à la situation française, l’emploi du latin en Italie est plutôt lié à l’étude de la médecine et du droit et non à l’étude des lettres latines. En outre, dans les premiers siècles qui suivent l’an 1000, l’Italie tend vers une civilisation communale de notaires et d’hommes d’affaires. Ces derniers constituent pour ainsi dire des « poètes de l’action » (Migliorini 1978). Les hommes de lettres sont d’abord des magistrats (notaires, chanceliers, officiers, etc.) dans leur commune (cf. aussi Nicolaj 2003) et les écrits qu’ils produisent sont davantage pragmatiques que littéraires. Pour notre part, nous ne croyons pas que la spécificité de la classe des hommes de lettres soit à elle seule l’origine du ralentissement de l’essor d’une littérature en 27 Bec ajoute aussi, pour expliquer l’absence de littérature en langue vernaculaire, que l’Italie des 10e , 11e et 12e siècles ne connaît non plus ni grand poète, ni grande littérature en latin. Ce jugement nous paraît un peu excessif et subjectif, il peut faire croire qu’aucune production littéraire en latin n’a lieu à cette période, ce qui n’est pas vrai. 118 langue vernaculaire. En effet, la plupart des registres administratifs, fiscaux et judiciaires continuent à être rédigés en latin également jusqu’au 15e siècle. On trouve dans ces textes l’indication que les procès-verbaux de tel ou tel conseil ou les actes de tel tribunal rapportent en latin des propos qui ont été prononcés en vulgaire (Redon et al. 2002 : 12-13). L’apparition d’une littérature au 13e siècle n’a donc rien changé en ce qui concerne la langue des actes de la pratique. De ce fait, l’apogée d’une civilisation communale, d’ailleurs simultanée à la codification à Bologne entre le 12e et le 13e siècle du notariat public, constitue plutôt un facteur qui a retardé l’emploi du vernaculaire dans les écrits documentaires et non dans les écrits littéraires. La spécificité de la classe des hommes de lettres qu’a connue l’Italie à cette époque ne peut donc pas suffire pour expliquer l’émergence tardive d’une nouvelle littérature. Selon nous, elle ne peut être tout au plus qu’une conséquence d’une réalité sociolinguistique très complexe qui trouve ses origines encore à l’époque du haut Moyen Âge. Il semble que dans l’Italie de l’époque altimédiévale et des premiers siècles suivant l’an 1000, en l’occurrence jusqu’au 13e siècle (qui offre une production qui contraste avec le vide des siècles précédents (Bec 1982 : 25)), il y ait une cohabitation entre deux langues. Nous avons déjà postulé (Płocharz 2017) que le latin des homélies était compris au 9e siècle en Italie du Nord non seulement par les lettrés mais aussi par les fidèles. Cette compréhension du latin paraît possible grâce à sa proximité avec la langue maternelle des fidèles qui constitue une forme de très ancien italien archaïque (nous reviendrons ci-après sur ce terme). Nous avons appuyé notre hypothèse sur d’autres recherches selon lesquelles le registre le plus avancé du latin parlé de la péninsule italienne (celui qui à long terme nécessitera une graphie bien différente de celle du latin et qui pourra être considéré comme une langue à part selon le critère quantitatif de Banniard28) semble rester proche du latin écrit et enseigné des clercs jusqu’à une époque très tardive. Selon Banniard (2001), cette intercompréhension reste 28 Banniard (2018), en parlant du stade final du changement langagier (il s’agit en effet d’une modélisation de la transition du latin parlé classique au français parlé archaïque mais rien n’empêche de l’appliquer à l’histoire de l’italien) constate que « les formes anciennes sont en voie d’expulsion du diasystème (elles ont régressé à un stade probabiliste). C’est alors le moment où, tout le diasystème s’étant de fait inversé, les locuteurs parlent une autre langue. […] En définitive, le changement de langue est avant tout une question non pas de qualité, mais de quantité : une large part des traits qui caractériseront la morphologie de ce « latin moderne » étaient déjà disponibles à l’origine, mais aux marges du diasystème. En huit siècles, ces traits sont passés au centre. Cela implique inversement que la nouvelle langue, même structurée de façon neuve, porte en elle de fortes rémanences de l’ancienne ». 