LE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL

LE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL

Caractéristiques du secteur industriel

Madagascar est un pays sous industrialisé, le secteur secondaire ne représente que 12% du PIB. Le secteur industriel se concentre autour des industries alimentaires, des industries textiles, des BTP, des industries du bois et de l’agro-industrie même si une certaine diversité est observée du fait qu’il existe des industries chimiques, 9 pharmaceutiques, papeterie. Cette diversité représente un potentiel de diversification de l’économie. Le secteur industriel malagasy est orienté vers les biens de consommation. En effet, le nombre d’entreprises produisant des biens d’équipements et des biens intermédiaires est faible ; la majorité des industries trouvent leurs débouchés sur le marché local et produisent pour satisfaire la consommation de la population locale. Ainsi, il y a dépendance du secteur secondaire vis-à-vis de la demande locale.

Les industries malagasy sont inégalement reparties au niveau spatial. Il y a forte concentration géographique des entreprises car la plupart des industries s’implantent dans le faritany d’Antananarivo dont une grande majorité dans la capitale. Cela s’explique par le fait que la capitale est dotée des infrastructures, des services nécessaires à leur fonctionnement. Enfin, concernant les la démographie des unités de production, il y a différence de longévité entre le sociétés et les quasi sociétés et les entreprises individuelles, cette dernière représente à Madagascar plus de 80%. Notons que l’ancienneté des entreprises diffèrent selon les branches : les industries alimentaires sont plus anciens que les BTP qui sont en effet les plus jeunes. Telles étaient les caractéristiques générales du secteur industriel malagasy, on développera par la suite les aspects de ce secteur, plus précisément le secteur industriel du point de vue formel, en l’observant au niveau de la main d’œuvre, du capital, de la production, des zones franches industrielles et des relations interentreprises. Ensuite, sera défini le secteur informel qui ne peut être ignoré vu son existence et même son expansion.

Les emplois

Les emplois dans le secteur industriel représentent 3% de l’emploi total national. Ce sont les SQS qui emploient plus de personnes par rapport aux entreprises individuelles ; et certaines branches comptent beaucoup d’employés que d’autres, en fait, les industries textiles et du cuir fournissent le quart des emplois du secteur et les industries alimentaires, l’agro-industrie et les BTP représentent environ 70%de l’emploi du secteur. Aussi une petite minorité de grandes entreprises génère la majorité des emplois industriels. Au fait, les industries qui emploient plus de mille personnes et représentant 0.3% des entreprises fournissent à elles seules 36% des emplois ; 10 celles qui emploient 100 personnes et représentant 3% des entreprises contribuent 69% alors que les micro industries contribuent seulement à environ 6.4 % des emplois, or elles constituent la moitié des entreprises. Ainsi, l’essentiel du tissu industriel est composé de Petites et Moyennes Entreprises et de micro entreprises.

Il est important de distinguer les PME car elles sont considérées comme le chaînon manquant du tissu industriel, le signe du dynamisme industriel malagasy. En fait, 36.6 % des entreprises sont des PME et crée 19.7% de l’emploi. Une des caractéristiques du secteur industriel au niveau de l’emploi est qu’il existe un important volant de main d’œuvre temporaire. Cela marque une stratégie d’adaptation flexible à une fluctuation de la demande et aussi une volonté de minimisation des coûts de travail. Les branches telles que l’agro industrie, les BTP exercent des activités fortement saisonnières et il y a mobilisation intense par rapport aux autres branches telles les le industries textiles et chimiques. – Structure de l’emploi par qualification A Madagascar, encore 3/ 4 des emplois industriels sont des emplois d’ouvriers ; les cadres et employés n’en forment qu’une petite partie. De plus, la répartition de ces cadres varie suivant le statut juridique de l’industrie : ce sont les entreprises individuelles qui drainent la plupart des cadres supérieurs. – Sexe et emploi Le statut des femmes est encore précaire que celui des hommes à Madagascar, elles accèdent à des postes moins qualifiés. Ainsi, il y a division inégale du travail.

