Le métier de pharmacien d’officine

Le diplôme de Formation Générale en Sciences Pharmaceutiques (D.F.G.S.P)

Le diplôme de formation générale en Sciences Pharmaceutiques commence après la PACES et comprend les 2ème et 3ème années des études pharmaceutiques. Il représente un tronc commun soit tout ce que le pharmacien doit avoir appris, quelle que soit la spécialité qu’il choisira plus tard (industrie, internat, officine).
Son programme est défini sur le plan national et comprend un tronc commun obligatoire qui doit compter pour 80% à 90% des E.C.T.S. On parlera beaucoup des E.C.T.S ou European Credits Transfer System en anglais dans les études en France. Les crédits sont calculés en fonction de la charge de travail qui prend en compte les cours magistraux, les travaux pratiques, les stages, les recherches, le travail personnel et les examens. Les crédits ECTS permettent la mobilité des étudiants, que ce soit d’un pays à un autre ou même entre les établissements.
Le tronc commun implique l’apprentissage de différentes unités d’enseignement très variées. On retrouve sur le site de l’Association Nationale des Etudiants en Pharmacie de France liste complète des unités d’enseignement (UE) du tronc commun de la D.F.G.S.P 2 : Communication, logique et argumentation ; Biodiversité et bio-évolution des règnes végétal, animal et fongique ; Voies d’accès aux substances actives médicamenteuses ; Sciences biologiques (biologie cellulaire et moléculaire, génétique, biochimie, microbiologie, parasitologie, physiologie, hématologie, immunologie) ; Sciences analytiques (techniques d’analyses physiques, chimiques et biologiques) ; Cycle de vie du médicament et circuit pharmaceutique ; Sciences pharmacologiques : pharmacologie moléculaire et générale, pharmacocinétique ; Formulation, fabrication et aspects biopharmaceutiques des médicaments ainsi que la qualité.

Le Diplôme de Formation Approfondie en Sciences Pharmaceutiques (D.F.A.S.P.)

Le Diplôme de Formation Approfondie en Sciences Pharmaceutiques correspond à la quatrième et la cinquième année des études de pharmacie. Le but va être de se spécialiser progressivement vers la filière choisie.
A partir de la fin du premier semestre de la 4ème année, l’étudiant doit faire un choix de filière. En France, il existe trois filières possibles : La pharmacie d’officine, L’industrie pharmaceutique, L’internat, qui lui impose également à la suite d’un examen national classant en 5ème année, le choix d’une des spécialités suivantes :
Pharmacie hospitalière – pratique et recherche ou pharmacie industrielle et biomédicale, Innovation pharmaceutique et recherche, Biologie médicale, avec 2 options possibles : biologie médicale spécialisée ou polyvalente.
La formation a pour objectifs d’approfondir les connaissances des cycles précédents, notamment dans les domaines des sciences appliquées aux médicaments et autres produits de santé, des sciences biologiques, de la santé publique et de la thérapeutique.
Un stage obligatoire en officine permet de mettre en pratique les connaissances acquises ainsi que de mettre en avant le rôle d’écoute et d’accompagnement auprès des patients. La 5ème année est particulière puisqu’elle correspond une année hospitalo-universitaire. C’est-à-dire que l’étudiant en pharmacie doit réaliser plusieurs stages en milieux hospitaliers. A Rouen, pour la filière permettant de devenir pharmacien d’officine, il faut réaliser 4 stages sur une année complète, dans les services cliniques, dans la pharmacie de l’hôpital (PUI) ou dans les laboratoires.

Qualification en pharmacie

Le programme « Qualification en pharmacie » est proposé à l’Université de Montréal. C’est une formation d’appoint proposée aux pharmaciens diplômés hors Canada désirant travailler au Québec. Il compte 64 crédits échelonnés sur 4 trimestres à temps complet. Sa capacité d’accueil est de 30 étudiants.
Quant à l’admission, le candidat doit être titulaire d’un diplôme en pharmacie obtenu à l’étranger et satisfaire 3 conditions :
Soumettre un avis valide de la Direction de l’admission et du perfectionnement de l’Ordre des pharmaciens du Québec ; Avoir la citoyenneté canadienne ou le statut de résident permanent ; Obtenir un score minimal de 785/990 au test de français (TFI).
Les candidats devront également se soumettre à un test d’évaluation des compétences transversales (communication, capacité à gérer certaines situations, etc.)
L’acceptation au programme prend un compte les résultats du test d’admission, le dossier scolaire, un entretien et les résultats du TECT (Test d’Evaluation des Compétences Transversales). Devant le faible nombre de place et la durée de cette option, les pharmaciens français désirant exercer au Québec privilégient le plus souvent la deuxième solution, les ECOS.