119 possible jusqu’aux environs du début du 10e siècle, mais on avance aussi la fin du 10e siècle (Van Uytfanghe 2008b). Qui plus est, cette cohabitation semble durer même jusqu’au 13e siècle – moment où on traduit la Bible en italien (Richter 1979). Bien sûr cela ne veut pas du tout dire que jusqu’au 13e siècle les habitants de la péninsule italienne parlent latin. Cela signifie qu’ils possèdent une compétence passive de cette langue suffisante pour comprendre les lectures bibliques auxquelles ils sont exposés dès leur enfance dans une société fortement christianisée (Płocharz 2017). Somme toute, nous croyons que cette longue cohabitation de ce qui constitue d’abord deux registres puis deux langues et la spécificité locale de l’Italie (le fait qu’il s’agit d’une civilisation communale dotée d’une quantité de magistrats lettrés maîtrisant et produisant mieux les écrits pragmatiques que les œuvres littéraires) constituent deux facteurs expliquant l’émergence très tardive de la littérature italienne. Il faut pourtant souligner que la particularité des communes italiennes où domine l’hégémonie du latin n’est qu’une conséquence de la cohabitation des deux langues et non la cause principale. Enfin, il nous faut aussi revenir sur la présence d’autres langues littéraires sur la péninsule italienne. Nous songeons en particulier à l’ancien français dont l’emploi a été largement répandu au cours du Moyen Âge. On pourrait facilement croire que le choix de l’ancien français comme langue littéraire constitue aussi une raison de l’émergence tardive d’une littérature en italien. Bec (1982 : 25) constate que les progrès de l’expression en italien au 13e siècle correspondent également au recul des langues d’oïl et d’oc. Mais la production littéraire en ancien français se porte en réalité très bien au 13e siècle et elle perdure jusqu’au 14e siècle – moment où elle est détrônée par la littérature toscane. Qui plus est, on trouve encore une production littéraire en ancien français même au 15e siècle dans certaines régions du Nord (cf. Meyer 1904). Il nous semble que la littérature d’expression française très en vogue dans l’Italie médiévale peut être également perçue comme un indicateur de la cohabitation linguistique dont nous venons de parler. En effet, en admettant que les deux langues (le latin et le vernaculaire italien) cohabitent jusqu’au 13e siècle de par leur proximité mutuelle, la présence d’une littérature « d’origine étrangère » paraît être tout à fait possible et s’expliquer par les besoins croissants de nouveaux groupes sociaux. En revanche, nous savons aujourd’hui que la langue de cette littérature franco-italienne connaîtra à plus long terme une sorte d’hybridation et de koinéisation. Colin (2009 : 120 9) dans sa thèse sur l’œuvre de Nicolas de Vérone (un poète italien du 14e siècle) caractérise le franco-italien comme « un idiome (…) présent[é] comme du français mais qui est en fait un langage hybride, probablement jamais parlé, exclusivement littéraire » 29. Aslanov (2000), en étudiant un manuscrit du début du 14e siècle contenant une version franco-italienne de la Chanson de Roland, a démontré que le copiste adapte le texte à son propre environnement linguistique. Il évite ainsi certaines formes françaises et préfère les équivalents italiens. Enfin, le choix du langage franco-italien reflète aussi une certaine conception de l’œuvre littéraire. Il semble que le franco-italien soit un mode d’écriture perçu comme spécifique à l’épopée. La question de la langue apparaît ici inséparable du projet littéraire (Colin 2009 : 49). Tous ces arguments témoignent à notre avis que l’hybridation de l’ancien français employé en Italie se produit progressivement dès le moment où la cohabitation entre le latin et la langue vernaculaire atteint un point critique permettant l’élaboration d’une littérature en langue vernaculaire (ancien italien). 

Table des matières

PARTIE 1 : FONDEMENTS THÉORIQUES
Un critère quantitatif
Un critère fonctionnel
Un critère sémantique
Un critère de pure forme
Le sens indexical
2.1.1 Le pôle déictique
2.1.2 Indications supplémentaires : informations relationnelles
2.1.3 La zone de repérage
Le sens descriptif8
2.2.1 (Re)nommable et (re)classifiable
2.2.2 (Non) locuteur
2.2.3 Indications supplémentaires : informations qualitatives
Remarques conclusives sur les sens indexical et descriptif
L’exophore et l’endophore : deux voix différentes d’accès au référent
Quelques réflexions sur l’indexicalité et le démonstratif à la lumière des études cognitives