Les femmes représentent 30% des emplois dans le secteur industriel et se concentrent surtout dans les industries textiles, dans les zones franches plutôt que dans les BTP et dans l’énergie. – Rémunération de l’emploi La rémunération du personnel dans les industries peut varier selon le statut juridique ou les branches d’activités de l’entreprise. En effet, ce sont les SQS qui sont mieux payées que les entreprises individuelles et que l’industrie textile et du cuir paient le plus mal ses salariés vu la situation dans les zones franches, contrairement aux industries chimiques et celles de l’énergie. 11 2. Le capital et l’investissement Premièrement, au niveau du capital, comme dans le cas de l’emploi, il existe des branches et des formes d’entreprises qui disposent de plus de capital que d’autres. En effet, le poids du capital est plus élevé chez les SQS que chez les entreprises individuelles et la différence est assez significative car, respectivement aux SQS et aux entreprises individuelles, il est de quatre milliards et de trente cinq millions selon les statistiques du projet MADIO en 1997.

C’est le secteur de l’énergie qui est plus doté en capital, ensuite viennent l’agro industrie et enfin les industries alimentaires et extractives. Les industries textiles, chimiques, de la papeterie possèdent peu de capital. Le capital industriel est détenu dans la majeure partie par les opérateurs nationaux dont 65% par les opérateurs privés. Concernant les opérateurs étrangers, les français se placent au premier rang, ensuite, il y a les japonais, les mauriciens, les chinois Quant au stock de capital, c’est-à-dire les machines, les matériels de transport les terrains, les immeubles et chantier, on constate une augmentation du taux d’utilisation des capacités de production due à la part importante des investissements d’extension qui entraînent l’augmentation de la capacité de production industrielle. Ensuite, l’investissement du secteur industriel représente 13% du capital, environ 70% de l’investissement s’orientent vers l’extension de l’activité c’est-à-dire un besoin d’augmentation des capacités de production, une rénovation.

Il faut noter que les branches de l’énergie, du textile et du cuir, de l’agro industrie connaissent plus d’effort de recapitalisation et le taux d’investissement des SQS est supérieur à celui des entreprises individuelles. Le financement de l’investissement du secteur provient des fonds propres à 80% et des crédits bancaires, des dons et subventions pour les 20% restants mais on peut citer aussi l’investissement brut ou ventes de capital. Les entreprises individuelles obtiennent, dans la plupart des cas, le financement de leur investissement par les crédits bancaires. Les industries du textile, du bois et l’agro industrie ont plus facilement accès au crédit. 

 La production industrielle

La production industrielle est constituée par la production de biens manufacturés. Les chiffres suivants qui caractérisent la production industrielle malagasy sont tirés de l’enquête réalisée dans le cadre du projet MADIO en 1997. En effet, le secteur industriel formel malagasy a produit des biens manufacturés d’une valeur de 5818 milliards de francs malagasy et a réalisé un chiffre d’affaires de 6385 milliards Fmg. En terme de valeur ajoutée, le secteur en a dégagé 1951 milliards Fmg., et ce sont les entreprises détenues majoritairement par les étrangers qui génèrent 42.5% de la valeur ajoutée total du secteur tandis que la part des entreprises privées nationales est de 38.5%. Ainsi, le poids du secteur industriel formel est de 11% du PIB officiel.

Au niveau de la taille de l’entreprise, les micro entreprises qui représentent 57.4% des entreprises industrielles sont à l’origine de 2.4% de la valeur ajoutée, les PME représentant 38% des entreprises génèrent 25.4% du PIB de l’industrie formelle et les industries employant plus de 50 salariés dégagent vingt quatre (24) fois plus de valeur ajoutée que les PME et quatre cent neuf (409) fois plus que les micro entreprises. Le secteur industriel est relativement peu diversifié : les industries textiles et l’agro industrie accaparent 34% de la production et 33% de la valeur ajoutée. Et si on y ajoute les industries alimentaires et énergétiques, on obtient la moitié du PIB industriel. Mais en dépit de cette faible diversification, il existe une relative diversité des produits fournis surtout au niveau des industries alimentaires.

A Madagascar, 51% de la production sont des biens de consommation courantes, 36% des biens intermédiaires, 12.8% des biens d’équipements et si on enlève les BTP, la production de biens d’équipements est de 2%. Deux points importants sont marqués lorsqu’on caractérise la production du secteur industriel : – La production et le coût de production Les différents coûts qu concernent l’activité de l’industrie sont, entre autres, les frais du personnel, les impôts et taxes, les coûts des intrants et matières premières, les charges relatives aux divers services tels la distribution, la commercialisation des 13 produits, La part des frais du personnel est assez faible chez les industries alimentaires et les industries diverses, c’est-à-dire qu’elle est peu coûteuse contrairement à celle des industries à activités intenses en main d’œuvre telles les industries extractives, les industries textiles, les BTP. Quant aux impôts te taxes, il existe une forte pression fiscale dans les industries alimentaires, les industries des boissons et du tabac, les industries de l’énergie. Ainsi de ces faits, certaines branches dégagent plus de valeur ajoutée car ils bénéficient de pression fiscale très basse et de la faiblesse de la masse salariale.