Les personnes autorisées à travailler dans une pharmacie d’officine

Les pharmaciens : Tout d’abord, on trouvera forcément un ou plusieurs pharmaciens titulaires. La présence d’un pharmacien est obligatoire de l’heure d’ouverture jusqu’à la fermeture de la pharmacie. En qualité de titulaire, le pharmacien ne peut être exploitant que d’une seule officine car il est tenu à une obligation d’exercice personnel. Le nombre de pharmaciens est déterminé selon son chiffre d’affaires (1 nouveau pharmacien en plus par tranche de 1 300 000 de chiffre d’affaires, L.5125-20 et R. 5125-37 du Code de la Santé publique) . Il n’y a cependant pas de nombre maximal de pharmaciens à ne pas dépasser par pharmacie.
Pour l’aider dans les tâches de gestion de la pharmacie et de management des équipes, le pharmacien titulaire peut engager un pharmacien adjoint salarié. Le pharmacien adjoint fait partie intégrante de l’équipe officinale. Il participe à la délivrance et à la vérification des ordonnances, en plus d’apporter ses compétences et ses conseils aux patients.
En période de vacances ou d’augmentation de l’activité, le pharmacien titulaire peut être amené à embaucher des pharmaciens remplaçants. Tous les pharmaciens (titulaires, adjoints, remplaçants) doivent être inscrits à l’Ordre National des Pharmaciens. L’exercice de la profession des pharmaciens est soumis au Code de la Santé Publique.
Les pharmaciens sont soumis à un exercice exclusif, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas exercer en même temps que la pharmacie une autre profession.
Les préparateurs en pharmacie : Les préparateurs en pharmacie sont autorisés à seconder les pharmaciens d’officine. Ils travaillent sous la responsabilité du pharmacien. Le métier de préparateur en pharmacie nécessite une formation en 2 ans (Brevet Professionnel). Il est au contact des patients, délivre les prescriptions. Ce sont également eux qui peuvent réaliser les préparations magistrales, toujours sous le contrôle d’un pharmacien. Le préparateur a également un rôle dans l’agencement de la pharmacie, la gestion des périmés, les commandes.
Les étudiants en pharmacie : Durant sa formation, il est essentiel de se former. C’est pourquoi les étudiants en pharmacie sont autorisés à travailler. Par dérogation à l’article L.4241-1 du Code de la Santé publique, les étudiants en pharmacie régulièrement inscrits en troisième année d’études, dans un but de perfectionnement sont autorisés, à exécuter, en dehors des heures de travaux universitaires les opérations mentionnées audit article sous réserve qu’ils aient effectué préalablement le stage officinal prévu par les dispositions en vigueur.

Monopole et vente réservée en pharmacie d’officine

A l’heure actuelle, l’état français conserve toujours un des 3 piliers caractéristique du métier de pharmacien en France, à savoir le monopole pharmaceutique. Il a beaucoup été mis à mal via des pressions exercées par l’Union Européenne mais également la grande distribution. La grande distribution souhaiterait une libéralisation estimant que la concurrence ferait baisser les prix. La pharmacie d’officine française se développe dans un secteur d’activité exclusif si on le compare avec d’autres pays de l’Union Européenne comme les Pays-Bas ou le Royaume-Uni où les pharmaciens ne sont pas propriétaires mais salariés au sein d’entreprises privées. Elle est la seule avec l’Espagne et la Grèce à profiter d’un monopole de vente sur les médicaments.
Le monopole pharmaceutique est défini à l’article L 4211-1 du Code de la santé publique. Font partis du monopole pharmaceutique : Les médicaments destinés à l’usage de la médecine humaine; Les objets de pansements et tous les articles présentés comme conformes à la pharmacopée ; Les plantes médicinales inscrites à la pharmacopée (hormis la liste des plantes libéralisées) ; Certaines huiles essentielles (dont la liste est fixée par un décret) ; Les aliments lactés diététiques pour nourrissons et des aliments de régime destinés aux enfants de premier âge (jusque 4 mois) ;
Les dispositifs médicaux et diagnostic in vitro, à l’exception des tests d’ovulation et de grossesse. Pour rappel, les médicaments sur listes I et II sont des médicaments soumis à prescription médicale et qui ne peuvent ainsi être obtenus que sur présentation d’une ordonnance rédigée par un médecin, un chirurgien-dentiste ou une sage-femme.