3.2.1 Le caractère universel de l’indexicalité et des démonstratifs
3.2.2 Le démonstratif en tant qu’outil de coordination de la pensée humaine
Complexité quantitative
Complexité qualitative
Une stabilité morphologique apparente
Réorganisation des paradigmes
2.2.1 IS
2.2.2 HIC
2.2.3 ISTE
2.2.4 ILLE
2.2.5 IPSE et IDEM.
Le système en ancien français
Le système en ancien italien
Réorganisation sémantique
Transition du latin tardif à l’ancien italien
HIC
ISTE
ILLE
Keller ()
Joffre (97, 98a, b, )
4.2.1 Présentation de la théorie de Joffre
4.2.2 Critique de la théorie de Joffre
4.2.3 Apports sur la nature de ISTE Pieroni (, )
4.3.1 Présentation de la théorie de Pieroni
4.3.2 Critique de la théorie de Pieroni
4.3.3 Apports sur la nature de ISTE
Configurations énonciatives
5.1.1 Configuration face-à-face
5.1.2 Configuration côte-à-côte
Configuration face-à-face en latin classique
Une double opposition binaire à l’intérieur d’un système ternaire
Configuration côte-à-côte en latin classique ?
Enjeux théoriques de la transition du latin tardif vers l’ancien français
6.1.1 Une seule configuration énonciative
6.1.2 Discordance entre filiation morphologique et filiation sémantique
Système démonstratif en latin tardif
Évolution de ISTE et jeu d’oppositions entre HIC et ISTE
Et la transition du latin tardif vers l’ancien italien ?
Ambiguïté du terme d’ancien italien
Différence qualitative entre ancien italien et ancien français
Raisons possibles de l’apparition très tardive d’une littérature vernaculaire en Italie
Ancien italien – une différence qualitative pour la modélisation de la transition
Les difficultés à étudier la transition du latin tardif à l’ancien italien.
Proposition pour contourner le problème de la différence qualitative
Systèmes binaire(s) et ternaire(s) – reconstruction ou continuité ?
Système(s) binaire(s) des démonstratifs
Système(s) ternaire(s) des démonstratifs
Nouveau modèle théorique appliqué au latin classique
ISTE – référent associé à la sphère de l’interlocution mais dissocié de la sphère du locuteur
Ce qui rend possible l’évolution du système en latin tardif
2.3.1 ISTE – acquisition de valeur « associé » au trait locuteur au moment de la disparition de HIC
2.3.2 ILLE – la seule série à disposer de la valeur « dissocié » pour le trait locuteur
Système ternaire avec ISTE
Système ternaire avec IPSE
3.2.1 Comment se fait-il qu’un anaphorique devienne un déictique ?
3.2.2 De l’anaphorique au déictique – un contre-exemple typologique ?
3.2.3 QUESSO (IPSE) comparable à ISTE – référent associé à la sphère de l’interlocution mais dissocié de la sphère du locuteur
Système binaire standard
3.3.1 QUESTO – référence à la sphère de l’interlocution 6
3.3.2 QUESTO – référence à la sphère personnelle du locuteur
3.3.3 QUELLO – exclusion de la sphère personnelle du locuteur
Système binaire avec IPSE
3.4.1 ESTO en tant que forme non renforcée de QUESTO et de COTESTO
3.4.2 La réanalyse de ESSO par analogie avec ESTO
Un système ou des systèmes ?
La définitude pragmatique et sémantique
2.1.1 Fonctionnement articulaire de ILLE et IPSE en latin mérovingien
2.1.2 IPSE en tant que marqueur de définitude pragmatique et son évolution
2.1.3 ILLE en tant que marqueur de définitude pragmatique et son évolution
2.1.4 Marqueurs de définitude sémantique
Pourquoi ILLE l’a-t-il emporté sur IPSE ?
Y a-t-il un rôle des démonstratifs métalinguistiques dans l’émergence de l’article défini ?
PARTIE 2 : CORPUS ET MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
Corpus français (Corpus FR)
Corpus italien (Corpus IT)
Chronologie générale et terminologie employée
Rapport entre l’écrit et l’oral
Communication verticale
Corpus FR
Corpus IT
Mise au point terminologique avec éléments de diplomatique
Acte privé et acte public – essai de synthèse
Architecture prototypique d’une charte
Alternance entre parties formulaires et parties libres4
Mise en question du caractère répétitif des parties formulaires
Présence et absence de formulaires – Gaule et Italie
Nouveau paradigme scientifique
Écrits pragmatiques et accès à l’oralité
Éléments d’histoire des pratiques notariales
3.1.1 Les origines hellénistiques des pratiques notariales et leur affermissement durant l’Empire
3.1.2 De l’Empire jusqu’à l’époque altimédiévale
3.1.3 Rôle de l’Église dans la transmission des compétences notariale
Formation des compétences notariales
3.2.1 Compétences linguistico-littéraires
3.2.2 Compétences rédactionnelles
3.2.3 Compétences juridiques : survivances ou continuations romaines ?
Des compétences notariales aux exigences sociales
Catégories d’emploi pragmatique des démonstratifs
1.1.1 Deixis situationnelle
1.1.2 Anaphore
1.1.3 Deixis discursive
1.1.4 Emploi mémoriel
Constitution du corpus numérique
Analyses quantitatives et qualitatives
Note sur les traductions et sur la sémantique lexicale du vocabulaire tardif/altimédiéval
Évolution attendue des démonstratifs latins dans les chartes
Peut-on prévoir la fin de la CV en Italie méridionale ?