Mais en général, l’industrie malagasy a un taux de croissance faible et une faible valeur ajoutée. – Le secteur industriel vis-à-vis de l’extérieur Pour la réalisation de sa production, l’industrie importe 51.5% des matières premières et fournitures et 41.8% des consommations intermédiaires. Il y a hétérogénéité du secteur secondaire car la part des achats d’intrants importés dépendent des branches : cette part est plus élevée dans les industries textiles (zones franches), les industries chimiques, celles de l’énergie car la moitié des intrants provient des importations. L’ouverture extérieure des industries malagasy est encore faible, seulement 2.8% des entreprises exportent plus de 50% de la production et 22.4% des entreprises exportatrices sont des SQS en raison de leur grande opportunité d’être en contact avec les réseaux de commercialisation étrangers. 29.1% des entreprises optent pour l’exportation de produits manufacturés. Ainsi, les industries malagasy ont du mal à disposer de débouchés à l’extérieur du pays.

En effet, les industries exportatrices représentent 38.8% de la production, 36.8% de la valeur ajoutée industrielle, 3.5ù des unités de production de l’industrie formel, 45.9ù de la main d’œuvre du secteur et les capitaux étrangers sont majoritaires dans 40% des industries exportatrices. Ces entreprise jouent un rôle positif dans sur la balance commerciale à l’exception des industries textiles qui consomment 25% des intrants importés et qui sont à l’origine de 43% des exportations manufacturières. Le poids des exportations dans le secteur manufacturier s’explique comme suit : 31.2% de la production manufacturière est exportée surtout dans les branches du textile, des industries extractives, de l’agro 14 industrie alors que les exportations dans les industries alimentaires sont assez faibles. Notons que la balance commerciale du secteur industriel est déficitaire. Enfin, grâce au développement des zones franches, la spécialisation de la manufacture malagasy est mise en exergue. 4. Les zones franches industrielles Afin d’étoffer le tissu industriel malagasy par l’ouverture extérieure, par l’incitation des Investissements Directs Etrangers (IDE), les entreprises franches participent à la dynamisation des secteurs d’exportation pour relancer la croissance. En effet, le régime de « zone franche » prévoit un régime fiscal et juridique du droit commun comprenant un certain nombre d’exonérations et de réduction d’impôts, de droits et taxes.

Les zones franches industrielles se concentrent à plus de 50% dans la capitale administrative et à 95% dans le faritany d’ Antananarivo en raison de la main d’œuvre abondante et du niveau de développement des infrastructures. Il y a aussi concentration dans le secteur « textile », ensuite viennent les industries diverses, les industries du bois ; Ainsi, les zones franches ont fortement contribué à la création d’emploi du fait qu’elles sont intensives en main d’œuvre car l’effectif moyen du personnel est de 286 (elles sont de grande taille). En effet, les entreprises franches représentent 20% de la main d’œuvre du secteur. Le poids des zones franches est relativement faible. En 1997, elles correspondent à 14.5% de la production, 12.8% de la valeur ajoutée du secteur industriel formel dont 47% de cette valeur ajoutée est injectée à l’ économie locale sous forme de rémunération du travail. Malgré cela, elles contribuent à l’amélioration de la balance commerciale en apportant une rentrée conséquente de devises car en 1997, elles fournissent 49.9% de l’ensemble des exportations avec21.9% des importations nécessaires à leur production. Aussi, les investissements réalisés dans les infrastructures locales favorisent non seulement les zones franches mais aussi tout le tissu industriel, il s’agit des effets d’entraînement sur les industries locales. 5.