Table des matières

Introduction
Chapitre 1 : Accès à la profession
1. Etudes
1.1. France
1.1.1. Conditions d’accès à la formation
1.1.2. Cursus universitaire
1.1.2.1. PACES
1.1.2.2. Les études de pharmacie, à partir de la deuxième année
1.1.2.2.1. Le Diplôme de Formation Générale en Sciences Pharmaceutiques (D.F.G.S.P)
1.1.2.2.2. Le Diplôme de Formation Approfondie en Sciences Pharmaceutiques (D.F.A.S.P)
1.1.2.2.3. Le troisième cycle (cycle court)
1.1.3. Données démographiques concernant la profession de pharmacien en France
1.2. Québec
1.2.1. Le système scolaire au Québec
1.2.2. Cursus universitaire
1.2.2.1. Conditions d’admission
1.2.2.2. La formation
1.2.3. Données démographiques concernant la profession de pharmacien dans la province du Québec
2. Equivalence
2.1. Accord entre la France et la province du Québec
2.1.1. Qualification en pharmacie
2.1.2. ECOS
Chapitre 2 : Réglementation et rôle du pharmacien d’officine
1. Le monopole officinal
1.1. France
1.1.1. Le maillage
1.1.1.1. Les modalités d’implantation
1.1.1.2. Le transfert de pharmacie
1.1.1.3. Le regroupement de pharmacies
1.1.2. La propriété
1.1.2.1. Le principe de l’indivisibilité de la propriété et de l’exploitation
1.1.2.2. Les sociétés d’exercice libéral
1.1.2.3. Les groupements
1.1.2.4. Les personnes autorisées à travailler dans une pharmacie
1.1.2.4.1. Les pharmaciens
1.1.2.4.2. Les préparateurs en pharmacie
1.1.2.4.3. Les étudiants en pharmacie
1.1.2.4.4. Autres
1.1.3. Monopole et vente réservée en pharmacie d’officine
1.2. Québec
1.2.1. Le maillage
1.2.1.1. Les conditions d’installation
1.2.2. La propriété
1.2.2.1. Les pharmacies indépendantes
1.2.2.2. Les chaines et bannières
1.2.2.3. Les pharmacies situées dans un magasin à grande surface
1.2.2.4. Les personnes autorisées à travailler dans une pharmacie au Québec
1.2.2.4.1. Les pharmaciens
1.2.2.4.2. Les assistants techniques en pharmacie
1.2.2.4.3. Les étudiants en pharmacie
1.2.2.4.4. Autres
1.2.3. La vente des médicaments dans la province du Québec
2. Le métier de pharmacien d’officine et ses missions
2.1. France
2.1.1. La loi HPST
2.1.1.1. L’amélioration de l’accès à des soins de qualité
2.1.1.2. La prévention et la santé publique
2.1.1.3. L’organisation territoriale du système de santé
2.1.2. Les entretiens pharmaceutiques et le bilan de médication partagé
2.1.3. Le renouvellement exceptionnel d’une ordonnance
2.1.4. La vaccination
2.1.5. Le Dossier Pharmaceutiques (DP) et le Dossier Médical Partagé (DMP)
2.1.6. Le plan santé 2022 et les nouvelles missions du pharmacien d’officine français
2.2. Québec
2.2.1. Les missions du pharmacien québécois, une approche clinique du métier
2.2.2. La Loi 41
2.2.2.1. Ajuster une ordonnance
2.2.2.2. Prolonger une ordonnance
2.2.2.3. Substituer le médicament lors d’une rupture complète d’approvisionnement au Québec
2.2.2.4. Prescrire une analyse de laboratoire en pharmacie communautaire
2.2.2.5. Prescrire un médicament lorsqu’aucun diagnostic n’est requis
2.2.2.6. Prescrire un médicament lorsque la condition est mineure (lorsque le diagnostic et traitement sont connus)
Chapitre 3 : Discussion
Conclusion
Références bibliographiques – Sitographie

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