PARTIE 3 : ANALYSE DES DÉMONSTRATIFS DANS LE CORPUS DE CHARTES
Corpus FR
Corpus IT
Conclusion
Corpus FR
2.1.1 Morphosyntaxe
Formes du génitif
Position des expressions de possession
Autres formes
2.1.2 Pragmatique
Anaphore
Deixis discursive
Corpus IT
2.2.1 Morphosyntaxe
La forme résomptive id
Forme de l’ablatif
Formes du génitif
Position des expressions de possession
Autres formes
2.2.2 Pragmatique
Deixis discursive
Anaphore
2.2.3 IS suivi d’une conjonctive
IS conjonctif des memoratoria
IS conjonctif de eo quod (anacataphorique)
IS conjonctif pro eo quod (cataphorique)
IS conjonctif – forme ea
IS conjonctif – mise en contexte
Conclusion
Corpus hagiographique et diplomatique
Effets de la réforme carolingienne dans le corpus FR ?
Corpus FR
Corpus IT
Morphosyntaxe
2.1.1 Les formes les plus fréquentes
La forme hanc.
La forme haec (f. et n.)
La forme hac
La forme hoc
HIC – un paradigme à trois formes
2.1.2 Autres formes
Pragmatique
2.2.1 Deixis
Deixis textuelle
Deixis temporelle
Deixis situationnelle
2.2.2 Deixis discursive
Deixis discursive anaphorique – l’expression hoc est
Deixis discursive anaphorique – la forme hoc et d’autres formes
Deixis discursive cataphorique
HIC déictique discursif cataphorique suivi d’une relative
HIC déictique discursif cataphorique conjonctif7
Deixis discursive anacataphorique
2.2.3 Anaphore
Anaphore fidèle
Cataphore
Anaphore résomptive
Anaphore infidèle
Morphosyntaxe
3.1.1 Les formes les plus fréquentes
3.1.2 Autres formes
Pragmatique
3.2.1 Deixis
Deixis textuelle
Deixis temporelle
Anadeixis (huius civitatis)
Anadeixis (haec venditio)
3.2.1.4.1 Le sens du N venditio
3.2.1.4.2 Entre anaphore et deixis (discursive)
3.2.1.4.3 Contexte d’emploi de HIC anadéictique
3.2.2 Deixis discursive
Deixis discursive anaphorique – l’expression hoc est
Deixis discursive anaphorique – la forme hoc et d’autres formes
Deixis discursive cataphorique
HIC conjonctif
3.2.3 Anaphore
Anaphore fidèle
Anaphore temporelle
Cataphore
Anaphore résomptive
Corpus hagiographique et diplomatique
4.1.1 Corpus hagiographique
4.1.2 Corpus diplomatique
CBMA et PaLaFra – une spécialisation dans le langage notarial ?
La réduction du paradigme de HIC en latin notarial
Le paradigme de HIC se spécialise en latin notarial
Le paradigme HIC reste présent non seulement dans le diasystème du latin tardif et altimédiéval mais aussi dans le diasystème roman
Les emplois de HIC suggèrent un changement au cours de la 2e moitié du e siècle en Italie méridionale