Les relations interentreprises Outre les relations habituelles avec les entreprises clients et fournisseurs, une 15 large majorité des entreprises déclarent entretenir des relations avec certaines entreprises tiers, le développement de telles relations étant souhaitable, voire indispensable pour la conduite des affaires. Les relations interentreprises sont beaucoup plus développées en province qu’à Antananarivo : 90% des entreprises provinciales se déclarent en relations régulières avec des entreprises tiers. Cela est dû au fait que ces entreprises provinciales sont soumises à un éloignement, à un isolement, ainsi elles développent des relations entre elles afin de compenser les services d’appui, de conseil et d’information même si toutefois ces relations demeurent plutôt informelle car les associations qui existent en province sont plutôt interprofessionnelles et les regroupements sur une base professionnelle demeurent rares.

Dans plus des 2/3 des cas, les relations interentreprises s’établissent entre entreprises du même secteur d’activité, 57% des entreprises privilégient les contacts avec d’autres entreprises au gré de leurs relations personnelles, 49% entretiennent des relations avec les entreprises du groupe familial (cas des petites entreprises individuelles) et pour 48% des entreprises, il s’agit de relation de sous-traitance. Dans les relations interentreprises, on peut distinguer la participation à des actions en commun et le partenariat. – La participation à des actions en commun Environ 70% des entreprises se déclarent prêtes à mener des actions en commun avec d’autres entreprises ; chez les grandes entreprises, cette proportion atteind jusqu’à 90%.

La participation à des actions en commun permet l’amélioration des techniques et répondent aux préoccupations des industriels. En effet, les entreprises citent la concertation avec l’administration comme premier objectif d’actions menées en commun avec les autres entreprises, ensuite viennent l’amélioration des techniques de production et de l’accès aux marchés étrangers, la diffusion des informations sur les fournisseurs et le développement de centrales d’achat de matières premières. Notons qu’en province, 30% des entreprises placent le développement de centrales d’achat en première position. – Partenariat Le choix des entreprises se porte très nettement, pour les 2/3 des entreprises, sur un partenariat avec une entreprise étrangère. Ce partenariat peut prendre la 16 forme d’un accord financier, d’un accord de sous-traitance, d’un accord commercial, d’un accord technique.

En fait, 45.5% des entreprises optent pour des accords financiers et en deuxième position, il y a les accords de sous-traitance qui intéressent surtout les moyennes et grandes entreprises et les entreprises de la zone franche car ils permettent d’augmenter le volume de production sans augmenter les charges de structure. En dépit de l’importance de l’accord de sous-traitance, il reste encore faible à Madagascar car plus de la moitié des entreprises ne réalisent pas des travaux de sous-traitance et ne sous-traitent pas leur production. En effet, 14.7% des entreprises seulement sous-traitent une partie de leur production, le secteur industriel sous-traite moins de 4% de l’ensemble des intrants et moins de 3% de la production industrielle. Le secteur secondaire réalise des travaux pour d’autres entreprises, d’un montant de 770 milliards Fmg. Comme exemple de cette offre des services industriels est celle entreprise par la branche des BTP lors des jeux de la francophonie.

Table des matières

 Chapitre1 : Le secteur industriel
I. Généralités sur les industries
1. Rôle
2. Typologie d’entreprises
3. Environnement et organisation interne
II. Caractéristiques du secteur industriel
1. Emplois
2. Capital et investissement
3. Production industrielle
4. Les zones franches industrielles
5. Les relations inter-entreprises
6. Le secteur informel
Chapitre2 : Les problèmes menaçant le développement industriel
I. Les performances du secteur industriel malgache
Evolution économique en 2005
II. Les menaces pour le développement industriel
1. Les problématiques par domaine
a. Environnement et incitation à l’investissement
b. Production industrielle
2. Les problématiques par typologies d’entreprises
a. Les micro-entreprises
b. Les PME/PMI
c. Les grandes entreprises
d. Les entreprises franches industrielles
Chapitre3 : Les solutions pour le développement du secteur industriel malgache
I. Les solutions générales du développement industriel
1. Compétitivité
2. Les impératifs politiques d’une industrialisation efficace
II. Les actions entreprises à Madagascar envers le développement du secteur industriel
1. Le Programme National d’appui au Secteur Privé
a. Promotion de l’investissement
b. Cadre de libération des initiatives
c. Cadre d’appui aux entreprises
2. L’ONUDI et les programmes d’actions dans le domaine de l’industrie à Madagascar
a. Solutions générales du développement du secteur industriel
b. Programme Pilote pour la Réduction de la Pauvreté (PPRP)
Conclusion
Bibliographie

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