Corpus FR
Corpus IT
Morphosyntaxe
2.1.1 La fonction sujet
2.1.2 La fonction de COD
2.1.3 Différents SP
Pragmatique
2.2.1 Deixis
Deixis textuelle
Deixis situationnelle
2.2.2 Deixis discursive
2.2.3 Anaphore
Anaphore fidèle
Anaphore sans nom
Cataphore
Anaphore résomptive
Phonographie
3.1.1 Sto et sta – des formes romanes ou une longue continuité ?
3.1.2 Les formes à h- initial comme histe
Morphosyntaxe
3.2.1 Le complément du nom (hujus et istius au génitif)1
3.2.2 La fonction sujet
3.2.3 La fonction de COD
3.2.4 Différents SP
Pragmatique
3.3.1 Deixis
Anadeixis (istius civitatis)
Anadeixis (ista venditio)
Deixis textuelle
Deixis situationnelle
3.3.2 Anaphore
Anaphore résomptive
Anaphore fidèle
Anaphore infidèle
3.3.3 Deixis discursive
Corpus FR : ISTE est préféré en fonction sujet et HIC en fonction de COD
Corpus IT : une distribution fonctionnelle entre hujus civitatis et istius civitatis
Corpus IT : les chartes de Cava de’ Tirreni et Gaète suivent des traditions discursives différentes6
Les chartes permettent de mieux étudier la série ISTE que les diplômes ou les vies de saints
Corpus FR
Corpus IT
Anaphore
2.1.1 Anaphore pronominale (1) – ILLE pronom personnel ?
2.1.2 Anaphore pronominale (2) – ILLE au génitif – possessif ?
2.1.3 Cataphore – emploi en première mention – ILLE suivi d’une relative
2.1.4 Anaphore fidèle
2.1.5 Anaphore infidèle
2.1.6 Anaphore résomptive
Deixis discursive
2.2.1 Deixis discursive cataphorique – ILLE conjonctif
2.2.2 Deixis discursive cataphorique – IILE suivi d’une relative
2.2.3 Deixis discursive anaphorique
Emploi mémoriel
Anaphore
3.1.1 Anaphore pronominale
3.1.2 Anaphore infidèle
3.1.3 Anaphore temporelle
3.1.4 Anaphore non coréférentielle
Deixis discursive
3.2.1 Deixis discursive anaphorique
3.2.2 Deixis discursive cataphorique
Deixis
Emploi mémoriel
Corpus FR
Corpus IT
Anaphore
2.1.1 Anaphore fidèle
2.1.2 Anaphore infidèle
2.1.3 Ubi ipse preciosus domnu
2.1.4 Anaphore résomptive
2.1.5 Anaphore pronominale (1) – IPSE pronom personnel ?
2.1.6 Anaphore pronominale (2) – IPSE au génitif – possessif ?
2.1.7 Cataphore – emploi en première mention – IPSE suivi d’une relative
2.1.8 Anaphore associative
Intensifieur
Emploi mémoriel
Deixis discursive
Anaphore
3.1.1 Anaphore fidèle
3.1.2 Cataphore – emploi en première mention – IPSE suivi d’une relative
3.1.3 Anaphore pronominale
3.1.4 Anaphore infidèle
3.1.5 Anaphore associative
3.1.6 Anaphore non coréférentielle
3.1.7 Anaphore résomptive
Emploi mémoriel
Deixis
3.3.1 Anadeixis (ipsa venditio)
3.3.2 Deixis situationnelle
Deixis discursive
Corpus FR1
Corpus IT.1
Une synonymie entre IDEM et IPSE et aussi entre IDEM et ILLE6
D’autres emplois pragmatiques de IDEM
IPSE – une étape très avancée de grammaticalisation
IPSE en Gaule – un diasystème non hermétique ?
Les démonstratifs métalinguistiques et l’émergence de l’article défini
La méthodologie de corpus, le cadre d’analyse unique et le cadre théorique suivi
La cohérence et la représentativité des deux corpus de recherche
Fonctions pragmatiques de tous les démonstratifs dans les corpus FR et IT
Distribution des démonstratifs selon les fonctions pragmatiques
Distribution des fonctions pragmatiques selon les démonstratifs
Le nouveau modèle sémantique des démonstratifs
Sémantique des démonstratifs dans le corpus de recherche
3.2.1 IS – une longue survie et fossilisation du paradigme
3.2.2 HIC – réduction et spécialisation du paradigme
3.2.3 ISTE – un (ana)déictique en concurrence avec HIC5
3.2.4 ILLE – un démonstratif en cours de grammaticalisation
3.2.5 IPSE – devient-il un indexical ?
3.2.6 IDEM – un résidu archaïque
Intérêt de la documentation notariale pour retracer la diachronie
Signes de la fin de la CV en Italie méridionale au cours de la 2e moitié du e siècle
Le démonstratif en latin notarial – entre la latinité tardive et la latinité altimédiévale
Synthèse des usages des démonstratifs en latin tardif et altimédiéval entre le 7 et le e siècle 9
4.4.1 Le système démonstratif (à l’oral et à l’écrit) entre le 7e et le e siècle.
4.4.2 L’évolution du système des indexicaux : une réduction progressive et le phénomène de persistance

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